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Société Publié le mercredi 14 octobre 2009 | Le Nouveau Navire

Ecole Ivoirienne - COGES : Une vraie mafia

Créée par l’Etat de Côte d’Ivoire par l’arrêté N°080 MEN / CAB du 18 août 2002, le comité de gestion des établissements scolaires (COGES) a du mal à jouer pleinement son rôle. Ce, à cause des chefs d’établissement qui s’en servent pour s’enrichir.

Selon les textes, le Coges doit être dirigé par un parent d’élève de l’établissement. Malheureusement, les parents, vice-présidents de Coges , sont remplacés de force par les proviseurs, les principaux, les inspecteurs…


Les objectifs visés par le Coges

Le comité de gestion des établissements scolaires a été instauré dans les écoles primaires et secondaires publiques pour régler les problèmes quotidiens relatifs à l’environnement physique et moral, à savoir l’entretien des bâtiments et équipements, l’encadrement des élèves et des enseignants. Le Coges est un instrument mis à la disposition des écoles afin de s’autogérer avec l’aide de l’Etat.


Qui doit gérer le Coges ?

Il doit avoir à sa tête, un parent d’élève ayant son enfant inscrit dans l’établissement. Ce parent est élu par une assemblée générale pour un mandat de deux ans renouvelable. Il est en fait un vice-président. Car l’autorité suprême de la commune est le président d’honneur de tous les Coges de ladite commune.


L’organigramme

A l’école primaire, le maire est le président d’office, un parent d’élève en est le vice-président avec plein pouvoir. Le chef de l’établissement en est le secrétaire général et l’un des enseignants le seconde. Le poste de trésorier revient à un parent quand un enseignant de l’école assure le rôle de trésorier adjoint. Le commissariat aux comptes est assuré par un parent suppléé en cas de nécessité par un enseignant. Trois parents d’élèves accompagnent le bureau ainsi que 2 élèves de l’établissement. Au secondaire, le gouverneur du district joue le rôle de président. Au niveau des écoles situées dans des zones où il n’ y a pas de district ou de commune, le préfet ou le sous-préfet en est le président. Le Coges au niveau du secondaire a le même organigramme que son homologue du primaire.


Son fonctionnement

Le Coges est créé pour régler les problèmes des écoles. Aussi en cas de besoin, une AG est convoquée pour statuer sur le problème afin d’y trouver une solution. s’il y a des projets à réaliser, le montant des cotisations est fixé par les parents qui peuvent faire une demande de levée de cotisation au ministre de tutelle (au secondaire). Au primaire, cette demande est adressée à l’inspecteur. Ils y joignent le PV de l’AG et la liste de présence. Après l’accord des autorités, une autre AG est convoquée pour que les conditions de paiements soient fixées en vue du début des travaux. Si au primaire le Coges fonctionne après cotisation des parents, ce n’est pas le cas au secondaire. Au secondaire, le droit d’inscription s’ élevant à 5 000F par élève, le Coges perçoit 2 000F dont 1 700F pour le bureau et 300F pour le Synaps-Coges.


Le contenu du projet école du Coges

Le Coges a dans son cahier de charges la sécurité de l’école, l’entretien du matériel de maintenance, la climatisation, les fournitures de bureau, les tables et bancs, une infirmerie équipée, les conseils d’enseignement…
Mais apparemment le point du projet qui est réalisé par la majorité des Coges, est la clôture des écoles.


Les difficultés rencontrées

Selon M. Gbato Droz, vice-président du Coges du lycée Municipal de Koumassi de 2006 à 2008, les proviseurs ou principaux en plus du fait qu’ils ne déclarent pas tous les élèves, font faire des dépenses inutiles au Coges malgré l’aide de l’Etat. Ils lient les mains du parent responsable du Coges. A preuve, le Lycée Municipal de Koumassi est le plus grand de la commune. Il dispose de plus de 6 000 élèves. Malheureusement, les responsables n’en déclarent que 4 000. Donc les cotisations de 2 000 élèves se volatilisent chaque année. M. Gbato Droz ajoute qu’après sa gestion rigoureuse qui a permis la clôture du lycée, l’installation des points d’eau, la réfection des latrines, l’installation d’un Split dans la salle des professeurs, l’ouverture d’une infirmerie, la réfection du préau de repos, un accord pour la construction d’un complexe… et surtout après avoir découvert toutes les magouilles des responsables du lycée, il a été chassé par une AG truquée. L’ancien vice-président du Coges du groupe scolaire Prodomo selmer de Koumassi a subi un sort pareil. Au niveau du Coges du groupe scolaire Sicogi Nord-Est, M. Tapé Armand, le trésorier général a démissionné. Car il a refusé d’être complice des magouilles. Il affirme qu’en fonction des besoins de l’école en sanitaire, électricité, tuyauterie et autres, un devis de 4 000 000Fcfa a été présenté. Donc une cotisation de 3 000F par parent était lancée. C’est en ce moment que l’inspectrice de l’inspection 2 a convoqué les directeurs pour que cette somme lui soit versée. Ce qui constitue une violation des textes du Coges. Pour protester contre cette magouille, il a démissionné. M. Tapé Armand soutient que les directeurs de l’établissement ont géré le Coges du groupe scolaire Sicogi Nord-Est en 2007, et jusqu’à présent, il n’ y a toujours pas de latrines pour les enfants. M. Diomandé, l’un des directeurs de l’école serait de mèche avec l’inspectrice. Ces problèmes touchent la majorité des écoles où il y a un Coges.


Le Coges, un échec

A part quelques rares vice-présidents de Coges qui réussissent à poser des actes concrets, la majorité d’entre eux est freinée dans son élan par les chefs d’établissement qui ne pensent qu’à se remplir les poches. Sept ans après sa création, le Coges présente un visage bien pâle. Les ambitions du Président de la République de voir les parents d’élèves s’impliquer activement dans la gestion quotidienne et le développement des établissements scolaires est un leurre. Pratiquement tous les établissements primaires et secondaires présentent un état de délabrement avancé malgré l’existence de Coges. A Koumassi, du Lycée Municipal au lycée moderne en passant par des écoles comme le groupe scolaire Sicogi Nord-Est, le groupe scolaire pangolin, le groupe scolaire prodomo selmer, l’EPP Sopim…beaucoup restent à faire surtout au niveau de l’entretien des bâtiments et de l’hygiène. Seule l’intervention de l’Etat et son suivi rigoureux du projet peuvent restituer les rôles en vue de décourager les faussaires pour une gestion plus transparente des écoles.

Samuel Amani
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