Au lendemain du vernissage de l’exposition en hommage à quatre artistes ivoiriens disparus, à la Galerie Nour Al Hayat à Abidjan-Plateau, les amis de disparus et les familles représentées se sont retrouvés jeudi 15 octobre dans la salle de documentation de ladite Galerie pour échanger autour d’une table ronde. L’intérêt de la retrouvaille était de réfléchir autour de la question de la conservation des œuvres des artistes disparus. « Quand j’ai vu les œuvres de Yack – Yacouba Touré – je me suis dit que quelque chose doit être fait », a laissé savoir l’artiste-peintre Youssouf Barth qui a présenté ce qui est le problème de tout artiste. A savoir utiliser de la matière – que ce soit pour la photo ou les tableaux – qui résiste au temps et surtout à la chaleur ou qui ne supporte pas l’humidité. Des solutions transitoires, selon le terme du critique d’art Yacouba – commissaire de l’exposition, ont été données pour répondre à comment pérenniser les œuvres de Gérard Santoni, Alexandre Dagry, Yacouba Touré et Issa Kouyaté et bien d’autres disparus. Posant pour elle l’inquiétude de la récupération et de la conservation des œuvres d’artistes disparus, Madame Issa Kouyaté s’est demandée s’il fallait – une fois cela fait – les « mettre dans un musée ou dans une galerie ». « Le premier travail est le recensement », a orienté le professeur Konaté qui conseille que les demandeurs ou ayants droit appuyés d’amis et collègues des disparus se mettent ensemble pour réclamer les œuvres restées, sans avoir été vendues, chez des collectionneurs où entre les mains de privés. « Le juridique peut intervenir », fait savoir le professeur Konaté. Pour les œuvres, par exemple du plasticien Issa, sa femme a mentionné certaines pistes de recherches en Côte d’Ivoire, à Dakar, Bamako et en Europe. « On ne pourra pas tout récupérer mais, de proche en proche on pourra rassembler un grand nombre », a encouragé Yacouba Konaté qui déplore l’inexistence en Côte d’Ivoire d’un musée national. « A terme, c’est une réponse institutionnelle qu’il faut », dit-il tout en prenant « l’engagement » d’accompagner les recherches pour l’artiste disparu Yack.
Comme Youssouf Barth, Yaya Savané commissaire de ladite exposition a témoigné de l’urgence «à faire quelque chose». Aussi propose-t-il les Beaux Arts pour servir de réserve ou de dépôt. Matilde Moreau posera, cependant, le problème du manque d’autonomie des Beaux Arts. « Tout est confondu », soutient-elle tout en évoquant des partenariats qui peuvent être faits avec des fondations qui disposent plutôt de l’espace en vue de « sauver les artistes ». Soutenant les propos de Matilde Moreau, pour le musicologue Paul Dagry, frère de Alexandre Gardy, « il y a lieu de repenser le statut de l’Insaac et de décentraliser les choses ». Selon lui, l’autre travail à faire est la sensibilisation des familles où baigne un artiste en vue de la conservation de ses œuvres quand il n’est plus. Rendant témoignage sur le travail de son frère Alexandre, Paul Dagry soutient que le photographe a laissé des productions d’ordre ethnographique heureusement bien conservées par l’épouse du disparu. C’est également une « documentation extraordinaire » sur le nu de la femme dont dispose la famille. C’est au début des années 70 que Alexandre va s’intéresser à ces prises de vue sur la femme. Au chapitre des témoignages, Matilde Moreau, alors proche de Yack, indique que l’artiste « n’était pas vraiment connu » en Côte d’Ivoire. C’est un artiste qui, une fois de retour au pays, n’a pas beaucoup produit. « Il était en avance », dit-elle. L’exposition débutée le 14 octobre se poursuit jusqu’au 15 novembre et est placée sous le patronage de Mme Martine Coffi Studer, PDG de Océan Ogilvy.
Koné Saydoo
Comme Youssouf Barth, Yaya Savané commissaire de ladite exposition a témoigné de l’urgence «à faire quelque chose». Aussi propose-t-il les Beaux Arts pour servir de réserve ou de dépôt. Matilde Moreau posera, cependant, le problème du manque d’autonomie des Beaux Arts. « Tout est confondu », soutient-elle tout en évoquant des partenariats qui peuvent être faits avec des fondations qui disposent plutôt de l’espace en vue de « sauver les artistes ». Soutenant les propos de Matilde Moreau, pour le musicologue Paul Dagry, frère de Alexandre Gardy, « il y a lieu de repenser le statut de l’Insaac et de décentraliser les choses ». Selon lui, l’autre travail à faire est la sensibilisation des familles où baigne un artiste en vue de la conservation de ses œuvres quand il n’est plus. Rendant témoignage sur le travail de son frère Alexandre, Paul Dagry soutient que le photographe a laissé des productions d’ordre ethnographique heureusement bien conservées par l’épouse du disparu. C’est également une « documentation extraordinaire » sur le nu de la femme dont dispose la famille. C’est au début des années 70 que Alexandre va s’intéresser à ces prises de vue sur la femme. Au chapitre des témoignages, Matilde Moreau, alors proche de Yack, indique que l’artiste « n’était pas vraiment connu » en Côte d’Ivoire. C’est un artiste qui, une fois de retour au pays, n’a pas beaucoup produit. « Il était en avance », dit-elle. L’exposition débutée le 14 octobre se poursuit jusqu’au 15 novembre et est placée sous le patronage de Mme Martine Coffi Studer, PDG de Océan Ogilvy.
Koné Saydoo