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Editorial Publié le lundi 26 octobre 2009 | L’expression

L’Editorial : Sondages, électeurs et élections

Et de deux. La société française spécialisée dans les sondages d’opinion vient de récidiver. Pour le compte de Leabond Lmd, une société écran du Front Populaire ivoirien, le parti du chef de l’Etat, la TNS Sofres a mené son deuxième tour d’horizon des intentions de vote chez les ivoiriens en quelques mois seulement d’intervalle. Et comme pour le premier sondage, les résultats sont là. Plus que favorables au sortant. Laurent Gbagbo, au deuxième tour des présidentielles, passe haut la main selon Sofres. Devant l’ancien président Henri Konan Bédié, il obtient 52% contre 48% au candidat du PDCI. Au premier tour, les trois principaux candidats qui totalisent à eux seuls 100% des intentions de vote des ivoiriens arrivent, toujours aux dires des chiffres de la société française, dans l’ordre suivant : Gbagbo, premier avec 42%, Bédié deuxième avec 30% et Alassane Ouattara troisième avec 28 %. Le porte drapeau du RDR, reste constant. Et le nouveau candidat du peuple, Laurent Gbagbo a envoyé des dizaines de missions à l’intérieur du pays pour solliciter l’autorisation des populations avant de se présenter, perd un point. Pas de quoi faire perdre le sommeil en tout cas dans l’équipe du champion de la résistance. La victoire est acquise et il ne reste qu’à la célébrer le jour du scrutin. Mais voilà. Malgré le verdict « sans appel » de la science d’une des plus réputées entreprises dans le monde pour les sondages d’opinion, le chef de l’Etat en exercice et ses hommes, ont du mal à lever le pied sur les freins. Paradoxalement d’ailleurs, c’est le FPI et ses alliés au sein du Congrès national pour la résistance et la démocratie, le Cnrd, qui bloquent le processus électoral. Dès le lendemain du jeudi 1er octobre 2009, date de la remise au Premier ministre de la version électronique de la liste électorale provisoire, le « monsieur élection » du camp présidentiel ruait dans les brancards.

· Pour la victoire du Prince

Sokoury Bohui , en possession des données par les connections bien établies au sein des structures techniques chargées de l’enrôlement des populations, annonçait que la liste électorale comportait plus de deux millions sept cent mille fraudeurs. Et la polémique était lancée. A bon escient d’ailleurs. Que faire pour ces « extra- terrestres » atterris dans le fichier électoral ivoirien ? La question reste posée. La situation cependant est une aubaine pour relancer les palabres à l’ivoirienne et chercher à obtenir la population électorale convenable. Les électeurs ? Le jeu se fait à ce niveau et nulle par ailleurs. Les sondages commandités ont beau aller dans le sens souhaité, le Front populaire ivoirien et ses alliés le savent plus que quiconque, ce sont les personnes autorisées par le fichier à aller aux urnes qui choisiront le futur président ivoirien. Et de ce côté-là, la science de la Sofres ne peut pas grand ‘chose. Il faut donc batailler dur pour que le rapport de force établi dans le listing électoral soit en faveur du candidat donné gagnant par les sorciers blancs. L’assaut de Sokoury Bohui amplifié par les relais médiatiques et politiques visait cet objectif. Sauver les siens de parmi les « électeurs suspects » et mettre hors jeu les autres. Du tout fraudeur au départ, le discours du régime sur la masse à problème, s’est modulé. Pour épouser la nécessité de traiter les données et récupérer les ivoiriens du lot. Sous entendu ceux favorables à la réélection de Gbagbo. Une stratégie qui bute sur une opposition qui s’est arc- boutée sur le refus d’exclure des citoyens de leurs droits civiques. Entre les deux mondes, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire, multiplie les contacts et les appels, presque désespérés. M. Choï demande un compromis afin que la liste électorale provisoire, puis la liste définitive, soient publiées. Condition sine qua none pour sauver la dynamique de sortie de crise. pour l’instant, le diplomate coréen prêche dans le désert. Ses préoccupations sont à des années lumières des calculs politiciens des acteurs ivoiriens. Les assurances de la liste électorale valent plus que les certitudes de mille sondages. Pour gagner, il faut donc se tailler une liste favorable. A tous les prix ! Cette vérité est la seule qui fait l’unanimité chez les différents cercles dans la course à la présidentielle. Autant alors faire le deuil des dernières illusions sur le scrutin du 29 novembre 2009. Les ivoiriens devront encore prendre leur mal en patience et attendre. Le jour où les sondages et la liste électorale chanteront la victoire du prince, ils pourront avoir des élections. Pas avant !



D. Al Seni
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