L'or est devenu l'appât des arnaqueurs. Il leur suffit d'évoquer son nom pour que les victimes mordent à l'hameçon. C'est devenu monnaie courante. L'or est au centre de toutes les convoitises. Et les truands saisissent la balle au bond. Ils rivalisent d'ardeur et d'ingéniosité pour arnaquer les honnêtes concitoyens. Maxime Bouvier dit Alain Xavier, 49 ans, de nationalité française sans emploi et sans domicile fixe, fait partie d'une bande rompu dans l'art de la roublardise. En compagnie de son complice Bamba Moctar, 30 ans, se disant commerçant, il soustrait en février 2008 la somme de cinq millions Fcfa des poches de Soumahoro Malikou. Celui-ci est agent de la société de distribution d'eau en Côte d'Ivoire (Sodeci). Cette bande d'arnaqueur lui avait proposé de participer à une affaire qualifiée de « très lucratif ». Selon les explications de Xavier, elle consiste à livrer de la poudre d'or à des clients basés en Europe. Après la vente du minerai, explique Soumahoro, il devait obtenir une marge importante en plus du capital. Très enchanté il saute sur l'occasion en déposant sur la table cinq millions Fcfa. Le tour est joué puisque les escrocs empochent le pactole et prennent la poudre d'escampette. Soumahoro n'aura que ses yeux pour pleurer. La mésaventure ne lui porte pas conseil. L'appétit vient en mangeant, dit-on. Et Xavier et son « collègue », visiblement bonifiés, reviennent à la charge le 5 avril. Ils épatent à nouveau l'agent de la Sodeci qui mord à l'hameçon. Xavier déroule le même scénario. Cette fois-ci, il est bien gourmand en « arrachant » des mains de la victime la rondelle somme de six millions de Fcfa. «J'ai été sollicité ce jour-là, par un interlocuteur qui se trouve au bout du fil. Celui-ci, m'a fait croire qu'il m'appelait depuis l'Italie. Selon lui, il avait une proposition alléchante », explique Soumahoro. La proposition ? Encore un commerce d'or avec des partenaires européens. « J'ai tenté pour une seconde fois ma chance. J'ai souscrit à l'idée en remettant la somme exigée à mon interlocuteur. La transaction s'est faite via Western Union », ajoute l'infortuné. Ainsi pour une seconde prise, il jette à la fenêtre des millions pour n'obtenir aucune poudre d'or. Xavier et son acolyte se fendent dans la nature avec le magot. L'activisme des Vendeurs d'illusions (Vi) est devenu un phénomène. Autre lieu même histoire de roublardise autour de l'or.
Tourner en dérision les victimes…
Nous sommes le 16 juin à la Riviéra II, dans la commune de Cocody. Là-bas, les arnaqueurs frappent fort. Kadio Tanoh, 32 ans, peintre en bâtiment, laisse le pinceau pour prendre des habits de roublard. Tanoh est le voisin de dame Camara Solange. Cela n'entame en rien sa volonté de la gruger. Il fait croire à sa voisine, qu'il peut l'approvisionner en pépites d'or à un prix défiant toute concurrence. Pour peaufiner sa stratégie, l'escroc monte de toute pièce un scénario digne des films de sciences fiction. Selon lui, il est en affaires avec des exploitants d'or dans une mine au Burkina Faso. Il persuade donc la bonne dame sur l'effectivité du business. Solange prend pour parole d'Evangile les propos de l'invétéré aigrefin qui agit avec deux autres complices. Elle souscrit volontiers à l'idée qu'elle qualifie d'ailleurs « d'aubaine exceptionnelle ». L'affaire part sur des chapeaux de roue puisque Solange remet séance tenante 100.000 Fcfa à Tanoh. «Selon lui, il devait se rendre au Burkina Faso pour l'achat de l'or. Une semaine plus tard, il m'a annoncé au téléphone que l'affaire est clause », rapporte Mme Camara qui ajoute que Tanoh lui a demandé de se rendre au pays des hommes intègres. «Il m'a dit que le marabout qui vend l'or exigeait ma présence. J'étais en route pour les rejoindre lorsqu'il m'a dit que ma présence n'était plus nécessaire », indique-t-elle.
..pour les prendre au piège
En réalité, Tanoh a utilisé les 100.000 Fcfa à ses fins personnelles. Cependant, il convainc Solange que l'argent a été effectivement remis au marabout en question. Difficile de croire à cette version. «Il est revenu sans l'or. Selon lui, l'argent n'a pas suffit. Pour ce faire, ses fournisseurs ont refusé de lui livrer la marchandise », laisse entendre toute naïve Mme Camara. Cette expérience n'entame en rien le désir de cette femme de posséder le précieux métal. Tanoh, qui comprend bien cette obsession, continue son offensive. En juillet, il fait croire à la victime qu'il pouvait lui trouver de l'or à Dabou. Mme Camara tombe encore dans le panneau. «Je lui ai remis 600.000 Fcfa à sa demande. C'est le même scénario qui s'est passé comme précédemment », soutient-elle. Les choses ne se passent pas comme prévues. L'escroc et sa bande dépouillent la pauvre dame. Elle raconte sa mésaventure. «Il m'a conduit sur la route du cimetière de Dabou. Sur place, ses complices, au nombre de deux, m'ont dépouillé de mon téléphone portable et bien d'autres objets de valeurs », confie Solange encore sous le choc. Ainsi ces individus sans foi ni loi sèment le désarroi dans la cité. A Treichville, le 25 juillet Oumar Tierno Aboubacar, 38 ans, bijoutier, range dans les tiroirs la confiance que lui portait jusqu'à cette date Bâ Amadou. Tierno ne fait pas prier en disparaissant avec les bijoux en or massif d'une valeur de 1.872.000 Fcfa. Selon le plaignant, le bijoutier qui est son ami de « longue date » a disparu avec les objets précieux. « Je lui remis les bijoux au début du mois de juin et il a abandonné son atelier », déclare alors la victime.
Partisans du moindre effort ou naïfs ?
Tout porte à croire que les « marchands d'or » sont organisés « en réseau. Le discours et la stratégie sont bien rodés. Les victimes affirment ne pas comprendre comment ils ont été embobinés. En témoigne l'aveu de Soumahoro Malikou, qui s'est fait gruger à deux occasions. Il affirme lors de son audition à la police qu'il a été cupide et aussi naïf sur les bords. «J'avoue que je suis allé trop loin. J'espérais réaliser une belle affaire en investissant à coup de millions dans cette entreprise basée sur du faux. J'ai vite cru à ces individus aux intentions lugubres », reconnaît-il. Ainsi, la course au gain facile a fini par perdre Soumahoro. Comme lui, N'guessan Cyprien, enseignant, s'est laissé prendre dans l'engrenage de la facilité. Il prend pour argent comptant les propos d'Eddy Ahoussa Esaie, un pseudo business man dans le domaine de l'or. « D'abord, il s'est présenté à moi comme étant un parent proche. L'exactitude de ses explications qu'il m'a fournies a fini par me convaincre. Je lui ai même offert le gîte et le couvert. C'est ainsi, qu'il m'a expliqué qu'il était en affaire avec un certain Boka. Selon lui, ils commercent de l'or », rapporte Cyprien, qui trouve là une aubaine pour se faire de l'argent. Mais il se fait plumer la coquette somme de 800 mille Fcfa pour recevoir un kilogramme de… sable.
Une enquête réalisée par OM
Tourner en dérision les victimes…
Nous sommes le 16 juin à la Riviéra II, dans la commune de Cocody. Là-bas, les arnaqueurs frappent fort. Kadio Tanoh, 32 ans, peintre en bâtiment, laisse le pinceau pour prendre des habits de roublard. Tanoh est le voisin de dame Camara Solange. Cela n'entame en rien sa volonté de la gruger. Il fait croire à sa voisine, qu'il peut l'approvisionner en pépites d'or à un prix défiant toute concurrence. Pour peaufiner sa stratégie, l'escroc monte de toute pièce un scénario digne des films de sciences fiction. Selon lui, il est en affaires avec des exploitants d'or dans une mine au Burkina Faso. Il persuade donc la bonne dame sur l'effectivité du business. Solange prend pour parole d'Evangile les propos de l'invétéré aigrefin qui agit avec deux autres complices. Elle souscrit volontiers à l'idée qu'elle qualifie d'ailleurs « d'aubaine exceptionnelle ». L'affaire part sur des chapeaux de roue puisque Solange remet séance tenante 100.000 Fcfa à Tanoh. «Selon lui, il devait se rendre au Burkina Faso pour l'achat de l'or. Une semaine plus tard, il m'a annoncé au téléphone que l'affaire est clause », rapporte Mme Camara qui ajoute que Tanoh lui a demandé de se rendre au pays des hommes intègres. «Il m'a dit que le marabout qui vend l'or exigeait ma présence. J'étais en route pour les rejoindre lorsqu'il m'a dit que ma présence n'était plus nécessaire », indique-t-elle.
..pour les prendre au piège
En réalité, Tanoh a utilisé les 100.000 Fcfa à ses fins personnelles. Cependant, il convainc Solange que l'argent a été effectivement remis au marabout en question. Difficile de croire à cette version. «Il est revenu sans l'or. Selon lui, l'argent n'a pas suffit. Pour ce faire, ses fournisseurs ont refusé de lui livrer la marchandise », laisse entendre toute naïve Mme Camara. Cette expérience n'entame en rien le désir de cette femme de posséder le précieux métal. Tanoh, qui comprend bien cette obsession, continue son offensive. En juillet, il fait croire à la victime qu'il pouvait lui trouver de l'or à Dabou. Mme Camara tombe encore dans le panneau. «Je lui ai remis 600.000 Fcfa à sa demande. C'est le même scénario qui s'est passé comme précédemment », soutient-elle. Les choses ne se passent pas comme prévues. L'escroc et sa bande dépouillent la pauvre dame. Elle raconte sa mésaventure. «Il m'a conduit sur la route du cimetière de Dabou. Sur place, ses complices, au nombre de deux, m'ont dépouillé de mon téléphone portable et bien d'autres objets de valeurs », confie Solange encore sous le choc. Ainsi ces individus sans foi ni loi sèment le désarroi dans la cité. A Treichville, le 25 juillet Oumar Tierno Aboubacar, 38 ans, bijoutier, range dans les tiroirs la confiance que lui portait jusqu'à cette date Bâ Amadou. Tierno ne fait pas prier en disparaissant avec les bijoux en or massif d'une valeur de 1.872.000 Fcfa. Selon le plaignant, le bijoutier qui est son ami de « longue date » a disparu avec les objets précieux. « Je lui remis les bijoux au début du mois de juin et il a abandonné son atelier », déclare alors la victime.
Partisans du moindre effort ou naïfs ?
Tout porte à croire que les « marchands d'or » sont organisés « en réseau. Le discours et la stratégie sont bien rodés. Les victimes affirment ne pas comprendre comment ils ont été embobinés. En témoigne l'aveu de Soumahoro Malikou, qui s'est fait gruger à deux occasions. Il affirme lors de son audition à la police qu'il a été cupide et aussi naïf sur les bords. «J'avoue que je suis allé trop loin. J'espérais réaliser une belle affaire en investissant à coup de millions dans cette entreprise basée sur du faux. J'ai vite cru à ces individus aux intentions lugubres », reconnaît-il. Ainsi, la course au gain facile a fini par perdre Soumahoro. Comme lui, N'guessan Cyprien, enseignant, s'est laissé prendre dans l'engrenage de la facilité. Il prend pour argent comptant les propos d'Eddy Ahoussa Esaie, un pseudo business man dans le domaine de l'or. « D'abord, il s'est présenté à moi comme étant un parent proche. L'exactitude de ses explications qu'il m'a fournies a fini par me convaincre. Je lui ai même offert le gîte et le couvert. C'est ainsi, qu'il m'a expliqué qu'il était en affaire avec un certain Boka. Selon lui, ils commercent de l'or », rapporte Cyprien, qui trouve là une aubaine pour se faire de l'argent. Mais il se fait plumer la coquette somme de 800 mille Fcfa pour recevoir un kilogramme de… sable.
Une enquête réalisée par OM