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Société Publié le mercredi 28 octobre 2009 | Nuit & Jour

La chronique de Charles Kipré - Lundi matin à Abidjan

Délirant, choquant, embarrassant et surtout suffoquant. Tels sont les qualificatifs les plus exhaustifs que l’on peut donner aux matins d’Abidjan, et pour cause. Comme si tout le monde avait dormi toute la semaine durant. Comme si la population avait été complétée par des êtres venant d’ailleurs, Abidjan donne l’impression d’être surpeuplée les lundi matins. C’est fou, ce qu’il y a comme monde aux carrefours, aux arrêts de bus, aux têtes de taxis et surtout dans les rues. C’est délirant, ce que ce monde pressé va et vient dans tous les sens, sans parler à qui que ce soit, sans perdre le temps dans quoi que ce soit et tout le monde avance. Comment se fait-il qu’en même temps, aux mêmes heures, et à la même allure, tout le monde soit si pressé d’aller partout en même temps ? Question sans réponse puisque prise par le temps, pas une seule âme qui soit disposée à dire mot. Choquant ensuite qu’il en soit ainsi, parce qu’en principe, tous les jours devraient se ressembler dans une ville normale. Certes, on peut concevoir que ce soit ce jour-là que chacun veuille aller chercher travail, argent et opportunités, mais tout de même. A-t-on besoin de le faire avec autant de frénésie comme des fous ? Et puis, a-t-on vraiment besoin de donner au lundi, ce caractère qu’il n’a pas sollicité, en faisant un jour qui fait peur ? Tout ceci fait que quand lundi approche, tout le monde est embarrassé ou du moins, ceux qui n’ont pas de raison d’appréhender lundi ainsi. Très embarrassés le sommes-nous, parce qu’il devient alors difficile de ce mouvoir dans la capitale. Du monde et des coups de klaxons partout, avec comme cerise, des automobilistes qui foncent pieds au plancher. Quel embarras en effet de se mouvoir aisément entre des élèves et écoliers qui semblent ne pas avoir cours, parce qu’arpentant rues et boulevards pendant les heures ouvrables, et causant en groupe et en douce comme si de rien n’était. Quel embarras d’être obligé d’avancer dans ce monde en délire, au risque de suffoquer à mourir. Courageux alors ceux qui sont condamnés à emprunter les bus, bondés comme des sardines. Suffoquant surtout que l’on soit obligé de courir tous après les taxis et voitures banalisées qui en font office. Suffoquant enfin que dans une ville aussi jeune, des milliers de gens soient autant sans but fixe surtout les lundi, et pourtant. Si tout avait été bien planifié, tout le monde devrait se lever tranquillement tous les jours, aller à ses occupations et revenir tout aussi tranquillement le soir, prendre soin de sa famille la tête reposée. Elles sont donc parties où ; ces ressources du sol et du sous-sol produites par ce pays depuis des décennies, qui devraient permettre de construire ce développement réel et durable ? Comment se fait-il qu’alors qu’on devrait être au stade des Sud-coréens, que l’on soit à courir péniblement après des taxis les lundi matin et comme des fous ? A mercredi prochain, si Dieu le veut.



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