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Économie Publié le jeudi 29 octobre 2009 | Le Temps

Carnet de voyage : L`Odyssée d`un Ivoirien au Brésil

Dans le cadre de la mécanisation de l'agriculture, le Directeur de la rédaction de Le Temps, Douh Patrice séjourne au Brésil, en compagnie de personnalités du monde paysan. Il nous plombe dans l'univers du Président Lula.

En 1946, feu Houphouët-Boigny envoya en France, de nombreux ivoiriens ; les pionniers de " l'aventure 46 ". Objectif : se former pour donner à la Côte d'Ivoire post-indépendante, les moyens de son futur développement, via ses ressources humaines.
Ce vendredi 16 octobre 2009, à l'aéroport Félix Houphouët-Boigny, la douzaine de compatriotes en partance pour le Brésil ne peut s'empêcher de faire ce parallèle. Ces hommes et ces femmes en mission de prospection et d'études au pays de la Samba, à la demande du Président de la République, M. Laurent Gbagbo, ont conscience de leur responsabilité : collecter le maximum d'informations en vue de définir bientôt, une politique cohérente de développement de l'agriculture vivrière ivoirienne (financement, aménagement,foncier rural, mécanisation,conservation, transformation et ou distribution des produits vivriers).Face à l'importance de l'enjeu, on peut se permettre d'endurer 21 heures de vol : Abidjan-Accra- Dubaï- Brésil (Sao Paulo).Sans que certaines situations ne soient vécues comme des désagréments : Engourdissement des membres. Décalages horaires. Manger, encore et encore. Entre ciel et terre. Presque le même met froid. Et cet " éternel " silence bruissant dans l'avion .La pesante stature assise n'est pas étrangère à l'insomnie. La Fatigue. Le mal du pays. Tout y passe. Mais, le moral refuse d'être en berne. Parce que la mission est historique : Répondre aux préoccupations actuelles des acteurs du secteur du vivrier. Permettre également à l'agriculture vivrière ivoirienne de se moderniser de façon durable. C'est une priorité pour le Président Gbagbo.
Alors, à nous deux le Brésil ! Pays continent : une superficie 26 fois plus grande que la Côte d'Ivoire.190 millions d'habitants. République fédérale et plus grand État d'Amérique du Sud, le Brésil qui couvre près de la moitié de la superficie du continent sud-américain, se place au 5e rang mondial derrière la Russie, la Chine, le Canada et les États-Unis. Le littoral atlantique est la partie la plus densément peuplée, avec notamment la grande métropole de São Paulo qui nous ouvre grandement ses bras.
Le changement est brutal. D'emblée, le réseau horaire.2 heures de décalage avec Abidjan. Mais surtout, le paysage qu'offre cette région lorsqu'on sort de son aéroport moderne. Que d'autoroutes, de ponts, de gratte-ciel au point où on se surprend en train de s'exclamer, comme Alassane Coulibaly, un producteur ivoirien de vivrier,membre de la délégation : " pah, pah pah! Mais ici là, partout c'est le plateau d'Abidjan, mais en continue". Autres motifs de fascination : La propreté des rues et des cités, les espaces verts. Les terres abondamment mises en valeur. Plantations de ricin, de cacao, de maïs et d'orange. Production de grandes quantités de soja, tabac, pommes de terre, coton, riz, blé, manioc et banane. L'élevage ovin et bovin est également bien présent ici et là. Constat empirique : Ici, on travaille. Les brésiliens travaillent beaucoup. Résultat : Le pays est dans les tout premiers rangs mondiaux pour la production de canne à sucre (utilisée non seulement pour la fabrication du sucre, mais aussi pour celle d'alcool destiné à faire fonctionner un parc automobile de 2,5 millions de véhicules).Des marques de véhicules produites sur place.
" Avec ça, on dit que c'est un pays du sud ", proteste un membre de la délégation ivoirienne. L'ambassadeur de Côte d'Ivoire Sem Diabaté, qui nous reçoit à Brasilia, éclaire l'opinion : " Comme le disait Houphouët, au niveau des pays en développement, certains sont au sous sol, d'autres, au 1er étage, d'autres encore au 12e, etc ". Le Brésil est un grand pays. Avec ses lumières et ses ombres. Qui se laisse découvrir. A travers cette autre " aventure 09 " qui aurait pu s'écrire : " Un ivoirien au Brésil ". Titre sans doute d'une œuvre littéraire. Car, la fascination qu'exerce le pays de Lula sur les compatriotes de Laurent Gbagbo, est grande. Après trois échecs aux élections présidentielles de 1989, 1994 et 1998, cet ancien leader syndicaliste sous la dictature militaire (1965-1984) accède finalement à la présidence du pays le 27 octobre 2002. Cette victoire, celle d'un premier président de gauche au Brésil, suscite un grand espoir de changement au sein de la population. De même que l'organisation au Brésil en 2014 de la coupe du monde de football, ajoute à la fierté d'un peuple qui, de par l'histoire, vient de loin : La période coloniale (1500-1822), l'esclavage, la république, les coups d'Etat, la démocratie…
M. Casemiro Bruno Taleikis, le président de l'association brésilienne des fabricants de matériels agricoles est heureux que son pays accueille cet événement de portée mondiale. L'Etat fédéral est en train de prendre des dispositions pour qu'avant le jour " j ", les aéroports du pays connaissent des extensions. La joie débordante des brésiliens s'observe. Il suffit de parler de l'événement avec eux pour s'en convaincre. Lors d'un déjeuner avec Casemiro à Sao Paulo, dans l'un de ces nombreux restaurants chics rarement fréquentés par des noirs (ils représentent 11 p. 100 de la population, les Blancs d'origine européenne représentent environ 55 p. 100 de la population), il n'a pas manqué de contaminer les uns et les autres avec l'humour brésilien : " Le football, le football, y a overdose ! J'ai été footballeur. Maintenant, avec l'âge, je préfère les ballets - danses de femmes- que de regarder les jambes des hommes sur le terrain, frappant dans le ballon rond ". Sacré Casimillo !
Qui, comme d'autres Brésiliens, ne manquent pas de nous étonner : " Après avoir visité Sao Paulo, faîtes votre shopping sur place avant de vous rendre à Campinas (90 km de Sao Paulo) qui est une petite ville de 2 à 3 millions d'habitants ", nous prévient-on. Une fois dans cette ville, l'ivoirien se rend compte que le mot " petit " est relatif puisqu'il ne dépeint pas la même réalité. Car, la cité découverte ici n'a rien à avoir avec Bouaké, Korhogo , Gagnoa, etc. A perte de vue, se mêlent quartiers résidentiels, administratifs, industriels : Encore et toujours de grands immeubles, genre Hôtel Ivoire, même dans des villages. Des entreprises. Fabriques. Commerces. Banques. Beaucoup de stations d'essence. De nombreux super marchés et Shopping centers plus grands que nos " soccocé ", " cap sud ", "prima ", " orca deco ", etc. Réaction de Adama Elola, expert ivoirien en mécanisation : " C'est ça ils appellent petite ville-là ? eh Dieu, c'est doux quand un pays est développé deh ! Hum ".
Rendez-vous pour la suite de la pérégrination, demain.

Douh-L.Patrice
Envoyé spécial au Brésil
pdouh@yahoo.fr
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