Les acteurs des filières fruitières ivoiriennes en conclave depuis le mardi dernier, à Grand-Bassam, vont rendre publics aujourd'hui, les résultats de leurs cogitations. Des recommandations très attendues qui vont redonner espoir à plus de 40 mille personnes qui travaillent aussi bien dans les deux filières phares que sont la banane et l'ananas ainsi que de la mangue et la papaye. Outre les producteurs et exportateurs ivoiriens, l'Organisation centrale des producteurs exportateurs d'ananas et banane de Côte d'Ivoire (Ocab), initiatrice de ce symposium ayant pour thème : " Relance des filières fruitières de Côte d'Ivoire" a, non seulement, bénéficié des producteurs ivoiriens, mais aussi ceux venus du Burkina Faso, du Mali, du Ghana et de la représentation Ocab France. A l'ouverture des travaux, M. Michel Gnui qui n'a pas caché sa satisfaction devant la grande mobilisation, a dit merci au chef de l'Etat, le Président Laurent Gbagbo, pour avoir accordé son patronage auxdites assises. Puis, il a présenté un tableau sombre au niveau des filières ananas et banane qui ont fait par le passé, la fierté des paysans et de la Côte d'Ivoire. D'où l'enjeu et l'importance de ces assises. Pour sa part, Sem Guy Alain Gauze, ambassadeur de la Côte d'Ivoire auprès de l'Organisation mondiale du commerce (Omc) et du Système des Nations unies à Genève, a salué cette initiative de l'Ocab. A travers une communication très dense et très suivie par l'assistance, l'ambassadeur Gauze a présenté l'évolution des négociations sur le dossier banane, non seulement au niveau de l'Union européenne mais aussi à l'Omc. Avant de présenter quelques pistes de solutions aux producteurs africains notamment ceux du Cameroun et de la Côte d'Ivoire. "Il est proposé aux gouvernements ivoirien et camerounais, une plate-forme d'actions stratégiques assortie d'une adresse des plus hautes autorités politiques au Président de la Commission de l'Union européenne, à l'instar de la pratique latino-américaine qui implique les chefs d'Etat ou de gouvernement dans la négociation politique. Au plan national, les gestionnaires des filières fruitières de la Côte d'Ivoire, devront s'atteler à concevoir et à mettre en œuvre, sur ressources propres, et ou avec l'appui de partenaires institutionnels extérieurs tels l'Ue, la Banque africaine de développement (Bad), de véritables politiques de restructuration des filières fruitières, fondées sur plusieurs fondamentaux ". Citons le renforcement de la capacité productive et l'amélioration de la qualité conforme aux normes et règles du marché international. Sans oublier la recherche agronomique, l'innovation et le développement de nouvelles variétés en particulier dans le secteur de l'ananas. Mais aussi et surtout la promotion de la consommation intérieure, sous-régionale et régionale et la diversification des marchés extérieurs avec un accent particulier sur ceux d'Afrique du Nord, porteurs et liquides. Le volet industrialisation, n'est pas passé sous silence, la création d'une plus value, par la formation au moyen de petites et moyennes unités industrielles à visage humain dans les zones de production et non des éléphants blancs. "Je salue une fois de plus l'initiative de la nouvelle administration de l'Ocab qui, à travers ce symposium, prend véritablement la mesure des difficultés auxquelles les filières fruitières de la Cote d'Ivoire sont confrontées depuis quelques années déjà, particulièrement sur les marchés internationaux en raison de la rude concurrence que leur livrent les autres origines. Il faut espérer qu'à l'issue de ce symposium, les recommandations techniques des experts constitueront la matrice d'une nouvelle stratégie de politique de production, de recherche agronomique, d'amélioration de la qualité, de commercialisation, de renforcement des capacités, de promotion de la consommation nationale et de l'industrialisation de nos filières fruitières", a conclu l'ambassadeur Gauze.
B.M.
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