Rentree scolaire - Quelle tenue pour le musulman ?

Imam Ballo : “Ne tenez pas tête à vos éducateurs pour le port de voile …”
En période scolaire, les sœurs sont souvent confrontées au problème de style vestimentaire sans toute fois aller contre les principes de l'islam et les principes scolaires ou universitaires. Pour donc lever le voile sur ces préoccupations, l'imam Ballo Ousmane nous instruit sur la conduite à tenir.

Islam Info : Tout d'abord que dit l'islam sur la tenue vestimentaire du musulman ?
Imam Ballo : Rappelons que la tenue vestimentaire fait partie des parures de l'homme. Ce qui veut dire que quelqu'un qui est dénudé et quelqu'un qui ne l'est pas n'ont pas les mêmes présentations. Cela fait donc partie de la beauté et de la parure de l'être humain. C'est la première définition de l'habillement en islam. Deuxièmement cet habillement a des critères en islam que chacun doit respecter. Dans le cas de l'homme, il doit couvrir les parties comprises entre le nombril et le genou. Ces parties doivent être cachées pour le musulman. Donc si un homme porte une culotte où ses jambes sont dehors, islamiquement, ce n'est pas un péché. S'il porte une panta-culotte qui dépasse ses genoux, ce n'est pas contre les principes de l'islam. Quand à la femme, elle doit couvrir tout son corps à l'exception du visage et des deux mains. Par exemple, le Prophète Muhammad (saw) une fois, a reçu la visite d'Asma, la grande sœur de son épouse Aïcha. Cette dernière avait atteint l'âge de la puberté. Quand elle salua, le Prophète Muhammad (saw) s'est détourné d'elle en répondant à sa salutation. Et pour cause, Asma avait porté un habit fin qui montrait son corps. Le Prophète Muhammad (saw) qui s'était détourné d'elle lui dit : « lorsqu'une femme atteint l'âge de la puberté, les seules parties de son corps qui doivent être vues sont le visage et ses deux mains ». Ceci pour dire que la femme en islam doit couvrir tout son corps à l'exception de son visage et de ses deux mains. Voilà de façon globale, les critères vestimentaires de l'homme et de la femme en Islam.

Qu'en est-il du port du voile de la femme musulmane ?
C'est une obligation étant donné que le prophète Muhammad (saw) enseigna que seules le visage et les deux mains de la femme doivent être vus. Donc le voile qui sert à couvrir les cheveux, les oreilles, le cou, les parures de la femme est une obligation pour elle, une fois qu'elle est majeure.

Dans le cas particulier des élèves et étudiantes, qui fréquentent des établissements où le port du voile est interdit, que doivent-elles faire?
Tout d'abord, avant de s'inscrire les sœurs doivent privilégier les écoles où elles n'auront pas de contrainte à s'habiller comme l'Islam le veut. Si elles ne trouvent pas ce genre d'école ou si les écoles qu'elles ont recensées ne répondent pas à leurs attentes professionnelles, elles peuvent aller s'inscrirent dans un établissement où le port du voile est interdit et respecter les autres principes de l'établissement. Lorsque nous prenons le temps qu'elles passent à l'école pendant les 24 heures, elles ne passent que 9heures de temps à l'école. Qu'elles prennent donc ce temps pour se soumettre aux règles de l'école et quand elles seront hors de l'école, qu’elles s'habillent islamiquement. Il ne faudrait pas tenir tête aux éducateurs, aux responsables de l'école sous peine d'exclusion. Nous avons besoin de jeunes sœurs musulmanes dynamiques et cadres dans ce pays. Pour arriver à ce stade, il faudrait être intellectuel. Cela ne peut se faire étant dans la rue, d'ici là, que nos sœurs se soumettent à ces principes en attendant qu'elles aient leur liberté. En résumé, si le voile est interdit à l'école, qu'elles l’enlèvent. Si elles sortent de l'école, elles portent leurs voiles parce qu’elles ne sont plus sous la responsabilité de l'école. Mais il ne faut pas tenir tête aux éducateurs, au risque d'être exclue de l'école. Au cas où un évènement malheureux d'exclusion survient, la sœur se serait fait du tord à elle-même ainsi qu'à la société et à sa communauté. Autre conseil, ce que vous appelez « jupe paysane », serait bien indiqué pour la sœur. En plus, si elle peut se faire coudre une chemise manche longue qu'elle le fasse pour couvrir son corps, ce serait l'idéal en temps que musulmane. J'insiste aussi sur ce point, à défaut du voile, elles peuvent porter un bonnet. Si le bonnet, leur est interdit vraiment, qu'elles l’enlèvent pour ne pas créer des problèmes. Aussi, elles peuvent approcher les autorités musulmanes du pays pour les aider à trouver des solutions à la libre pratique des valeurs islamiques.

Chez les hommes, il ya des élèves qui portent des pantalons plaqués, soit avec beaucoup de poches, ou dans le style « hip-hop ». Que dit l'Islam ?
Ce style n'est pas interdit. Mais toute société a ses valeurs. Je pense que si à travers un habillement, les gens doutent de vous, autant abandonner ce type de tenue. Par exemple, quelqu'un qui a des «dreads» en Jamaïque, n'attire pas l'attention des gens. Le Président peut même avoir des « dreads ». C'est une valeur de leur société. Mais ailleurs, dans d'autres sociétés, cela posera problème. La société a ses normes. Ses normes doivent être respectées si elles vont dans le sens de l'Islam. Donc porter des pantalons « hip-hop », ce n'est pas interdit. Mais si cela va attirer des doutes sur vous, autant porter un autre pantalon. Quant au pantalon serré des hommes même en général, ce n'est pas islamique. Un jeune musulman ne doit pas mettre un vêtement qui dessine sa forme à tel enseigne qu'on a l'impression de tout voir. Ce n'est pas islamique.

Que doit-on retenir en résumé de cet entretien ?
Je conseille à nos frères et sœurs élèves, étudiants de bien apprendre leur religion. Connaître la position ou l'attitude que le musulman doit adopter face à une situation heureuse ou malheureuse. S'habiller décemment car l'habillement est la première image de notre personnalité, c'est le premier indice de jugement d'une personne. Ainsi, vous serez de bons ambassadeurs de l'Islam partout où vous serez. Cependant s'il y a des entraves dans le port de cet habillement décent, inutile de faire un bras de fer avec l'administration. En dehors de l'école, ils pourront s'habiller comme le recommande l'Islam. En effet, dans le dernier verset de la sourate 2, Allah nous dit qu'il n'impose pas à une âme, ce qu'elle ne peut pas supporter. Donc, les sœurs affaiblies par des principes scolaires doivent adopter les principes de l'école. Une fois en dehors, elles suivront leur religion.

Par AISSATA KONE
mamiekone@yahoo.fr