Union du Fleuve Mano - Les atouts de la Côte d’Ivoire

En intégrant l’Union du Fleuve Mano, le 15 mai 2008, la Côte d’Ivoire entend bénéficier de ses ressources naturelles et également de celles des trois autres pays, à savoir le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée. Ayant en partage le Mont Nimba, ces quatre pays disposent d’importantes ressources minières et énergétiques non encore exploitées et dont le développement nécessite des stratégies communes pour une gestion intégrée. Comparativement aux autres pays de l’Union, en Côte d’Ivoire, le potentiel minier se compose de fer avec plusieurs gisements dont les principaux sont ceux du mont Nimba, de mont Gao et du mont Klahoyo, totalisant environ 3 milliards de tonnes de minerais ; d’un gisement d’environ 300 millions de tonnes de nickel latéritique ; de bauxite avec près d’1 milliard de tonne de minerais à 50% d’alumine ; d’un gisement de 1,5 millions de tonnes de manganèse et de diamant dont un potentiel important a été découvert à Séguéla. Sans oublier 120 tonnes de colombo tantalite et de plus de 20 gisements connus de pierres ornementales. La Guinée regorge également de bauxite (40 milliards de tonnes), de fer (plus de 10 milliards de tonnes) d’or, de diamant et de plusieurs gisements non encore exploités de calcaire. Au Libéria comme en Sierra Leone, d’importants gisements de fer, de bauxite et de diamant sont connus. Concernant les énergies, le potentiel de la Côte d’Ivoire est plus qu’acceptable. Des travaux d’exploration pétrolière ont mis en exergue d’importantes réserves de gaz pour plus de 23 milliards de pieds cubes et de pétrole pour plus de 19 millions de barils. En électricité, le potentiel hydroélectrique est estimé 1905 MW dont seulement 20% sont exploités. S’agissant des projets, on note l’extension à 30% de la Société Ivoirienne de Raffinerie (SIR) et la construction d’une nouvelle raffinerie ; la construction d’un pipeline multi produits en mer et celle d’un pipeline de produits pétroliers Abidjan-Bouaké. Quant au gaz, l’Etat prévoit une augmentation de la capacité de stockage de gaz butane et l’extension du réseau de distribution de gaz naturel aux industries. Cependant, dans les trois autres pays de l’union, c’est maintenant qu’ils sont en phase d’exploration pétrolière et des découvertes ont été faites au Libéria et en Sierra Leone ainsi qu’en Guinée. Avec ces atouts et ces marchés à conquérir, il est clair que la Côte d’Ivoire gagnerait à investir et à ouvrir son marché aux autres pour développer son économie minière et énergétique. Débutée le dimanche dernier, la table ronde de l’Union de Fleuve Mano a pris fin le mardi 27 à Yamoussoukro, avec l’adoption du projet de protocole qui sera soumis à l’approbation de la conférence des Chefs d’Etat pendant la réunion prochaine de l’Union.

Sogona Sidibé
Envoyée spéciale