N’Drikro, village situé à 96 kilomètres d’Abidjan, sur l’autoroute du Nord, a besoin d’aide pour se construire une école primaire digne de ce nom. Pour éviter l’analphabétisme à leurs enfants, les villageois ont dû construire des classes en bambous. Des baraques sous lesquelles les gamins risquent leur vie chaque jour.
Les parents de ces élèves sont à féliciter. Ils ont fait des pieds et des mains, malgré leur pauvreté et leur souffrance, pour fabriquer ces classes en bambou. Ils ont rêvé de scolariser leurs enfants depuis la création du village en 1980. Cela fait seulement cinq ans que l’école existe», indique M. N’Gaza Eugène, directeur de l’école primaire publique de N’Drikro, village situé à 96 kilomètres d’Abidjan (Pk 96) sur l’autoroute du Nord.
C’est une école spéciale avec des classes particulières : des tiges de bambou reliées les unes aux autres par des fibres d’écorce ; des toitures faites de plastiques noirs et de branches de palmier. A l’intérieur de ces salles de fortune, le moindre déplacement d’un élève ou du maître vers le contre-plaqué noir qui sert de tableau soulève un nuage de poussière. Ces classes en bambou qu’un petit coup de vent pourrait emporter sont perdues dans une brousse, sans voie d’accès. Sous un soleil de plomb, nous nous sommes frayé un chemin dans les herbes avant de déboucher sur cette école digne d’un autre temps. Ici, il n’y a pas de cloche.
Des élèves exposés aux reptiles
Pas de point d’eau pour se désaltérer. Aucun espace de jeu dans cette brousse terrifiante où les enfants sont exposés à des morsures de serpents ou de scorpions.L’école compte au total quatre classes. Celles de CE1 et de CE2 sont jumelées et tenues par un seul enseignant, Monséa Serge. La classe de CP2 est confiée à N’Goran Williams et celle de CP1, au directeur. Pas de classe de CM1, ni de CM2. « Les enfants avancent et apprennent bien et vite. Bientôt, nous aurons besoin de ces deux classes », plaide M. N’Gaza. Les enseignants ne sont ni des bénévoles ni des volontaires. Ce sont des agents de l’Etat. Bien qu’ayant reconnu l’établissement cette année, l’Inspection de l’enseignement primaire du département n’a pu lui fournir le minimum de matériel pour l’instruction de plus de 150 élèves. «L’inspecteur de Tiassalé, M. Bouéï Benoît, est arrivé sur les lieux l’année dernière, après avoir été informé de la volonté des habitants d’instaurer une école pour l’instruction de leurs enfants. Il a demandé la fermeture immédiate de cette école qui, selon lui, est loin de remplir les normes. Mais, les parents l’ont supplié de la laisser fonctionner. Car depuis 2004, les enfants étaient tous regroupés dans l’enceinte de l’église des assemblées de Dieu, qui a réclamé sa salle», explique Irié Bertin, parent d’élève. Pour ne pas perdre l’école et aussi la chance d’accueillir des enseignants de l’Etat, (les premiers enseignants étaient des bénévoles), les villageois ont construire l’école actuelle avec du bambou. «Je suis allé demander des kits scolaires à l’inspection. Mais ces kits n’ont pas suffi. Certaines classes n’en ont même pas eu. Nous n’avons pas de matériel de travail, aucun document, aucun manuel. On se débrouille pour apprendre aux enfants ce que nous savons. Nous ne pouvons pas aller au-delà», confesse M. Eugène.
Un village privé d’eau
«La poussière s’élève en permanence et étouffe. On est obligé d’asperger le sol à tout moment. La toux et le rhume règnent ici», ajoute le directeur. Même amertume chez les apprenants. «Si je viens m’asseoir entre ces bambous, c’est en raison des efforts que mes parents font pour moi. Malgré leur pauvreté, ils se battent pour acheter des cahiers afin que j’apprenne quelque chose ». Ces propos de Akissi Valentine, élève en classe de CE2, ont été repris par la majorité des enfants.
« Mon école est bizarre, je ne suis pas heureux, il n’y a pas de matériel pour travailler, la poussière nous rend malade. Tantie, si les gens peuvent nous aider nous serons contents», supplie Zahouly Rodolphe, un élève de CE1. Les tenues délavées et sales que portent ces enfants et leur corps noircis par la poussière renseignent sur le problème d’eau qui sévit dans ce village de 3.000 âmes. Composé de cases en terre, couvertes de pailles, de plastiques noirs ou de branches de palmiers, N’Drikro connaît effectivement une pénurie de la source de vie. : «La pompe du village est en panne depuis longtemps, on cherche l’eau en brousse, les enfants ne peuvent pas être propres comme il se doit. Pour avoir l’eau, il faut marcher environ quatre kilomètres », fustige Kouadio Aya Madeleine. «Nous menons une vie difficile, mais ce qui est primordial, c’est l’avenir de nos enfants qui vieillissent sans aucune instruction», insiste Yao Kouamé Sévérin, le chef du village. Les enfants de N’Drikro ne peuvent avoir accès à d’autres écoles dans les environs. C’est pour cette raison que l’inspecteur de Tiassalé a cédé aux supplications des parents. Mais après la reconnaissance, le plus dur reste à faire.
LAC, Envoyée spéciale
Les parents de ces élèves sont à féliciter. Ils ont fait des pieds et des mains, malgré leur pauvreté et leur souffrance, pour fabriquer ces classes en bambou. Ils ont rêvé de scolariser leurs enfants depuis la création du village en 1980. Cela fait seulement cinq ans que l’école existe», indique M. N’Gaza Eugène, directeur de l’école primaire publique de N’Drikro, village situé à 96 kilomètres d’Abidjan (Pk 96) sur l’autoroute du Nord.
C’est une école spéciale avec des classes particulières : des tiges de bambou reliées les unes aux autres par des fibres d’écorce ; des toitures faites de plastiques noirs et de branches de palmier. A l’intérieur de ces salles de fortune, le moindre déplacement d’un élève ou du maître vers le contre-plaqué noir qui sert de tableau soulève un nuage de poussière. Ces classes en bambou qu’un petit coup de vent pourrait emporter sont perdues dans une brousse, sans voie d’accès. Sous un soleil de plomb, nous nous sommes frayé un chemin dans les herbes avant de déboucher sur cette école digne d’un autre temps. Ici, il n’y a pas de cloche.
Des élèves exposés aux reptiles
Pas de point d’eau pour se désaltérer. Aucun espace de jeu dans cette brousse terrifiante où les enfants sont exposés à des morsures de serpents ou de scorpions.L’école compte au total quatre classes. Celles de CE1 et de CE2 sont jumelées et tenues par un seul enseignant, Monséa Serge. La classe de CP2 est confiée à N’Goran Williams et celle de CP1, au directeur. Pas de classe de CM1, ni de CM2. « Les enfants avancent et apprennent bien et vite. Bientôt, nous aurons besoin de ces deux classes », plaide M. N’Gaza. Les enseignants ne sont ni des bénévoles ni des volontaires. Ce sont des agents de l’Etat. Bien qu’ayant reconnu l’établissement cette année, l’Inspection de l’enseignement primaire du département n’a pu lui fournir le minimum de matériel pour l’instruction de plus de 150 élèves. «L’inspecteur de Tiassalé, M. Bouéï Benoît, est arrivé sur les lieux l’année dernière, après avoir été informé de la volonté des habitants d’instaurer une école pour l’instruction de leurs enfants. Il a demandé la fermeture immédiate de cette école qui, selon lui, est loin de remplir les normes. Mais, les parents l’ont supplié de la laisser fonctionner. Car depuis 2004, les enfants étaient tous regroupés dans l’enceinte de l’église des assemblées de Dieu, qui a réclamé sa salle», explique Irié Bertin, parent d’élève. Pour ne pas perdre l’école et aussi la chance d’accueillir des enseignants de l’Etat, (les premiers enseignants étaient des bénévoles), les villageois ont construire l’école actuelle avec du bambou. «Je suis allé demander des kits scolaires à l’inspection. Mais ces kits n’ont pas suffi. Certaines classes n’en ont même pas eu. Nous n’avons pas de matériel de travail, aucun document, aucun manuel. On se débrouille pour apprendre aux enfants ce que nous savons. Nous ne pouvons pas aller au-delà», confesse M. Eugène.
Un village privé d’eau
«La poussière s’élève en permanence et étouffe. On est obligé d’asperger le sol à tout moment. La toux et le rhume règnent ici», ajoute le directeur. Même amertume chez les apprenants. «Si je viens m’asseoir entre ces bambous, c’est en raison des efforts que mes parents font pour moi. Malgré leur pauvreté, ils se battent pour acheter des cahiers afin que j’apprenne quelque chose ». Ces propos de Akissi Valentine, élève en classe de CE2, ont été repris par la majorité des enfants.
« Mon école est bizarre, je ne suis pas heureux, il n’y a pas de matériel pour travailler, la poussière nous rend malade. Tantie, si les gens peuvent nous aider nous serons contents», supplie Zahouly Rodolphe, un élève de CE1. Les tenues délavées et sales que portent ces enfants et leur corps noircis par la poussière renseignent sur le problème d’eau qui sévit dans ce village de 3.000 âmes. Composé de cases en terre, couvertes de pailles, de plastiques noirs ou de branches de palmiers, N’Drikro connaît effectivement une pénurie de la source de vie. : «La pompe du village est en panne depuis longtemps, on cherche l’eau en brousse, les enfants ne peuvent pas être propres comme il se doit. Pour avoir l’eau, il faut marcher environ quatre kilomètres », fustige Kouadio Aya Madeleine. «Nous menons une vie difficile, mais ce qui est primordial, c’est l’avenir de nos enfants qui vieillissent sans aucune instruction», insiste Yao Kouamé Sévérin, le chef du village. Les enfants de N’Drikro ne peuvent avoir accès à d’autres écoles dans les environs. C’est pour cette raison que l’inspecteur de Tiassalé a cédé aux supplications des parents. Mais après la reconnaissance, le plus dur reste à faire.
LAC, Envoyée spéciale