Malgré les précautions prises, il n’a pu échapper aux mailles des truands. Il, s’est Gnapi Cyprien, 52 ans. Il est tombé dans le panneau d’une bande d’escroc piloté par Séry Blih Toussaint. Celui-ci a fait croire au chef d’entreprise qu’il dispose d’une parcelle de bois de teck. Selon Toussaint, la plantation en question se trouve à Damé, un village d’Agnibilékro, à 280 km de la capitale économique. De concert avec ses amis, qui ont pris le large dès que l’affaire a éclaté, il soutire des poches de Cyprien en tout la somme de 3.653.000 Fcfa. L’affaire remonte à juillet. C’est Cyprien qui relate les circonstances qui ont conduit à la supercherie. «J’ai été intéressé par l’offre. C’est ainsi que j’ai fait partir mes collaborateurs d’origine indienne sur le terrain pour procéder à la vérification de la parcelle. Ce qui a été fait. Cependant, j’ai refusé de remettre au sieur Séry les millions qu’il me demandait car j’avais des doutes», affirme-t-il. Selon lui, il a été mis en confiance par ces partenaires rentrés de leur mission de reconnaissance. Suite à des pourparlers avec la chefferie, poursuit le directeur de société, une amende d’un million a été versée aux villageois. Ainsi, rien ne pouvait arrêter les travaux d’exploitation de cette forêt de bois de teck. Mais, c’était sans compter avec la surprise qui les attendait «Compte tenu de l’avancée des travaux, nous avons procédé à une location de grumiers, pour le transport des bois, toujours sur proposition des nommés Séry Blih Toussaint et N’Guessan Kouamé Frédéric», ajoute l’homme d’affaire qui ne manque pas de préciser qu’à chacune des étapes, des frais supplémentaires se greffaient à la facture. « En fin de compte, c’est un montant total de 3.653.000 Fcfa qu’ils ont pris. Mais, le jour où il fallait enlever les bois des inconnus, qui sont les véritables propriétaires, sont arrivés sur les lieux. Ils se sont opposés à l’embarquement des bois. C’est ainsi que nous avons été convaincus que nos pseudos partenaires n’étaient pas les véritables propriétaires», regrette Cyprien. Mais, il n’est pas du genre à « laisser pour lui à l’étranger ». Le chef d’entreprise qui estime être grugé porte plainte au commissariat de police du 18ème arrondissement. Les investigations menées permettent de mettre le grappin sur le cerveau de cette affaire : Séry Blih Toussaint. Interpellé puis interrogé, il reconnaît avoir reçu les 3.653.000 Fcfa des mains de la victime. Cependant, à la question de savoir pourquoi les bois n’ont été pas embarqués, Toussaint pointe du doigt un certain Ladji Kouamé qui serait le propriétaire de la parcelle. Selon lui, celui-ci n’a pas versé aux villageois le droit coutumier susmentionné. « J’avoue que je n’ai pas pris suffisamment de temps pour vérifier la situation géographique de la parcelle. Elle se trouvait sur un site litigieux », soutient-t-il. Mercredi 14 octobre, à la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau, le prévenu réaffirme ses déclarations mentionnées dans le procès verbal. Selon lui, il a utilisé l’argent reçus pour l’abattage des bois sans pour autant en apporter la preuve. Le tribunal le condamne à trente six mois fermes avec une amende de 200.000 Fcfa.
OM
OM