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Société Publié le vendredi 30 octobre 2009 | Nord-Sud

Magassouba Cheick Oumar (Imam de la mosquée du ‘’Black-Market’’) : “Il ne faut pas jeter la pierre à ces jeunes”

Tout en condamnant leur méthode, l’imam de la mosquée du Black trouve que les jeunes qui déshabillent les filles en tenues osées, n’ont pas tort dans le fond.


Nous avons constaté que depuis un certain temps, des jeunes déshabillent des filles sous prétexte qu’elles sont mal vêtues. Avez-vous entendu parler de ce phénomène ?

Effectivement, j’ai fait ce constat étant donné que j’ai assisté une ou deux fois à cette scène au Black Market d’Adjamé.


Qu’en pensez-vous ?

On ne peut pas encourager ni jeter la pierre à ces jeunes gens. C’est peut-être pour eux, une façon de combattre la dépravation des mœurs. Etant donné que les filles sont pratiquement nues dans les rues.


Est- ce que c’est à eux de le faire ?

Effectivement, ce n’est pas à eux de le faire puisqu’il y a une autorité pour cela, la police des mœurs. Mais, comme elle ne fait pas son boulot, les jeunes le font à sa place. Un jour, au Black, il y a une jeune fille qui se faisait déshabiller. J’ai dû intervenir pour qu’on la laisse partir. Les jeunes m’ont dit que ce sont elles qui faisaient qu’ils n’économisaient pas. Ils sont toujours attirés et comme ils ont décidé de ne plus les fréquenter, ils les empêchent de les provoquer.


Qu’est-ce qui explique, selon vous, l’habillement osé de ces jeunes filles ?

Mais c’est simple. La jeunesse n’a plus de repère. Ceux qui sont sensés donner l’exemple sont pires. A cela, on ajoute l’absence de la spiritualité. Les parents ne filtrent plus les films que les enfants regardent. A la télé, on encourage les jeunes à se rendre dans des endroits comme la Rue princesse. Il paraît même qu’il y a des bars où les filles sont nues. Tout est autorisé. Dans les quartiers résidentiels, les bars et les boîtes de nuit poussent comme des champignons. Avant, vous sortiez à 4 heures du matin pour la prière, ce sont les chiens qui erraient dans les rues. Mais aujourd’hui, les hommes ont remplacé les animaux. Je pense que la jeunesse est en danger. Et en tant que guide religieux, cela m’effraie. Quand on regarde un peu ce qui s’est passé en Indonésie avec le tsunami, j’ai peur de la colère de Dieu. Cela ne s’est pas passé là-bas par hasard. Il y avait la plus grande boîte nuit du monde et les hommes quittaient leur pays pour aller y faire n’importe quoi. On a tous vu ce qui s’est passé après. C’est la colère de Dieu. Que les autorités fassent quelque chose parce que même les pays d’Europe qu’on copie tant, ont des lois qui régissent les mœurs.


Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes qui ne s’habillent pas correctement ?

Dans mes prêches, je dis toujours aux filles qu’il y a deux sortes de jardins. Il y a ce qu’on appelle jardin public. A côté, il y a l’autre qu’on appelle jardin interdit à toute personne étrangère. Dans le jardin public, chacun fait ce qu’il veut. Alors que seul le propriétaire a accès au jardin privé. C’est pareil pour l’habillement. Quand on montre tout ce qu’on doit cacher, cela sous-entend qu’on dit aux hommes, venez me prendre, je suis à vous. Quand on s’habille correctement, on est respecté. L’habillement est très significatif en Islam et même dans les Eglises, car là-bas, on interdit un certain nombre de vêtements. Il faut cacher sa nudité. Cela est très important.

Interview réalisée par Adélaïde Konin (Stagiaire)
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