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Société Publié le samedi 31 octobre 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Les Samedis de Biton - Les sponsors

Autrefois, pas un temps si éloigné, le courrier d’une entreprise consistait, en majorité, dans des lettres relatives aux demandes d’emploi. Les chefs du personnel ne répondaient plus ou signaient des lettres standards. Inutile de compter sur une réponse positive. Des entreprises écrivaient sur leur portail : « Pas d’emploi. » Et c’est le cœur meurtri que les chômeurs ou les demandeurs d’emploi criaient leur indignation. Que pouvait une entreprise ? Recruter un employé obéit à un plan financier. Chaque année, le bon chef d’entreprise, prévoit de recruter un ou des employés, en tenant compte des places disponibles et surtout des moyens pour les payer. Exactement comme dans l’administration. L’Etat ne recrute qu’en tenant compte des places disponibles et des moyens pour payer les salaires des nouveaux fonctionnaires. L’entreprise ou l’Etat ne peuvent pas se baser sur l’émotion des uns et des autres pour recruter. En le faisant, ils vont se retrouver devant un déficit. C'est-à-dire qu’ils vont dépenser plus qu’ils ne gagnent. Si l’Etat peut s’en sortir en augmentant les impôts, les taxes ou s’endettant , une entreprise , par contre, court vers la catastrophe. Le dépôt de bilan. Pour deux ou trois employés de plus tous les travailleurs vont se retrouver au chômage. Le chef d’entreprise comme le chef de famille doivent lire, chaque jour, leur « tableau de bord » pour ne pas piquer au sol. Se battre au quotidien pour ne pas dépenser ce qu’on ne gagne pas. C’est aussi la même chose dans la vente d’un produit. Quand il n’est pas rentable on le retire du marché. Prendre en compte l’émotion d’un client, en continuant de le proposer au public, c’est courir le risque de s’abonner à une situation déficitaire chronique. Certains individus ou le grand public ne tiennent aucun compte de la rentabilité d’une entreprise. Ainsi l’Etat est souvent confronté au gaspillage. Les idéalistes ont fait couler de nombreuses entreprises. Un pilote d’avion ne prend pas son plan de conduite d’un passager. Les entreprises , aujourd’hui, sont confrontées à une autre difficulté. Les demandes de sponsoring. Chaque jour, les demandes d’aide battent le record dans le courrier. Certes, des entreprises ont un budget publicitaire mais beaucoup d’autres n’ont pas les moyens de faire ce choix. Les demandes d’emploi sont devenues les demandes de sponsoring. Dès qu’un groupe d’individus ou même certaines entreprises aux revenus faibles organisent une « fête », la première préoccupation consiste à trouver un sponsor qui prendra en charge la quasi-totalité des dépenses en échange de leurs produits à exposer ou à montrer. La demande de sponsoring est devenue une activité principale. On organise des « fêtes » pour en tirer des bénéfices. Les gadgets sont partagés entre les organisateurs avant d’arriver dans la salle. Et quand se trouve de la liquidité dans le sponsoring la fête est encore plus belle au niveau des organisateurs. Chercher un sponsor est devenu comme le début de la traite du café et du cacao. Une occasion de se faire de l’argent et du matériel. Une nouvelle traite commence. Les nouveaux sponsors. Partout on entend : « C’est la traite qui commence. » Il suffit de créer un groupe pour soutenir un candidat et faire beaucoup de bruits. Les exemples sont vivants. Des personnes ont eu beaucoup d’argent , des voitures ou des maisons en supportant un ou deux politiciens de bord différent. En plus, il n’est pas nécessaire d’être un vrai militant. Il faut le dire seulement dans la bouche. Comme aiment le dire ces profiteurs : « Qui sait quel bulletin je vais mettre dans les urnes ? » Il y a quelques années, un ami m’a parlé de son cousin. Ce dernier avait reçu de l’argent et beaucoup d’autres choses pour faire la campagne d’un parti politique dans une circonscription. A l’issue des élections, le parti qu’il était censé défendre n’a récolté aucune voix. Son cousin a voté un autre parti dans les urnes. On se pose souvent la question de savoir si les hommes politiques sont des naïfs. Ils sont loin de l’être. Et c’est évident. Tout comme les sponsors d’une marque, leur préoccupation c’est de montrer leur présence. Gagner une seule voix dans une concession est importante. C’est le total qui compte. Mon ami en question me disait encore la semaine dernière qu’il ne plaint personne qui pour un problème d’argent change sa veste pour soutenir un autre parti politique que le sien. Pour lui, les temps sont trop durs et la traite est arrivée. Elle ne dure que quelques jours et il faudra attendre encore cinq autres années. A l’écouter, les campagnes électorales sont une occasion de combattre la pauvreté. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

PS : En Somalie, Ahmed Mohamed Dhore, 112 ans, vient d’épouser une jeune fille de 17 ans devant une centaine d’invités. Il y a 80 ans de différence entre le mari et la femme. Le mari a déjà 90 enfants et petits-enfants. Si 4 de ses 5 femmes sont décédées, la première vit toujours. Un régime alimentaire et une activité régulière seraient à l’origine de sa longévité. Monsieur Dhore assure toujours . La petite n’aura pas à se plaindre. Que Dieu nous accorde, à tous mes lecteurs et moi, cet âge avec une petite de 17 ans comme compagne.
Par Isaïe Biton Koulibaly
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