L’aide tant attendue par les transporteurs de la part de l’Etat sera enfin disponible. Le décret rétablissant ledit fonds a été signé. Cela a été réaffirmé lors du dernier conseil des ministres tenu à Yamoussoukro, capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire, le jeudi 29 octobre 2009. Mais au-delà des sentiments de joie que peuvent espérer les acteurs de la chaîne du transport, ceux-ci éprouvent encore des soucis. Pour le moins que l’on puisse imaginer, certains craignent un piège. Un milliard de FCFA. C’est ce que l’Etat ivoirien entend mettre à la disposition des transporteurs. Avec ce fonds, les acteurs de la chaîne du transport devront pouvoir développer leurs activités. Ce sacrifice de l’Etat s’inscrit dans la dynamique du renouvellement du parc automobile très vieillissant. C’est pourquoi, une des vocations du fonds est non seulement de servir de cautionnement dans l’acquisition de véhicules neufs, mais aussi de sortir les transporteurs qui sont les acteurs, de l’informel. Ledit fonds prend en compte l’aménagement d’une gare routière digne de nom. Cette aide de l’Etat qui vient à point nommé est saluée par toute la corporation, à commencer par le SNTMVCI (Syndicat national des transporteurs de machandises et voyageurs de Côte d’Ivoire), structure de feu Kassoum Coulibaly. Les membres de cette organisation syndicale réunis le samedi 31 octobre 2009, ont tenu à dire merci au chef de l’Etat, Laurent Gbagbo et à son Premier ministre, Guillaume Soro Kigbafori. Sont également concernés par ces remerciements, les ministres des Transports, Dr Albert Mabri Toikeusse et celui de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi ; eux dont les actions ont permis la mise en place et la disposition d’un outil de développement qu’est le fonds de développement du transport. «Nous sommes heureux et contents. Nous voulons saluer le chef de l’Etat et son Premier ministre. Nous promettons d’être à la hauteur de l’organisation du secteur des transports et à sa professionnalisation…», s’est ainsi exprimé M. Diaby Ibrahim du SNTMVCI. Il a promis rencontrer dans les tout prochains jours, toutes ces autorités et leur exprimer de vive voix leur reconnaissance. Car, tous convaincus que la mise en place du fonds de développement du secteur des transports va permettre de régler plusieurs problèmes à la fois. M. Almamy Touré, secrétaire et porte-parole du patronat des transporteurs, pour sa part, a déclaré que le fonds de développement du secteur des transporteurs dont le décret a été signé par le Président de la République est un espoir pour toute la corporation. «Nous sommes heureux que le décret ait été signé. C’est d’abord une satisfaction, en attendant que les conditions d’accès dudit fonds soient définies», souligne-t-il. Indiquant qu’il compte sur la bonne foi de ceux qui auront en charge la gestion dudit fonds et de son utilisation de sorte qu’il permette de sortir les acteurs de l’informel. A en croire M. Almamy Touré, c’est un fonds qui est destiné à tous les transporteurs dont le but est d’encourager les acteurs à sortir de l’informel par l’acquisition de véhicules neufs. Pour être sûr des conditions d’accès dudit fonds, il estime qu’une rencontre avec la tutelle s’impose. LA RECIPROCITE L’Etat n’est pas philanthrope comme d’aucuns le pensent. L’Etat est aussi un investisseur. Ainsi a-t-il décidé de mettre à la disposition des transporteurs 1 milliard de FCFA. Cela n’est pas rien. C’est un investissement. L’Etat joue au fait, sur la politique de la masse. En dotant le secteur des transports d’un fonds de développement, il entend mettre fin au désordre qui règne dans cette corporation. Et en retour, il espère voir ce secteur s’organiser, susceptible de restituer en partie cet investissement en terme de taxes au titre d’impôts. Car, plus le secteur est mieux organisé, moins il y a des déperditions dans la collecte des taxes. En réalité, le fonds n’est pas gratuit. C’est sur cette politique de masse que mise l’Etat. A travers ce fonds, l’Etat, à travers ses démembrements, veut s’assurer du nombre exact des transporteurs-contribuables. C’est ça la règle de la réciprocité que l’Etat entend mettre en place. L’Etat n’est pas dupe, ni philanthrope. Aussi grâce audit fonds l’Etat est-il en droit de demander aux transporteurs de s’organiser. Dans la mesure où n’aura accès audit fonds qui le veut. C’est un fonds qui est destiné à des organisations ou groupements de transporteurs qui sont déterminés à sortir de l’informel. Il s’agit en d’autres termes de réglémenter le secteur, en définissant la fonction du transporteur. Le réciprocité pour l’Etat, est que les acteurs lui prouvent qu’ils sont déterminés à sortir de l’informel. C’est à ce niveau que les transporteurs et les organisations syndicales du secteur doivent mettre de l’ordre dans leur corporation. Honoré Kouassi
Économie Publié le lundi 2 novembre 2009 | L’intelligent d’Abidjan