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Économie Publié le lundi 2 novembre 2009 | Nord-Sud

Fonds de développement des transports routiers : Les opérateurs veulent siéger au comité de gestion

La mise en place du Fonds de développement des transports routiers est une vielle revendication des transporteurs. L'Etat vient de lâcher du lest. Pour sa gestion, les bénéficiaires potentiels ne manquent pas d'idées.


Les opérateurs économiques du secteur des transports, dans leur diversité, saluent l'avènement du Fonds de développement des transports routiers. Un immense soulagement, reconnaissent-ils, surtout en cette période de crise économique où les difficultés des entreprises ne cessent de se démultiplier. Mais, en attendant sa formalisation effective, les acteurs bouillonnent de propositions. Dans l'ensemble, ils ne souhaitent pas que le Fonds en gestation vienne alimenter des comptes personnels au détriment de la majorité. En effet, par le passé, les appuis de l'Etat au secteur des transports a souvent entraîné plus de problèmes qu'il n'en a résolus. Ils ont provoqué d'interminables conflits qui ont fortement contribué à déstructurer le secteur des transports. En tout cas, fort de ces expériences malheureuses, le président de la Coordination nationale des gares routières se veut plus pragmatique. L'essentiel, dit-il, est de donner au transport sa vitalité d'autant que «si ce secteur marche, tout va ». Adama Touré propose que ce Fonds soit un Fonds de garantie géré par un Comité de gestion et non par un individu. «Il faut un comité gestion qui va statuer au cas par cas», explique M. Touré. Mais, il s'empresse d'ajouter que, dans ce comité de gestion, doivent siéger les transporteurs représentatifs. Tout cela sous la supervision du ministère des Transports. «Cela va permettre d'éviter les déperditions», souligne M. Touré. Le secrétaire général du Syndicat national des transporteurs de marchandises et voyageurs, Ibrahim Diaby, ne tarit pas non plus d'éloges à l'égard du Fonds et de ceux qui ont favorisé sa création. Sans vouloir interférer nécessairement dans l'organisation et le fonctionnement du Fonds Il souhaite ardemment que les tous les acteurs soient représentés dans la gestion. Il met un point d'honneur sur les banques qui ont un rôle éminemment important dans le financement de l'activité. En effet, considérées comme à risque par les banquiers, le secteur des transports peine à obtenir les prêts qui leur permettraient de se moderniser. Toutes les études montre en effet, qu'obtenir un prêt, que ce soit pour acquérir un véhicule ou des pièces détachées, pour agrandir ou faire passer un cap difficile à son entreprise a toujours été une mission presque impossible en Côte d'Ivoire. Autant dire que les entreprises de transport ne font pas partie des chouchous des établissements financiers qui font plutôt preuve de discrimination à leur égard. «Notre secteur d'activité étant jugé à risques, les banques ne nous font pas de cadeaux et n'ont aucun scrupule à nous lâcher, même si cela doit nous condamner à court ou moyen terme », explique Karamoko Diakité, président du Syndicat autonome des transporteurs.

Faciliter le crédit

«Un beau matin, vous pouvez recevoir un coup de téléphone pour vous informer que, dans un mois, vous n'aurez plus d'autorisation de découvert ou d'escompte», témoigne ce chef d'entreprise, inquiet pour l'avenir de sa société. «Dans ce secteur d'activité, on a besoin de crédits, car il y a des périodes creuses. Je sais que mon entreprise est viable, mais sans l'appui des banques, je ne peux rien faire », ajoute le gérant de la société SK, Moustapha Sylla.

Ce transporteur, pour sauver sa compagnie, en est à envisager des solutions comme mettre sa maison en caution. Mais, il espère qu'avec le fonds à mettre en place, le gouvernement enverra un signal aux banques afin de leur demander de soutenir effectivement le transport. «Si cela n'est pas fait, la profession risque de connaître des records en ce qui concerne les dépôts de bilan», dit-il. Les services du ministre des Transports, Albert Mabri Toikeusse, assurent que l'Etat veillera à une meilleure coordination des banques et transporteurs. En effet, au nombre des mesures envisagées par le gouvernement dans la résolution de la crise des transports publics de juillet 2008 suite à la hausse du prix des produits pétroliers, figurait la création d'un Fonds de développement des transports routiers. Et au dernier Conseil des ministres, le chef de l'Etat a signé le décret. Selon les autorités, ce décret entrepris est une réponse de l'Etat au vieillissement du parc automobile. Ce problème est considéré comme l'un des principaux facteurs de la perte de compétitivité des opérateurs économiques du secteur face à leurs homologues de la sous-région et de la dégradation des conditions de transport des voyageurs et des marchandises. Le Fonds de développement en création est doté à titre initial d'un montant de un milliard de Fcfa et a pour mission de garantir les emprunts contractés par les opérateurs du secteur du transport auprès des établissements de crédit. Il sera complété par les recettes fiscales et parafiscales.

Lanciné Bakayoko
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