Après plusieurs reports dus à des problèmes techniques, les autobus de la Société de transport urbain de Bouaké sont depuis hier en circulation. Les populations visiblement heureuses, racontent leur premier jour en bus.
Le rêve est devenu réalité. Depuis hier, les bus de la Société de transport urbain de Bouaké (Stub) arpentent les rues de la capitale de la paix. A la grande satisfaction de la population. Après une période d’essai, la Stub a effectivement commencé à circuler dans les rues de la capitale de la paix.
Pour l’événement, les populations ont pris d’assaut les arrêts et terminus de bus. Au terminus de Tchélékro, il est 6 heures. Que déjà les bus sont prêts à quitter leur gare. On peut lire au devant de l’un des autobus : «05, Corridor Nord-Campus». Lorsque le chauffeur klaxonne pour donner le départ, deux femmes qui trouvent certainement l’engin trop luxueux, demandent à la caissière : «Est-ce qu’on peut monter ? On va au marché. C’est combien?» Cette dernière leur tend des tickets de 100 Fcfa l’unité. Comme elles, de nombreuses personnes embarquent. Après le départ du 05, suit automatiquement le 01 puis le 41 et le 49. Cette ligne est la plus fournie en bus du fait de la présence des écoles, de l’université, de l’administration et des sociétés qui bordent le boulevard «Reine Pokou».
Notre équipe de reportage prend place dans l’autobus 49 qui relie le petit marché de Belleville à Tchélékro. Déjà au départ, le bus est bourré. Les 30 places assises sont occupées. L’on est obligé de se tenir debout. «On se sent comme à Abidjan maintenant. Désormais, il n’y a plus de différence entre la capitale économique et la ville de Bouaké. Avec les bus, nous pouvons affirmer qu’en matière de transport urbain, nous sommes à égalité», fait remarquer fièrement un usager à son voisin. Ce dernier, qui partage son avis ajoute : «Ce qui est bien, c’est qu’on n’est pas serré dans le bus. Et puis, les tarifs sont vraiment abordables. Avec 100 Fcfa, on traverse la ville. Avant, il fallait payer 200 Fcfa pour emprunter un gbaka qui rallie Tchélékro à Belleville. Le taxi vous revenait à 400 Fcfa pour le même trajet. Ces autobus viennent nous apporter un énorme soulagement».
Des autobus luxueux !
Au total, 6 lignes sont opérationnelles sur la dizaine prévue. Sur chaque trajet, il y a deux bus. Ce qui fait un total de 12 bus en circulation. Deux équipes de travailleurs se remplacent au cours de la même journée. La première équipe commence le travail à 5h30 pour descendre à midi. Et la seconde prend le relais de midi jusqu’à 22 heures. Tous les bus ont une équipe constituée d’un conducteur, d’une caissière et d’un contrôleur. Une différence avec les méthodes de la Société des transports abidjanais (Sotra) où les contrôleurs se positionnent souvent sur les trajets des bus pour mettre la main sur les éventuels fraudeurs. Pour mettre en place ses équipes, la Stub a procédé à un recrutement en bonne et due forme. D’ailleurs, il est demandé au personnel de déposer cette semaine, de nouvelles demandes au siège de l’entreprise. En attendant, les gares et autres arrêts de bus continuent d’être envahis. Cela démontre que ce moyen de déplacement était beaucoup attendu à Bouaké. D’abord, parce que c’est un nouveau produit qui offre d’autres choix aux populations. Outre les taxis autos et motos et les gbaka, les populations peuvent maintenant emprunter les autobus. Toute chose qui vient enrichir le secteur du transport urbain dans la capitale du Centre. Les élèves trouvent ces nouveaux bus confortables et aérés contrairement aux gbakas. Silué Kolona, opérateur économique, estime que les autobus de la Stub offrent un bien meilleur visage à la commune et contribuent à moderniser ce secteur.
Les gbakas et taxis déroutés
«Les bus transforment l’image de la ville en la rendant plus gaie. C’est le signe que Bouaké connaît des avancées notables dans le domaine du transport urbain. C’est un atout qui peut certainement attirer les investisseurs. Beaucoup tiennent compte des conditions et moyens du transport avant de s’installer dans une ville», argument-il. Comme lui, un enseignant voit l’impact économique de la Stub.
«Si on prend un seul bus en circulation, c’est au moins trois personnes que la Stub sort de la misère en créant des emplois. C’est un facteur très important qu’on ne doit pas négliger», fait remarquer l’enseignant. En plus des tickets de transport qui sont émis, les cartes de bus sont également mises en vente. Dans la période d’essai, les élèves et étudiants en faisaient la demande. Ces cartes, qui ne sont pas encore subventionnées par l’Etat, leur reviennent à 5.000 Fcfa. Selon Vassiafa Diomandé, le directeur de l’exploitation, pour en bénéficier, il faut avoir une carte scolaire en cours de validité. Mais les usagers posent quelques inquiétudes. Ils trouvent que les lignes sont difficiles à répertorier. Faute d’un guide ou de prospectus désignant les trajets. Le directeur d’exploitation promet dans les prochains jours, mettre à la disposition des usagers des prospectus. Et par la même occasion faire des communiqué radio et télé. La fréquence et la régularité des bus est aussi à l’ordre du jour. Les usagers dénoncent déjà les longues attentes aux arrêts. D’autres sollicitent la multiplication des lignes pour desservir leurs quartiers. L’arrivée des autobus ne fait pas que des heureux dans la capitale de la paix. Les chauffeurs de gbakas et de taxis voient en la Stub, un concurrent sérieux qui va certainement réduire leurs gains. Un chauffeur a confié que pour un début, c’est environs 2.000 usagers que la Stub transporte par jour. Un jour nouveau se lève donc sur Bouaké.
Allah Kouamé
Le rêve est devenu réalité. Depuis hier, les bus de la Société de transport urbain de Bouaké (Stub) arpentent les rues de la capitale de la paix. A la grande satisfaction de la population. Après une période d’essai, la Stub a effectivement commencé à circuler dans les rues de la capitale de la paix.
Pour l’événement, les populations ont pris d’assaut les arrêts et terminus de bus. Au terminus de Tchélékro, il est 6 heures. Que déjà les bus sont prêts à quitter leur gare. On peut lire au devant de l’un des autobus : «05, Corridor Nord-Campus». Lorsque le chauffeur klaxonne pour donner le départ, deux femmes qui trouvent certainement l’engin trop luxueux, demandent à la caissière : «Est-ce qu’on peut monter ? On va au marché. C’est combien?» Cette dernière leur tend des tickets de 100 Fcfa l’unité. Comme elles, de nombreuses personnes embarquent. Après le départ du 05, suit automatiquement le 01 puis le 41 et le 49. Cette ligne est la plus fournie en bus du fait de la présence des écoles, de l’université, de l’administration et des sociétés qui bordent le boulevard «Reine Pokou».
Notre équipe de reportage prend place dans l’autobus 49 qui relie le petit marché de Belleville à Tchélékro. Déjà au départ, le bus est bourré. Les 30 places assises sont occupées. L’on est obligé de se tenir debout. «On se sent comme à Abidjan maintenant. Désormais, il n’y a plus de différence entre la capitale économique et la ville de Bouaké. Avec les bus, nous pouvons affirmer qu’en matière de transport urbain, nous sommes à égalité», fait remarquer fièrement un usager à son voisin. Ce dernier, qui partage son avis ajoute : «Ce qui est bien, c’est qu’on n’est pas serré dans le bus. Et puis, les tarifs sont vraiment abordables. Avec 100 Fcfa, on traverse la ville. Avant, il fallait payer 200 Fcfa pour emprunter un gbaka qui rallie Tchélékro à Belleville. Le taxi vous revenait à 400 Fcfa pour le même trajet. Ces autobus viennent nous apporter un énorme soulagement».
Des autobus luxueux !
Au total, 6 lignes sont opérationnelles sur la dizaine prévue. Sur chaque trajet, il y a deux bus. Ce qui fait un total de 12 bus en circulation. Deux équipes de travailleurs se remplacent au cours de la même journée. La première équipe commence le travail à 5h30 pour descendre à midi. Et la seconde prend le relais de midi jusqu’à 22 heures. Tous les bus ont une équipe constituée d’un conducteur, d’une caissière et d’un contrôleur. Une différence avec les méthodes de la Société des transports abidjanais (Sotra) où les contrôleurs se positionnent souvent sur les trajets des bus pour mettre la main sur les éventuels fraudeurs. Pour mettre en place ses équipes, la Stub a procédé à un recrutement en bonne et due forme. D’ailleurs, il est demandé au personnel de déposer cette semaine, de nouvelles demandes au siège de l’entreprise. En attendant, les gares et autres arrêts de bus continuent d’être envahis. Cela démontre que ce moyen de déplacement était beaucoup attendu à Bouaké. D’abord, parce que c’est un nouveau produit qui offre d’autres choix aux populations. Outre les taxis autos et motos et les gbaka, les populations peuvent maintenant emprunter les autobus. Toute chose qui vient enrichir le secteur du transport urbain dans la capitale du Centre. Les élèves trouvent ces nouveaux bus confortables et aérés contrairement aux gbakas. Silué Kolona, opérateur économique, estime que les autobus de la Stub offrent un bien meilleur visage à la commune et contribuent à moderniser ce secteur.
Les gbakas et taxis déroutés
«Les bus transforment l’image de la ville en la rendant plus gaie. C’est le signe que Bouaké connaît des avancées notables dans le domaine du transport urbain. C’est un atout qui peut certainement attirer les investisseurs. Beaucoup tiennent compte des conditions et moyens du transport avant de s’installer dans une ville», argument-il. Comme lui, un enseignant voit l’impact économique de la Stub.
«Si on prend un seul bus en circulation, c’est au moins trois personnes que la Stub sort de la misère en créant des emplois. C’est un facteur très important qu’on ne doit pas négliger», fait remarquer l’enseignant. En plus des tickets de transport qui sont émis, les cartes de bus sont également mises en vente. Dans la période d’essai, les élèves et étudiants en faisaient la demande. Ces cartes, qui ne sont pas encore subventionnées par l’Etat, leur reviennent à 5.000 Fcfa. Selon Vassiafa Diomandé, le directeur de l’exploitation, pour en bénéficier, il faut avoir une carte scolaire en cours de validité. Mais les usagers posent quelques inquiétudes. Ils trouvent que les lignes sont difficiles à répertorier. Faute d’un guide ou de prospectus désignant les trajets. Le directeur d’exploitation promet dans les prochains jours, mettre à la disposition des usagers des prospectus. Et par la même occasion faire des communiqué radio et télé. La fréquence et la régularité des bus est aussi à l’ordre du jour. Les usagers dénoncent déjà les longues attentes aux arrêts. D’autres sollicitent la multiplication des lignes pour desservir leurs quartiers. L’arrivée des autobus ne fait pas que des heureux dans la capitale de la paix. Les chauffeurs de gbakas et de taxis voient en la Stub, un concurrent sérieux qui va certainement réduire leurs gains. Un chauffeur a confié que pour un début, c’est environs 2.000 usagers que la Stub transporte par jour. Un jour nouveau se lève donc sur Bouaké.
Allah Kouamé