Un plaidoyer en faveur des compagnies africaines. Un appel aux cadres et politiques africains, qui en ont les moyens et qui prennent l’avion, à s’installer lors de leurs déplacement dans les aéronefs des compagnies nationales. Voici en quelques points l’adresse du chef de l’Etat ivoirien aux participants à la 6è réunion des ministres des Transports d’Afrique. C’était le 30 octobre dernier à Yamoussoukro à la fondation Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix. Aux ministres de son gouvernement, le numéro un ivoirien, dans son style mi badin mi sérieux qui le caractérise, a lancé : « il y a des ministres qui vont à l’étranger qui ne prennent pas Air Ivoire. Ils croient qu’on ne les voit pas. On les voit ». En clair, par cette interpellation, Laurent Gbagbo dénonce le manque de confiance des autorités et des hauts cadres non seulement aux compagnies mais au-delà de celles-ci aux « made in, ou by » Côte d’Ivoire. Le problème est là, et se pose sur l’essentiel des prestations et produits offerts dans les pays africains. En Côte d’Ivoire, un des exemples les plus en vue, les élites ne prennent pas en général les avions du pavillon national mais aussi ne mangent ni ne boivent de ce qui sort du terroir. Mieux, les gouvernants ne font confiance, ni à l’école qu’ils proposent et imposent au commun de leurs concitoyens, ni aux hôpitaux chargés par eux de prendre en charge les ennuis de santé des populations. Les Ivoiriens ont eu la surprise par exemple d’entendre leur chef d’Etat dire, il y a quelques semaines, qu’il s’est rendu au Maroc, pour se faire traiter les dents. Quelle confiance veut-il alors que les autres aient aux centaines de médecins dentistes ivoiriens. Idem pour l’école. Rare sont les barons dont les rejetons fréquentent ici. L’exemple vaut mieux que mille discours.
D. Al Seni
D. Al Seni