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Politique Publié le mardi 10 novembre 2009 | Nord-Sud

Division de l’ANCI / Amara Karamoko (Pdt du Conseil politique) : « Nous allons mettre Zémogo en minorité

Les dissidents de la direction de l’Alliance pour la nouvelle Côte d’Ivoire (Anci) persistent et signent. Ils vont au congrès, vaille que vaille. La direction, elle, compte réagir demain, a dit le secrétaire général, joint hier.

Qu’arrive-t-il exactement à l’Anci?
Je suis conseiller politique de l’Anci depuis plus d’un an. Le conseiller politique de l’Anci est le conseiller du président. Il doit participer à toutes les prises de décisions d’ordre politique. Mais, force a été de constater que nous n’avons pas été mis à contribution. Le parti a fonctionné sans direction depuis la mise en place des organes provisoires, parce que tout est provisoire à l’Anci. Il n’y a pas eu de congrès pour ratifier la nomination du président, du secrétaire général et de tous les autres organes du parti. Plus grave, les délégués nommés n’ont jamais été installés.

Qu’avez-vous fait à votre niveau pour corriger cet état de fait?
Nous interpellons depuis toujours le président Zémogo. Depuis trois mois, l’inspecteur général du parti, Son Désiré, (membre de la dissidence) et moi, nous couront après le président afin que la direction du parti désigne un candidat ou donne un mot à la base en vue de soutenir une candidature. Une déclaration a même été rédigée par moi avec le président Zémogo et d’autres camarades. A notre grande surprise, cette déclaration a été annulée à notre insu. Depuis lors, les militants n’ont aucune orientation, ils sont perdus. C’est par rapport à cela que nous avons tiré les leçons de la prétendue direction du parti.

Est-ce que cela vous donne droit de faire une déclaration au nom de l’Anci. A travers cet acte, peut-on affirmer que la dissidence est effective ?
Nous ne sommes pas les dissidents de l’Anci. Nous sommes les sauveurs de l’Anci. Nous disons non à la liquidation programmée de l’Anci. Autant que nous sommes, nous avons tous un passé politique. Ce passé n’a jamais été pris en compte par la direction du parti. Est-ce à dire que nous devons la suivre comme les moutons de Panurge ? Les vrais Anci doivent se reconnaître en notre déclaration d’hier (dimanche). L’Anci a sa place sur l’échiquier politique national. Nous mèneront la bataille pour prendre cette place-là. Et nous allons faire ce combat avec ceux qui vont nous rejoindre. Ils sont déjà nombreux et nous avons la majorité avec nous.

Quelle sera la suite de votre action ?
Nous attendons de réunir l’ensemble des délégués pour aller à un congrès. Le parti n’a jamais organisé de congrès. Nous ne pouvons pas accepter qu’un dirigeant d’un autre parti nous impose la conduite à tenir. Quand Zémogo nous dit qu’un président d’un parti tiers lui a dit qu’il n’est pas bon pour l’Anci d’avoir un candidat et qu’il faille plutôt le soutenir, nous avons dit non. Il nous dit aussi qu’après les élections générales on va dissoudre l’Anci pour former un parti unitaire avec ce parti. Nous disons non, parce qu’un tel débat devrait se faire au cours d’un congrès. Non seulement il n’y a pas eu de congrès mais aucun militant, ni même les membres de la direction que nous sommes, n’a été consulté.

Qui est cet homme politique ?
L’inspecteur général, Son Désiré, et moi avons rencontré le président Zémogo Fofana le 24 octobre dernier. Il nous a dit qu’il est en pourparler très avancé avec le président du Rdr (Rassemblement des républicains). Il a dit qu’ils envisagent à terme de fusionner avec le Rdr et l’Anci, chose que nous refusons. C’est pour éviter cela que tous les camarades nous ont rejoints pour dire non à la liquidation du parti.

On se rend compte, selon vos dires, que ce n’est qu’un simple projet. Ce n’est même pas une décision de fusion qui vous met en branle ?
M. Zémogo nous a dit qu’il n’a rien signé. Mais, il est allé trop loin. Pour nous démocrates, le président ne peut pas discuter de tels sujets sans que la base lui ait donné mandat. Simplement parce que beaucoup de personnes ont pris des risques en venant à l’Anci. On ne peut pas sacrifier ces gens-là en les offrant sur un plateau à quelqu’un d’autre. Bref, nous nous opposons au commerce politique. Car, l’Anci avait tendance à devenir une officine financière. Ce que nous condamnons avec la dernière énergie. Nous n’allons pas au Rdr. Nous restons à l’Anci et nous cherchons les alliances pour nous maintenir à flot. Pour participer aux élections législatives, municipales et départementales.

La division entraînera-t-elle la création d’un parti ?
D’ici trente jours, nous allons convoquer le premier congrès constitutif du parti contre vents et marées. Dans notre déclaration, nous avons indiqué l’orientation du parti. Mais l’orientation qui aura la majorité va diriger l’Anci. Si M. Zémogo gagne, ceux qui veulent partir avec lui choisiront. Nous, nous allons le mettre en minorité. De toutes les façons, l’essentiel du parti est avec nous. L’Anci restera le parti qui veut rassembler les Ivoiriens. Je vous devance, nous allons soutenir le président Laurent Gbagbo parce qu’il le mérite. Nous n’avons pas besoin des gens qui, parce qu’ils ont besoin d’argent, veulent prendre les Ivoiriens en otage. Je pratique Laurent Gbagbo depuis 43 ans, il est d’un courage exceptionnel, d’une honnêteté parfaite en politique. Il s’est sacrifié pour la Côte d’Ivoire. C’est grâce à lui que des gens peuvent gesticuler dans le multipartisme. Le président Laurent Gbagbo dirige un gouvernement qui compte des opposants, c’est unique au monde. Pour la démocratie, nous pensons que les Ivoiriens doivent laisser Gbagbo diriger encore un moment.

L’Anci nouveau va donc avec le candidat Laurent Gbagbo ?
Oui, Laurent Gbagbo satisfait très bien les besoins des Ivoiriens. Qui, des leaders politiques ivoiriens, peut accepter d’être président et avoir des opposants dans son gouvernement pendant sept ans ? J’invite donc tous les Ivoiriens à soutenir Gbagbo Laurent, parce que ses adversaires ne l’ont pas laissé exercer son mandat. En voulant l’écourter, ils l’ont rallongé. Si on n’a pas pu l’éjecter alors qu’on le laisse exercer son pouvoir dans la paix.

Interview réalisée par Bidi Ignace
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