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Société Publié le lundi 16 novembre 2009 | Le Quotidien d’Abidjan

A deux semaines de la tabaski : Le prix du mouton fortement en hausse

Les musulmans doivent encore faire d'énormes sacrifices pour s'offrir le mouton au cours de cette fête.

La fête de la tabaski est prévue pour le 28 ou le 29 novembre prochain. Déjà à l'abattoir de Port-Bouët, les négociations entre les fidèles musulmans et les marchands ont commencé. Le mouton coûte très cher. Sur le site de l'abattoir où nous nous sommes rendus, il n'est pas facile de trouver un mouton qui coûte moins de 60 mille Fcfa. Les moutons moyens se négocient autour de 100 mille Fcfa, 150 voire 200 mille Fcfa pour les bêtes véritablement en forme. « Cette année, les animaux sont chers. Car nous payons trop de taxes en route. Dans la zone des Forces nouvelles, il y a trop de tracasseries», a révélé un marchand qui a requis l'anonymat. Il a ajouté que les commerçants font de gros sacrifices pour acheminer le bétail jusqu'à Abidjan et à l'intérieur du pays. Pour avoir une lisibilité sur la cause de la cherté du prix du bétail, nous avons rencontré Losséni Koné, président de l'Union ouest africaine des marchands et importateurs de bétail (UAMIB).

Les Forces nouvelles indexées

A en croire le président de l'Uamib, la hausse des prix du mouton est due aux taxes prélevées par les Forces nouvelles dans leur zone. « La taxe que nous payons aux Forces nouvelles sur chaque wagon ou camion en direction d'Abidjan est trop élevée.

Je ne peux pas vous chiffrer ce que nous dépensons, mais c'est trop », a-t-il décrié. Losseni Koné a par ailleurs souhaité l'intervention du Premier ministre Guillaume Soro sur le sujet. Selon lui, si les Forces nouvelles entendent raison, le prix du bétail va connaître une bonne réduction. « Ne serait-ce qu'une réduction de ces taxes à 80% pendant cette période et les prix vont chuter sur le marché. Sans cela, la population sera obligée de payer le mouton à ces prix que vous avez constatés », a commenté notre interlocuteur.

L'approvisionnement menacé

Pour Losséni Koné, à cause de ces problèmes, l'opérateur économique Issiaka Sawadogo (président de la confédération de la filière bétail et viande des pays membres de l'Uemoa) a dû écourter un voyage en Europe pour revenir en Côte d'Ivoire. «Issiaka Sawadogo vient de débourser environ un milliard trois cent millions pour approvisionner le pays en bétail », a-t-il annoncé. Selon le président de l'Uamib, la foire du Ghana qui a lieu présentement peut perturber l'approvisionnement de la Côte d'Ivoire en mouton. « Le Sénégal et le Nigeria ont fait également de grandes commandes au Burkina. Alors que plus de 80% du bétail exporté vers la Côte d'Ivoire, proviennent de ce pays », s'est-il inquiété.

Dispositions à prendre pour ne pas être grugé

Pour cette année, Koné Losseni a promis que les moutons seront tous regroupés à l'intérieur d'un parc situé sur le site de l'abattoir. «Vous ne verrez aucun mouton dehors. Tous les bouviers seront à l'intérieur du parc avec leurs animaux », a-t-il précisé. Il a demandé aux clients de s'adresser uniquement aux propriétaires des animaux et non aux intermédiaires qui se baladent sur le site. « Je demande à la population de s'adresser uniquement aux marchands qui sont à côté de leurs bêtes. Pour à ne pas se faire gruger ou subir une agression », a-t-il conseillé. Selon lui, les prix sont fixés librement par les commerçants eux-mêmes.
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