Des éléments de la Garde républicaine (G.R) ont investi, hier, les bureaux de l’opération des audiences foraines situés aux 2 Plateaux. Prétextant d’une présence de véhicules suspects, ces éléments ont emporté deux Pick-up 4x4 double cabine qui ont été par la suite retrouvés à la résidence du chef de l’Etat.
Une armée en ordre de pagaille. Pour emprunter le terme au confrère Jeune Afrique, c’est ainsi qu’on peut qualifier l’attitude de la Garde républicaine qui a emporté hier, aux 2 Plateaux à Cocody, deux véhicules de type 4x4 appartenant au Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme. Comment expliquer cette descente de la Garde républicaine à l’allure de coupeurs de route? Les faits ont débuté, hier, sous le coup de 9 H. Un coup de fil émanant de la chancellerie nous informe que leurs bureaux situés aux 2 Plateaux, non loin du QG de campagne du candidat Laurent Gbagbo sont investis par des éléments de la GR. Sur les lieux, des éléments armes aux poings, sont postés à l’entrée principale des locaux tandis que d’autres suivent les mouvements et gestes des occupants. M. Lué Tapé, gestionnaire du local, indique que deux véhicules appartenant à son ministère ont été emportés par des éléments de la Garde républicaine. Les éléments de la G.R ont opéré, selon lui, comme de véritables gangsters. « Quand ils sont arrivés, ils m’ont demandé ce qu’on faisait dans cette habitation. Je leur ai expliqué que ce sont les bureaux des opérations des audiences foraines. Leur chef m’a dit que l’opération étant terminée, comment se fait-il que nous soyons encore là ? Je leur ai répondu que l’opération est, certes, bouclée sur le terrain, mais que c’est maintenant que les registres sont en train d’être acheminés dans les différentes sous-préfectures. Il m’a ensuite demandé les clés des véhicules qui étaient avec Mme Nahounou Périne, absente au moment des faits. Après des échanges téléphoniques avec Mme Nahounou, ils sont retournés à leur base », a relaté le responsable des locaux. Avant de poursuivre. « Quand ils sont revenus, ils ont défoncé deux pick-up qu’ils ont emportés », a-t-il ajouté. Mais à la vérité, c’est un dignitaire du régime qui aurait été le point de départ de cette perquisition peu ordinaire. Selon une source qui a requis l’anonymat, c’est l’ancien ministre Lia-Bi Douayoua qui a signalé la présence de grosses cylindrés en face de chez lui. Il alerte le procureur de la République qui, à son tour, saisit la police criminelle aux fins de diligenter une enquête. Mais là où la lumière mérite d’être faite, c’est l’intervention de la Garde républicaine après que le commissaire Gnagne ait fait un rapport sur l’identité des véhicules qui sont la propriété de l’Etat de Côte d’Ivoire. La GR, selon un procureur rencontré sur les lieux, n’est pas habilitée à mener une enquête dans le cas d’espèce. S’étant rendu compte de la présence de journalistes, l’officier de la G.R qui menait les opérations sur le terrain, a appelé son patron, le colonel Amichia, lequel a intimé l’ordre aux éléments de restituer les véhicules. Au finish, les véhicules volés ont été retrouvés à la résidence du chef de l’Etat à Cocody.
Kra Bernard
Une armée en ordre de pagaille. Pour emprunter le terme au confrère Jeune Afrique, c’est ainsi qu’on peut qualifier l’attitude de la Garde républicaine qui a emporté hier, aux 2 Plateaux à Cocody, deux véhicules de type 4x4 appartenant au Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme. Comment expliquer cette descente de la Garde républicaine à l’allure de coupeurs de route? Les faits ont débuté, hier, sous le coup de 9 H. Un coup de fil émanant de la chancellerie nous informe que leurs bureaux situés aux 2 Plateaux, non loin du QG de campagne du candidat Laurent Gbagbo sont investis par des éléments de la GR. Sur les lieux, des éléments armes aux poings, sont postés à l’entrée principale des locaux tandis que d’autres suivent les mouvements et gestes des occupants. M. Lué Tapé, gestionnaire du local, indique que deux véhicules appartenant à son ministère ont été emportés par des éléments de la Garde républicaine. Les éléments de la G.R ont opéré, selon lui, comme de véritables gangsters. « Quand ils sont arrivés, ils m’ont demandé ce qu’on faisait dans cette habitation. Je leur ai expliqué que ce sont les bureaux des opérations des audiences foraines. Leur chef m’a dit que l’opération étant terminée, comment se fait-il que nous soyons encore là ? Je leur ai répondu que l’opération est, certes, bouclée sur le terrain, mais que c’est maintenant que les registres sont en train d’être acheminés dans les différentes sous-préfectures. Il m’a ensuite demandé les clés des véhicules qui étaient avec Mme Nahounou Périne, absente au moment des faits. Après des échanges téléphoniques avec Mme Nahounou, ils sont retournés à leur base », a relaté le responsable des locaux. Avant de poursuivre. « Quand ils sont revenus, ils ont défoncé deux pick-up qu’ils ont emportés », a-t-il ajouté. Mais à la vérité, c’est un dignitaire du régime qui aurait été le point de départ de cette perquisition peu ordinaire. Selon une source qui a requis l’anonymat, c’est l’ancien ministre Lia-Bi Douayoua qui a signalé la présence de grosses cylindrés en face de chez lui. Il alerte le procureur de la République qui, à son tour, saisit la police criminelle aux fins de diligenter une enquête. Mais là où la lumière mérite d’être faite, c’est l’intervention de la Garde républicaine après que le commissaire Gnagne ait fait un rapport sur l’identité des véhicules qui sont la propriété de l’Etat de Côte d’Ivoire. La GR, selon un procureur rencontré sur les lieux, n’est pas habilitée à mener une enquête dans le cas d’espèce. S’étant rendu compte de la présence de journalistes, l’officier de la G.R qui menait les opérations sur le terrain, a appelé son patron, le colonel Amichia, lequel a intimé l’ordre aux éléments de restituer les véhicules. Au finish, les véhicules volés ont été retrouvés à la résidence du chef de l’Etat à Cocody.
Kra Bernard