Issiaka Sawadogo est président de la Confédération des fédérations nationales de la filière bétail et viande des pays membres de l'Uemoa (Cofenabvi-Pam/Uemoa). Il est présenté comme avoir été l'un des financiers de l'ex-rébellion. Et sûrement pour service rendu, il a fait mains basses sur le convoyage des bêtes des pays de l'Hinterland vers Abidjan. Ce monopole de fait lui a permis de régner en caudillo sur la filière au pic de la crise. Mais depuis, beaucoup d'eau a coulé sous le pont. Le vent de réconciliation qui souffle sur la terre éburnéenne a quelque peu réduit la marge de manœuvre de Issiaka Sawadogo. Le convoyage qu'il avait fixé à 600 000 Fcfa est aujourd'hui, passé à 300 000 Fcfa. Ceci est à mettre à l'actif de Dramera Hassane, président de la Fédération des importateurs des engins et marchandises de Côte d'Ivoire. Ce dernier a dû user de l'oreille attentive aussi bien chez les Forces nouvelles que chez les autorités gouvernementales pour briser le monopole de Issiaka Sawadogo. Bien évidemment, cela ne plaît pas toujours de mettre fin à un monopole qui provoque des tensions de trésorerie. Et ça, Issiaka ne peut le pardonner à Dramera. Les camions appartenant à " l'écurie " du second, en route pour Abidjan, ont été bloqués à Tiébissou pendant des jours. Il a fallu des tractations pour que la sanction de Sawadogo soit levée. Sûrement, qu'il a vite pris l'ampleur du détachement militaire que le ministre de l'Intérieur a dépêché sur le terrain. Les camions ont certes regagné Abidjan, à la grande joie des consommateurs, mais Issiaka Sawadogo ne décolère pas. Ses lieutenants ne cessent de proférer des menaces de mort à l'endroit des têtes fortes de " l'écurie " Dramera. Pour prendre l'opinion à témoin, ceux-ci ont co-animé hier, dans un hôtel de la place, une conférence de presse pour dénoncer les pratiques mafieuses de Issiaka Sawadogo et sa clique. " Nous ne demandons rien d'autre que de laisser le jeu de la concurrence se jouer ", disent-ils en chœur, " ceci, pour que les Ivoiriens aient la viande à moindre coût ". Les autorités gouvernementales et de celles des Forces dites nouvelles se trouvent là bruyamment interpellées en cette période de Tabaski et de fête de fin d'année.
TBT
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