x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Showbizz Publié le lundi 30 novembre 2009 | Nuit & Jour

Oren’chy : (Artiste, promoteur de ‘’Toleraré’’ - « La tolérance précède la paix »

Absent du pays depuis quelques mois, Oren’chy est revenu à Abidjan avec dans sa besace un vaste projet : Toléraré, dont le lancement officiel est prévu pour le 18 février 2010.

Ça fait bien longtemps qu’on ne t’avait pas vu à Abidjan. Où te cachais-tu ?

Je voudrais avant tout faire un coucou à toute la Côte d’Ivoire et spécialement à mes fans. C’est vrai qu’habituellement je fais des aller et venu. Mais cette fois je suis resté un an d’affiler en Europe pour prospecter un peu, et suivre certains dossiers en France, en Angleterre, en Allemagne et en Italie. Je veux donner un nouveau souffle à ma carrière, une autre dimension à ma musique, et faire aboutir un projet qui me tenait vraiment à cœur, c’est le projet : Toleraré.

De quoi s’agit-il exactement, et pourquoi cette connotation latrine ?

C’est juste. Nous avons voulu prendre le mot dans sa racine d’origine qui est le latin. Toleraré est l’étymologie latine du mot tolérance, et c’est le nom que j’ai choisi de donner à ce projet. Je trouve qu’il traduit mieux l’esprit que je veux véhiculer à travers ce projet qui est en fait, une Agence Culturelle de non profit pour la promotion humaine. Nous prônons donc la tolérance, à sa racine. Parce qu’il faut résoudre les problèmes à la racine.

Qu’est-ce qui a été à l’origine d’une telle inspiration ?

Cela remonte à très longtemps. Je dois avouer que ce désir profond de venir en aide aux autres, de les accepter avec leurs différences est enfoui dans les fibres de ma personnalité. Depuis mon jeune âge, j’ai toujours été porté sur l’envie de connaître l’autre, sa culture, sa vie etc…J’aimais déjà la rencontre des Cultures, et j’ai toujours eu envie d’enrichir ma culture de celle des autres. Ce qui fait que dès la classe de 4ème, j’ai composé ma première chanson en Ebrié, dont le titre est ‘’Intê-Koumin’’ ; cela fait appel à la compassion. Ensuite, j’écrivais des textes en français que je remettais à des amis qui les traduisaient dans leur langue. Je leur donnais un appareil avec lequel ils lisaient le texte avec l’intonation et la diction exactes. Et moi, je composais une mélodie à partir de l’intonation que j’avais sur Cassette. Par ce procédé j’ai fais des chansons en Ebrié en Yorouba et en bien d’autres langues.
Mais mon désir d’aller vers les autres a été beaucoup plus renforcé en classe de 2nd lorsque j’ai étudié Senghor à travers le concept de la Négritude où il développait l’idée de la culture de l’universel, le rendez-vous du ‘’donner et du recevoir’’.
Si bien que lorsque j’ai officiellement commencé ma carrière, pour ceux qui m’ont beaucoup suivi, cela se voyait tout de suite que sur scène, je faisais la chorégraphie avec le masque Zaouli avec des accessoires tirés d’autres cultures d’ici et d’ailleurs.

Sur ton dernier album on constate qu’il y a du Swaïly. As-tu procédé de la même manière ?

Effectivement pour mon dernier album je suis allé en Afrique du Sud, j’ai travaillé sur le Swahili, le Kinyarwanda la langue Rwandaise, il y a aussi du Lingala. Tout ce travail de recherche a été perçu par ceux qui observent l’artiste que je suis dans l’expression de son art.

Spécialement par le gouvernement Américain…

Tout a fait. Et cela s’est fait par le biais de l’Ambassade des USA en Côte d’Ivoire. Ayant longtemps observé mes spectacles, ils m’ont proposé au Département d’Etat qui a sans hésité validé cette proposition, pour International Leadership Program. C’est un programme habituellement ouvert aux politiques, aux ONG, mais qui s’ouvrait pour la première fois aux artistes. Et le thème choisi était’’ la promotion de la tolérance à travers les arts’’.
Ainsi, pendant un mois, j’ai été l’invité du gouvernant Américain pour voir comment l’art pouvait contribuer à créer un climat de tolérance dans les sociétés multiculturelles.

Qu’est-ce qui a meublé concrètement ton séjour américain ?

Il y avait à ce programme, l’Inde, le Népal pour l’Afrique, il y avait le Nigeria et la partie anglophone du Cameroun. J’étais donc le seul francophone. Nous avons sillonné six Etats américains pour parler de tolérance à travers les arts. Revenu de cette expérience, je me suis senti le devoir de créer une Agence Culturelle de non profit pour la promotion de la tolérance à travers l’art, de sorte à évoluer dans ma logique. Cette agence s’appelle Oren’Management.

De façon plus claire, que renferment ces termes ?

C’est une agence culturelle qui œuvre dans le social sans rechercher de profit, et en faisant la promotion de l’Homme. Donc nous mettons l’Homme au centre de nos activités, comment créer le bien-être de l’Homme à travers l’art.

Sur le terrain comment pourrons-nous percevoir cette promotion humaine à travers l’art ?

Pour commencer, nous avons initié le projet Toléraré qui s’articule autour de deux axes principaux. Un axe, constitué des ‘’Pèlerins de la tolérance’’. C’est un groupe d’artistes de diverses origines et de divers champs artistiques ayant en partage les valeurs de tolérance. Ce sont des personnes qui y croient et qui ont décidé de donner un peu d’elles-mêmes pour promouvoir la tolérance partout dans les écoles les hameaux, les quartiers.
Ce groupe est constitué de membres permanents et de membres occasionnels. Il ne s’agira pas pour eux d’être seulement des artistes de renom, mais il faudra surtout qu’ils soient des exemples reconnus. Alors ils seront retenus comme membres permanents. Non seulement ils sensibiliseront sur les valeurs de tolérance mais ils devront aussi être des modèles dans leur comportement de tous les jours.

La première cible devrait être la population ivoirienne qui se remet petit à petit d’un conflit qui l’a profondément ruinée…

En effet, je dois dire que ce projet a été suscité par le fait que nous sommes dans un environnement assez austère avec ce que nous avons vécu depuis 2002 et même bien avant.
Nous voulons donc travailler sur l’après guerre. Il s’agit pour nous de faire en sorte que les générations futures portent en elles les germes de la tolérance. Parce que je suis convaincu que la tolérance est en amont de la paix. Elle en est même le fondement. C’est d’ailleurs pour ça que nous irons dans les écoles affiliées à l’UNESCO qui sont au nombre de 100.

Tu avais annoncé deux axes d’actions du projet. Quel est le second après l’axe itinérant ?

Il y a auprès de l’axe itinérant, l’axe sédentaire, composé des chancelleries de la tolérance.

En quoi cela consistera t-il ?

Nous projetons de créer au sein de chacune des 100 écoles affiliées à l’UNESCO, des chancelleries qui sont en fait un groupe de personnes, chargées de régler les conflits internes au niveau de l’école, et qui serviront également de relais au programme annuel de l’Agence Oren’Management.
Le second aspect de l’axe sédentaire sera ‘’Le hall des Stars’’, qui est un lieu de rencontres et de formations aux métiers des arts et du showbiz. Des experts viendront pour former ou perfectionner les artistes et ceux qui aspirent à embrasser les métiers de l’art. Nous comptons ainsi permettre à ceux qui sont déjà dans le métier de se professionnaliser et vivre correctement de leur métier, et donner le B-A BA à ceux qui font leur entrée dans le métier.

Mais tout ceci demande de gros moyens. Quelles sont vos sources de financement ?

Nous travaillons avec le cœur. Et nous approchons les bonnes volontés afin qu’elles nous aident à réussir ce vaste projet. C’est le lieu de réitérer nos remerciements à l’UNESCO en la personne de la Représentante de la Côte d’Ivoire au sein de cette institution, Mme Yao Yao qui a souhaité que la commission nationale ivoirienne nous épaule dans la mise en route du projet. Nous avons également signé quelques accords de partenariat que nous tenons délibérément secrets pour l’instant.

Nous avons sur le terrain plusieurs associations d’artistes FONDACI, ACOR, UNARTCI… et aujourd’hui, Oren’Management. Pourtant la situation sociale des artistes est toujours aussi dramatique. Oren’Management n’est-elle pas une organisation de plus ?


Oren-Management prend en compte l’artiste dans l’exercice de sa profession. C’est pourquoi nous mettons l’accent sur la formation qui renferme plusieurs aspects. Si l’artiste devient professionnel, il pourra vivre de son art, se loger et se soigner quand besoin est. Et les formations seront gratuites, donc personne ne pourra avancer l’argument de moyens financiers. En ce qui concerne le volet santé, l’UNARTCI a un programme qui le prend en compte. Le président Gadji Celi est même partant pour travailler avec Orien’Management pour le bien-être de tous les artistes. Nous voulons que l’artiste ivoirien soit un modèle en tout point. Ce n’et pas parce qu’ailleurs on les retrouve au sein des plus grands scandales que nous devons en faire de même. C’est là un des critères fondamentaux pour être membre permanent de Oren’Management. Il n’y aura ni camaraderie ni complaisance.

Quand tu parles, on pense immédiatement à la cohorte de D.J qui est venu gonfler le nombre des artistes, et qui s’illustrent de la manière la moins honorable. Qu’en penses-tu ?

C’est un genre que je respecte beaucoup parce qu’il est né à une période de l’histoire de la Côte d’Ivoire où les Ivoiriens en avaient besoin pour survivre à la situation socio-politique du moment. Il y a eu cependant beaucoup de dérives mais elles se sont corrigées d’elles-mêmes. Nombreux sont arrivés dans l’euphorie, mais le plus important, c’est de pouvoir se maintenir. Et là-dessus, la nature a fait son œuvre. Les bons ou courageux restent, les autres s’éliminent d’eux-mêmes. Notre ambition est d’aider les premiers à s’améliorer, se professionnaliser et vivre décemment. On dit que la Côte d’Ivoire est la plaque tournante de la musique africaine, mais les artistes ivoiriens vivent mal. Cela nous interpelle vivement.

As-tu un dernier message à l’endroit de la jeunesse ?

De plus en plus les jeunes prennent une part active dans les conflits en Afrique et la jeunesse de Côte d’Ivoire n’a pas été en reste pendant cette crise. Notre devoir est de faire en sorte que demain soit différent d’aujourd’hui, d’emmener les jeunes à épouser les valeurs de tolérance parce que je suis convaincu que la tolérance précède la paix si elle est profondément incrustée en nous. Je souhaite donc que les populations cibles soient parties prenantes dans ce projet.

Sans tremper dans la politique, n’as-tu pas un message à l’endroit des politiques au moment où nous approchons des échéances électorales ?

Absolument ! C’est d’ailleurs pour tout cela que je viens avec ‘’Toleraré’’. Je pense que des efforts ont été faits. Mais nous voulons insister sur le fait qu’il faut que chacun fasse l’effort de respecter le choix de l’autre. Chacun selon ses convictions est libre de soutenir tel ou tel candidat, et cela ne doit pas lui attirer la haine du voisin.








PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Showbizz

Toutes les vidéos Showbizz à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ