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Société Publié le lundi 30 novembre 2009 | Le Journal De L’Economie

Pièces détachées automobiles d’occasions : Un recours utile mais risqué

Le marché des pièces détachées automobiles d’occasion est connu pour son service à bas coût. Aussi faut- il savoir éviter les pièges.

De Koumassi campement à Abobo Anador, en passant par Marcory sans fil, Adjamé Macaci, les lieux de vente des pièces détachées automobiles d’occasions appelés ferrailles ou casses, grouillent de monde. On y trouve toutes les composantes d’une voiture : pièces de moteur, freinage, suspension, climatisation, carrosserie... Ici, les pièces de véhicules les plus présentes sont celles des inévitables japonaises avec, en tête, la Toyota, suivies des Européennes avec Peugeot, Mercedes, BMW ... Un peu plus discrètes, les pièces détachés américaines commencent à envahir aussi ce marché avec la présence de plus en plus remarquée de grosses cylindrées à Abidjan. Ces dernières pièces proviennent pour la plupart du Ghana où le taux de change est largement favorable à la Côte d’Ivoire et où le circuit permet aux petits commerçants de se ravitailler directement ou en groupe. D’autres vendeurs, en collaboration avec des expatriés, importent de l’Europe ces pièces récupérées sur des véhicules hors d’usage et destinées aux broyeurs.

Les pièges à éviter
Si les langues se délient volontiers pour exposer les difficultés liées à ce business, elles le sont moins lorsqu’il est question d’évoquer les gains et les trucs à observer pour gagner plus. ‘‘Les ennuis liés à l’acheminement des pièces depuis la frontière nous font perdre beaucoup d’argent’’, déclare Diomandé Ali, originaire de Touba. Une fois que les marchandises arrivent à la casse, elles sont stockées dans des baraques ou des magasins construits en dur devant lesquels la plupart des commerçants restent assis. Mais pour multiplier les chances d’avoir des clients, ces derniers vont au contact aux abords de la route principale qui relie le site. Cette partie du boulot est confiée aux plus jeunes appelés démarcheurs. Ce sont ces derniers qui abordent avec insistance et ténacité, tout passant dans ce lieu pour proposer la marchandise. Ici, le premier piège à éviter pour le candidat à l’achat d’une pièce d’occasion est le prix. Celui proposé au bord de la route par les démarcheurs qui n’ont pas de magasin, est parfois deux à trois fois plus élevé que le prix de l’article dans le magasin. Le fait est que les intermédiaires veulent bénéficier d’un surplus, parfois, deux fois supérieur au prix réel. Il est fortement recommandé de leur résister et aller jusqu’au magasin pour discuter directement avec le vrai vendeur. Un fonctionnaire international qui a observé cette consigne a été agréablement surpris de s’offrir à 11 000 F, le verre d’un des phares de sa BMW alors qu’un intermédiaire avait tenté de le lui vendre à 27 000. L’autre piège dont il faut se prémunir à la casse est l’absence de garantie réelle et la qualité des pièces proposées. Ici, les fausses factures sont légion. Selon Cherif Yacouba qui cumule plus de 20 ans de métier, il ne faut jamais se laisser embobiner par les phrases du genre ‘‘je jure au nom de Dieu ou au nom de tout ce que j’ai de plus cher au monde que la pièce est de bonne qualité’’. Ici, le meilleur moyen d’être sûr d’avoir une pièce de qualité, est de la faire vérifier par votre mécanicien en qui vous avez confiance et qui a assez d’expérience pour déceler les combines des revendeurs peu scrupuleux. La réalité, continue-t-il, est qu’une partie des marchandises n’est pas importée, mais plutôt réparée repeinte et revendue sur place. Sur ce marché d’occasion, les prix annoncés sont très discutables. C’est la règle et une pièce peut revenir à près de la moitié du premier prix qui est proposé. Exemple : un amortisseur d’un véhicule de type Toyota compact est proposé à 30 000 F. Une bonne discussion peut ramener ce prix à 15 000 F. Le secteur semble s’installer dans l’informel pour de bon, même si un protocole d’accord vient d’être signé entre les ferrailleurs d’Adjamé et un opérateur économique en vue de construire de façon viable, le site de la Macaci et loger les ferrailleurs de cette commune.

Par Sanogo Zoumanan
Zoumanan.sanogo@jde-ci.com
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