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Société Publié le vendredi 4 décembre 2009 | Nord-Sud

Koné Victorien, directeur de la promotion des handicapés : “Rejeter un handicapé, c’est lui mettre une balle dans la tête”

Dans le cadre de la journée des handicapés, le directeur de la promotion des handicapés s’est prêté à nos questions.


Monsieur le directeur, des personnes handicapées devraient être recrutées cette année dans la fonction publique. Où en est-on avec ce dossier ?

En effet, le président a pris un décret pour autoriser le recrutement de 300 personnes handicapées. A ce jour, une soixantaine n’a pas encore reçu de note de service pour rejoindre leurs ministères respectifs. Ce sont seulement les deux tiers qui travaillent actuellement.


Pourquoi ?

Parce que certaines personnes handicapées ont été refoulées dans certains ministères. C’est inacceptable ! Nous continuons de sensibiliser. Ces personnes sont des Ivoiriens, elles ont fait l’objet d’un décret présidentiel, on ne peut pas les rejeter parce qu’elles sont des handicapées. Moi, je suis non-voyant, cela ne m’empêche pas de faire ce que je fais. Je ne pense pas être le moins compétent (Il est furieux). Que les uns et les autres comprennent que les handicapés ont le droit de travailler comme les autres. Depuis 1997, l’Etat a voulu donner l’exemple au secteur privé en recrutant les personnes handicapées. Si on refuse de les accueillir dans les administrations, ce n’est pas le privé qui va les accepter. Les refuser, c’est une façon de les tuer deux fois. Imaginez quelqu’un qui a sa maîtrise et à qui on dit de rester chez lui et de venir prendre son salaire chaque fin de mois. C’est pire que si vous lui mettiez une balle dans la tête. Il faut que nous comprenions que chacun de nous a un coup de pousse à donner, une part de partition à faire. L’Etat recrute, affecte ces personnes dans les administrations publiques, il faut que nos collègues fassent en sorte que ces personnes soient acceptées.


Cela concerne uniquement les personnes handicapées, diplômées. Qu’en est-il de celles qui n’ont pas de diplôme et qui sont sans emploi ?

Il faut savoir qu’en Côte d’Ivoire, nous avons plus de 70% d’handicapés en milieu rural, et moins de 5% sont scolarisés. Pour ceux qui ne sont pas allés à l’école, ce que nous pouvons faire, c’est de leur apporter une assistance dans leur milieu. Si vous avez une activité que vous comptez mener, saisissez le ministère de la Famille et des Affaires sociales. Quand nous pouvons, nous vous aidons, quand nous ne le pouvons pas, nous voyons les bailleurs de fonds pour trouver des financements. Aujourd’hui, dans certaines régions, vous verrez que des handicapés déscolarisés sont au travail. Il y a des éleveurs, des agriculteurs, etc. Nous avons installé des fermes dans la Vallée du Bandama. Concernant les non-voyants, ils bénéficient d’une école d’apprentissage. Nous préparons un projet de décret pour créer un fonds d’insertion des personnes handicapées. Si ce décret est adopté et signé, ce fonds viendra en permanence assister ces personnes handicapées.


Propos recueillis par Raphaël Tanoh
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