Partis gonflés d’Abidjan - Bédié et Ado se déculottent à Ouaga

Obtenir une date ferme pour l’élection présidentielle. C’est l’objectif que se sont fixé Alassane Dramane Ouattara du RDR et Henri Konan Bédié du PDCI avant de se rendre à Ouagadougou dans la capitale burkinabé pour prendre part à la sixième rencontre du CPC qui s’est tenu le jeudi 3 décembre dernier. Les deux leaders du RHDP ont même galvanisé leurs troupes et rassurer leurs deux autres alliés du rassemblement des houphouétistes sur le sujet au cours d’un conclave à la maison du PDCI. « Nous allons à Ouagadougou et jeudi, nous voulons une date pour les élections. Nous allons exiger qu’une date soit fixée et qu’elle soit définitive », avait d’ailleurs prévenu le mentor du RDR, arguant que c’est Gbagbo le seul responsable du report des élections. Mais une fois sur place, l’opposition s’est plutôt contentée d’une fourchette : fin février-début mars 2010. « Ce qui est important, c’est fixer la période à partir de laquelle les élections peuvent avoir lieu, ce n’est pas le choix d’un jour, si c’est jeudi ou vendredi ou samedi, c’est la période très précise au cours de laquelle on peut s’attendre au lancement des élections du premier tour », s’est d’ailleurs curieusement réjoui le président du PDCI. «Je suis satisfait », a également, de son côté, confié le patron du RDR. En outre, le CPC a souhaité que « la CEI propose une date au gouvernement ». Ce qui revient à dire que lors de cette rencontre, loin de leurs bases, ces deux leaders ont eu l’honnêteté de reconnaitre que ce n’est pas Gbagbo qui fixe la date des élections mais plutôt la CEI. Et comme à chaque séance de travail du cadre permanent de concertation, ils se sont dit conscients de l’immensité de la tâche à accomplir et satisfaits des décisions arrêtées. «Je pense que le CPC a fait là un bon travail », a expliqué Bédié. « Nous avons décelé les retards, les causes des retards précédents et que nous avons trouvé des solutions à ces questions pour qu’on n’ait plus de problème sur la nouvelle date… », a, quant à lui reconnu Ado. Le RHDP n’est donc pas revenu de Ouaga avec la réalisation de qu’il avait faite à ses militants.
Mireille Abié