Après 6 reports de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, les Ivoiriens continuent de penser que c'est l'opposition qui est incapable d'obliger le champion des refondateurs à aller aux élections. C'est une attitude du moins étrange. Penser que le retour de la paix, le bien-être du peuple, sa survie sont une affaire de l'opposition est suicidaire. Seule la mobilisation des Ivoiriens pourra arracher les élections à Laurent Gbagbo. Rien de ce désordre qui a mis le pays à genoux ne serait arrivé si les Ivoiriens eux-mêmes ne s'étaient pas refugiés derrière un stoïcisme inutile et trop débordant. Gbagbo ne veut pas aller aux élections. Il le dit souvent à mots à peine voilés. Les Ivoiriens pleurnichent dans leur salon. Et l'économie continue de plonger jusqu'au 4è sous-sol. Les Ivoiriens meurent de faim, de maladie, de soucis parce que la misère les tient prisonniers. Pourquoi ? Parce que le pays est dans l'impasse. Parce que Laurent Gbagbo et son camp rechignent à organiser les élections. Compromettant ainsi durablement l'avenir du pays et le destin des Ivoiriens. Or, les Ivoiriens ont ceci de particulier de ne s'occuper de rien. Même aller voir leur nom sur la liste électorale leur est difficile. A fortiori, donner de la voix pour réclamer des élections. C'est de cette torpeur que doivent sortir les Ivoiriens en utilisant tous les moyens démocratiques pour dire non à la confiscation du pouvoir par le Fpi et demander que la période fixée par le dernier CPC pour l'organisation de l'élection présidentielle soit respectée. La société civile, les syndicats, les intellectuels et même le simple citoyen doivent s'engager à contraindre Laurent Gbagbo à délivrer le pays par des élections justes et transparentes. A l'issue de laquelle le président légal, légitime et reconnu en tant que tel par tous parce que sorti du tamis du peuple donnera une nouvelle chance aux Ivoiriens.
François Konan
François Konan