Il est du devoir de la communauté internationale, qui injecte des milliards de francs CFA dans le processus de sortie de crise, et de l’opposition démocratique en particulier de tout mettre en œuvre pour que les élections aient lieu à la période indiquée. Après trois reports successifs de cette échéance capitale, à cause de la résignation apparente de l’opposition, la présidentielle, cette fois, devra être arrachée par l’opposition qui doit coute que coute prendre ses responsabilités face à un régime qui n’a de cesse de tourner le peuple en bourrique. En effet, la faisabilité des élections au premier trimestre de 2010 ne souffre d’aucun handicap. Les obstacles artificiels et les manœuvres dilatoires du FPI pour obstruer les élections ne font plus recette. Le parti minoritaire paradoxalement au pouvoir, a épuisé toutes ses cartes dans ce cadre-là. Du boycott des audiences foraines à l’instrumentalisation de l’Institut national de la statistique (Ins) et aux difficultés financières créées à la SAGEM et la CEI, le FPI a tout essayé, en vain. Avant de se rendre compte du caractère irréversible du processus par la volonté du peuple ivoirien dont la majorité ploie sous le poids de la misère. L’opposition démocratique dont l’ambition est d’offrir une alternative crédible au peuple ivoirien, doit en créer les conditions en restant vigilante, proactive et non réactive. Elle doit surveiller comme du lait sur le feu, la mise en œuvre du processus dans ses moindres détails. Quant à la communauté internationale qui met la main à la poche, elle devra avoir une vigilance accrue. Déjà, l’ONUCI s’organise au plan logistique pour assurer la sécurisation du processus et des résultats du vote. Rappelons que l’ONUCI entend déployer pendant les élections, 9 brigades antiémeutes soit 810 commandos, 7000 militaires, 6 hélicoptères et 150 chars de grandes frappes. Comme quoi, chaque partie devra jouer sa partition pour que non seulement les élections aient lieu à la date indiquée, mais que le scrutin reflète la volonté du peuple ivoirien.
Ibrahima B. Kamagaté
Ibrahima B. Kamagaté