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Politique Publié le mercredi 9 décembre 2009 | Le Patriote

Date de l’élection présidentielle - Gbagbo ne croit pas aux sondages de la SOFRES

Un sondage, comme le disent les spécialistes, est une photo de la vie politique à un instant précis. Le sondage n’est donc pas la réalité du terrain. Mais plutôt son reflet à un moment donné. Laurent Gbagbo l’a appris à ses dépens. Lui qui croyait manipuler l’opinion avec cette trouvaille, a vite compris qu’il faisait fausse route. Aujourd’hui, le candidat du camp présidentiel s’est rendu à l’évidence. Les sondages qu’il a commandés et commandités à coups de milliards ne pourront en aucun cas changer la donne pour la prochaine élection présidentielle. C’est la raison pour laquelle il hésite encore à aller aux élections. Le président Laurent Gbagbo, selon des confidences faites à un proche, s’est rendu compte que le test d’opinion réalisé par la structure dirigée par Stéphane Fouks a été dans un premier temps fait sur un échantillon urbain. Les sondages effectués par la SOFRES n’a pas tenu compte de l’hinterland. Toutes les personnes interviewées l’ont été dans les grandes agglomérations. L’échantillonnage n’a pas pris en compte les Ivoiriens du pays profond qui eux ressentent le plus les contrecoups de la gestion chaotique des refondateurs. L’échantillonnage n’est donc pas représentatif de toutes les couches socioprofessionnelles de la Côte d’Ivoire. C’est dire combien de fois les initiateurs étaient plus préoccupés à manipuler l’opinion à travers un échantillonnage taillé sur mesure qu’à rechercher la vérité. En outre, pour avoir les scores qui ont été publiés dans la presse, les agents commis par la SOFRES ont orienté les questions de sorte à obtenir les réponses favorables à Laurent Gbagbo. La technique est toute simple. En fonction des questions posées, on peut obtenir les réponses que l’on souhaite entendre. En plus de ces méthodes qui sèment le doute sur les sondages réalisés par la Société française d’Enquêtes par sondage, il y a un autre détail qui achève de les discréditer. Tous les sondages ont été exclusivement faits à partir du téléphone fixe. Or tout le monde sait qu’en Côte d’Ivoire le téléphone fixe est de très loin la chose la moins partagée. Mais il n’y a pas que ces détails qui sont à la base de l’incrédulité de Laurent Gbagbo. Il y a mieux que ça. Le candidat du FPI n’est pas historien pour rien. Il sait que se fier totalement aux sondages de la SOFRES peut être fatal. Par le passé, le leader français des marketings et d’opinion s’est à maintes reprises lourdement trompé. En 1994, les sondages réalisés par cet institut donnaient Edouard Balladur largement vainqueur au premier tour de l’élection présidentiel devant Jacques Chirac. Mais la suite on la connait. Non seulement Balladur a été laminé par Jacques Chirac. Mais en plus, lui qui était donné perdant par ces sondages, est devenu président de la République en battant Lionel Jospin au second tour. Les mêmes sondages en 2001 donnaient vainqueur Lionel Jospin au premier tour. Mais l’ancien Premier ministre a été étalé par un surprenant Jean-Marie Le Pen, leader du Front national, que l’on n’attendait pas à ce stade de la compétition. Un autre exemple plus proche et assez éloquent sur la question. Le 29 mai 2005, les Français sont appelés à se prononcer sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe. Tous les sondages, y compris celui de la SOFRES, prévoient que le « oui » l’emporterait. Malgré l’implication personnelle du président Jacques Chirac, les Français dans leur majorité ont préféré récuser ce traité au grand dam de tous les manitous et autres faiseurs d’opinion. Le président Laurent Gbagbo qui connait bien l’Histoire de la France, connaît tous ces événements. C’est pourquoi, malgré le triomphalisme affiché par son camp depuis la publication de ces sondages qui lui donnent largement vainqueur à la prochaine élection présidentielle, tant au premier qu’au second tour, il rechigne à aller à la compétition. Parce qu’il est conscient que cela n’est que de l’esbroufe et de la poudre aux yeux.
Jean-Claude Coulibaly
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