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Politique Publié le jeudi 10 décembre 2009 | Le Temps

Sortie de crise en Côte d`Ivoire : Affrontement Compaoré - Bédié en perspective

Bédié va-t-il encore donner du grain à moudre aux observateurs de la vie sociopolitique ivoirienne, qui réprouvent son entêtement à s'encroûter dans les voies de sa perdition ? Perçu par ses compatriotes comme un rancunier qui veut revenir au pouvoir d'Etat pour se venger de tous, le président du Pdci ne fait rien pour se détourner de cette mauvaise réputation. Bien au contraire !Il la renforce avec d'autres attitudes tout aussi méprisables. Celle de mener une campagne électorale incendiaire. Avec à la bouche, des paroles qui blessent et fâchent. En dépit du code de bonne conduite signé entre les différents candidats. Ce qui ne manque pas d'outrer le facilitateur de la crise ivoirienne, le président du Burkina Faso, Sem Blaise Comaporé. Lequel révélait récemment, selon des sources journalistiques, que : " le ton de la pré-campagne électorale était assez violent et porteur de germe de violence pour le scrutin à venir ". Le facilitateur ne s'arrêtera pas à ce constat. En raison de la violence verbale qui commence à gagner du terrain, Blaise Comaporé aurait estimé que l'incident survenu à Korhogo entre Amadou Gon Coulibaly et Issa Malick Coulibaly pourrait constituer le point de départ d'un déclenchement de violence physique au cours de la campagne. Il a demandé qu'il y soit mis fin, au nom du code de bonne conduite signé entre les différents candidats. Quelques jours après le dernier Cpc de Ouaga où de nouvelles résolutions ont été prises pour une sortie de crise apaisée, Bédié se fend d'une déclaration fracassante, au cours d'une interview sur une radio allemande(Ard).
La question du journaliste est simple : " au niveau de la campagne, y aura-t-il un changement de cap " ? Le plus âgé des 14 candidats en lice pour l'élection présidentielle qu'on croyait habité par la sagesse, ne fait point dans la dentelle, par sa réponse incisive : " Non, je pense que nous devons poursuivre la campagne telle que nous l'avons entreprise… " (1)
C'est-à-dire, profiter de toutes les tribunes à lui offertes, les meetings, les interviews, etc, pour déverser sa bile haineuse sur ses adversaires politiques, notamment "les refondateurs"ou le "camp présidentiel". Au grand dam des évêques de Côte d'Ivoire qui sont formels : "Veillez à ne mépriser personne et à n'insulter personne. L'autre candidat n'est qu'un adversaire politique et non un ennemi. Aussi doit-il être traité avec courtoisie conformément au code de bonne conduite "(2) signé par les uns et les autres. On le sait tous. Alassane Ouattara et Bédié sont déjà en campagne. Le Candidat Laurent Gbagbo, ne l'est pas encore. Il l'a lui même dit. Que gagnent ses adversaires à faire monter constamment le mercure, dégradant ainsi la météo politique au plan national ? Sûrement la chienlit que recherche le pdci à travers sa trouvaille, "l'opération wourou fatô". Le facilitateur tient à l'œil cette race d'opposant qui refuse de balayer devant sa propre porte, préférant avec facilité, s'adonner au jeu du bouc émissaire : "Toujours gbagbo". Les jérémiades de ces enfants gâtés ont fini par indisposer tout le monde. Ils parlent de la confiscation des médias d'Etat au profit du résistant Gbagbo, là où les statistiques des structures nationales de régulation (Cnca, par exemple) prouvent le contraire. Ils ferment les yeux (les ont-ils ouvert une fois de leur existence) sur le fait qu'ils sont les plus écoutés sur la radio onusienne, sur les médias qui émettent illégalement en zones Cno. S'il y a donc sanction de la part du facilitateur, on sait déjà ceux qui vont les écoper.

Douh-L.Patrice
pdouh@yahoo.fr
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