A l’origine, le Centre de Commandement des Opérations de Sécurité (CECOS), avait été créé pour lutter, dit-on, contre le grand banditisme qui sévit à Abidjan. Au regard de la montée en puissance de la pègre, l’opinion avait salué l’avènement de l’unité dirigée par le général Guai Bi Poin. Avec son intrusion dans le débat politique, marquée par les arrestations des militants de l’opposition à Dabou, accusés de façon péremptoire, d’avoir fraudé sur la nationalité ivoirienne, le CeCOS se dévoile publiquement comme une milice de la refondation, pour traquer les opposants et pour embrouiller le processus de paix, notamment la présidentielle. De même que les hommes de Guai Bi Poin ont violé leur périmètre d’opération qui est la capitale économique, de même, ils se précisent de manière éclatante comme les bras séculiers du régime. Le faisant, le CeCOS prend position pour un camp, celui du Front Populaire Ivoirien, et pour une idéologie de haine, celle de la traque des populations, victimes expiatoires des délits de faciès et de patronymie. C’est peu de dire que cette unité est pour Laurent Gbagbo, ce que les Tontons Macoutes de triste mémoire, étaient pour les Duvalier en Haïti, les chimères pour l’ancien président haïtien, Jean Bertrand Aristides et les Vétérans, pour le despote zimbabwéen, Robert Mugabe. Son rôle étant de terroriser les militants de l’opposition pour assurer la confiscation du pouvoir par le camarade socialiste. Le CeCOS, par ses pratiques d’un âge révolu, se précise comme une poudrière, qui nous inscrit dans la période qui a précédé la guerre, avec le retour en force des questions identitaires qui ont failli perdre la Côte d’Ivoire. Comment peut-on, sans preuve, décréter que des citoyens à part entière, sont étrangers ? C’est le cas de le dire. Le Général Guai Bi Poin et ses éléments ont basculé sur un terrain très glissant et préparent le pays à une nouvelle conflagration sociale. Ils seront donc comptables des affrontements qui pourraient arriver et se placent tout droit dans le viseur des Nations Unies, qui ont décidé de sanctionner tous ceux qui mettent à mal le processus électoral. La liste n’est pas encore pleine des proches du pouvoir qui font planer le péril sur le pays de Félix Houphouët Boigny. Il faut arrêter le jeu dangereux du CeCOS avant qu’il ne soit trop tard.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga
