Le représentant du Vatican aux grévistes : “Ce n`est pas le moment de faire la grève”

La crise sociale en Côte d'Ivoire préoccupe tout le monde. Même le Vatican. « On doit savoir que ce n'est pas un moment juste pour faire les grèves. Nous sortons de la crise politique, tous les Ivoiriens doivent travailler dans ce sens, afin de maintenir la paix sociale » : ce sont les propos de Ambroise Madtha, nonce apostolique et doyen du corps diplomatique. L'homme de Dieu l'a signifié au terme d'une rencontre qu'il a eue hier avec le cheik Aïma Boikari Fofana, président du Conseil supérieur des imams (Cosim), à la Riviera II. Les deux autorités réligieuses ont échangé sur ce qu'il convient pour les religieux de faire pour la Côte d'Ivoire dans ces temps de crise. « Chacun doit être un artisan de la paix. Il faut maintenir cette paix comme une religion. Les hommes de Dieu doivent être myopes pendant les élections », cite le représentant du Vatican pour interpeller les guides religieux à ne pas avoir de parti pris. Au-delà de ces axes, le Vatican tient au renforcement des liens entre chrétiens et musulmans. Il rend hommage à la communauté musulmane pour tout ce qu'elle fait pour le maintien de la paix et l'unité nationale dans le pays.

Dans l'après-midi, le noce apostolique Ambroise Madtha a été reçu en audience par le président Laurent Gbagbo. Il était porteur d'un message de paix du Pape Bénoît XVI à l'occasion du 43ème anniversaire de la Journée mondiale de la paix qui aura lieu le 1er janvier. A travers la prochaine édition, a confié le diplomate catholique, le Vatican veut contribuer à la protection de l'environnement. « Si tu veux construire la paix, protège la création », est le thème choisi à cet effet par Bénoît XVI. « Le Pape invite tous les hommes de bonne volonté, ainsi que les chefs d'Etats, à avoir une politique favorable à la nature », a expliqué l'homme de Dieu à sa sortie d'audience. La situation sociale dans notre pays dominée par les grèves a été également abordée par les deux hommes. « J'ai encouragé le président à résoudre pacifiquement le problème des grèves. Il a promis parler avec tout le monde afin de résoudre le problème », a soutenu le guide religieux qui a ajouté que ce sont les pauvres qui souffrent le plus de cette situation. De son avis, si ces remous sociaux perdurent, la prochaine élection pourrait être perturbée. « Quand nous avons ces grèves, les prochaines élections seront peut-être difficiles », a-t-il conclu.

Raphaël Tanoh et Bamba K. Inza (Stagiaire)