Sous Laurent Gbagbo, c’est comme si l’on avait jeté un sort à la Côte d’Ivoire. Mais en réalité, il n’en est rien. Les scandales qui se sont succédé, on s’en rend bien compte maintenant, sont le fait de la ‘’naïveté’’ du premier magistrat du pays. Si Laurent Gbagbo a attendu d’être l’invité du plus ancien quotidien de la place ‘’Fraternité Matin’’ pour reconnaître publiquement ou avouer tout aussi publiquement que c’est parce qu’il a été naïf que la guerre l’a surpris, il faut bien admettre qu’il y a bien longtemps que cette naïveté ‘’le poursuivait’’.
Affaire Didier Julia
Tenez, si ce n’est pas par naïveté, comment comprendre que le chef de l’Etat ivoirien puisse se faire avoir dans ce qu’il est convenu désormais d’appeler ‘’l’affaire Didier Julia’’. L’on se rappelle que ce député UMP, s’était lancé dans une opération de libération de deux journalistes français pris en otage en Irak depuis le 20 août 2004. Notamment Christian Chesnot et Georges Malbrunot. Pour leur libération donc, le parlementaire, a affirmé avoir été contacté par «des réseaux particuliers» et pour ne pas entraver la diplomatie officielle française, il a alors choisi de s’adresser au président Laurent Gbagbo. Pour quoi? Pour que Laurent Gbagbo lui affrète l’avion présidentiel pour aller négocier la mise en liberté de ses compatriotes. Et que croyez-vous que notre très cher président a fait? Il a, bien entendu, accepté de donner l’avion de la République de Côte d’Ivoire à son ami, accompagné d’une bonne liasse d’argent. La suite est connue. L’affaire se passe mal. Didier Julia et ses amis ne parviennent pas à obtenir la libération des journalistes. Mais, comme il fallait s’y attendre, le pot aux roses est découvert. Et ce qui était censé être une affaire d’Etat se retrouve sur la place publique et dans les causeries dans les rues d’Abidjan. Mais, les années s’écoulent et se ressemblent. Et les scandales se succèdent.
L’affaire des déchets toxiques
En 2006, une autre affaire éclate. C’est la fameuse affaire des déchets toxiques. Le 19 Août 2006, un bateau grec battant pavillon panaméen et ayant un équipage russe, le Probo Koala, accoste au port d’Abidjan, transportant dans ses soutes, environ 528 m3 de déchets toxiques. Dans la nuit du 19 au 20 août, plusieurs camions citernes vont déverser, dans le district d’Abidjan, une grande partie de cette cargaison. Le 23 août 2006, les autorités sanitaires sont saisies par le ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts, qui les informent que des déchets toxiques dégageant de fortes odeurs nauséabondes ont été déposés en divers endroits de la ville. D’après les informations collectées par les experts, à la date du 18 septembre, 17 sites de déversement ont été identifiés et cartographiés. Plusieurs des camions utilisés pour le transport des déchets étaient encore remplis de leur chargement. Le jeudi 24 août 2006, un échantillon prélevé à bord du navire par le Centre Ivoirien Anti-pollution (CIAPOL) a été analysé par les laboratoires de la Société Ivoirienne de Raffinage (SIR) et du CIAPOL. Il ressort de cette analyse qu’il s’agit de produits pétrochimiques. Et que les principaux composés chimiques sont : l’hydrogène -sulfuré, les mercaptans, les phénols, des hydrocarbures et de l’hydroxyde de sodium (soude caustique). Les déchets dégagent des odeurs nauséabondes. L’hydrogène sulfuré et les mercaptans sont reconnaissables à leur odeur caractéristique d’œuf pourri perceptible même à des seuils faibles. Les autres constituants dégagent des odeurs d’œuf pourri, d’ail, de poireau ou de choux pourris. En quelques jours, le tout Abidjan est contaminé. Parce que le mode de contamination est multiple. Par voie aérienne, en inhalant l’air ambiant, surtout durant les premiers jours qui suivent le déversement. Par contact direct de la peau ou des muqueuses avec les produits toxiques. Par exposition secondaire au contact des eaux de surface et des eaux d’infiltration contaminées. Par la chaîne alimentaire (végétaux cultivés autour des sites et arrosés avec des eaux contaminées, poissons et animaux contaminés).
Les malades son reconnaissables aux principaux signes suivants : Signes respiratoires: irritation naso-laryngée (éternuements, brûlures des narines), douleurs thoraciques, difficultés respiratoires, essoufflement, toux. Signes oculaires: rougeur des yeux, picotements et douleurs au niveau des yeux, photophobie (difficulté à supporter la lumière) et risque de surinfections des yeux. Signes digestifs: douleurs pharyngées (maux de gorge), douleurs abdominales, ballonnement abdominal, nausées diarrhées, vomissements pouvant entraîner une déshydratation, divers autres troubles. Signes neurologiques: vertiges, somnolence, céphalées (maux de tête). En cas d’exposition à des doses toxiques élevées, il y a possibilité de convulsions, perte de connaissance. Signes cutanés : irritations, sensation de brûlure, démangeaisons. Signes génitaux : possibilité d’hémorragies génitales en dehors des menstruations. Des cas d’avortements spontanés ont été rapportés. Sans aucun doute, il s’agit de l’un des plus grands scandales que la Côte d’Ivoire a connu depuis son existence. Et l’on ignore jusqu’à quand les Abidjanais subiront les effets de cet empoisonnement. En outre, comme si cela ne suffisait pas, l’année d’après, soit en octobre 2007, un autre scandale se révèle. Celui des faux dollars. Des caisses contenant de faux billets en coupures de 100 dollars sont découvertes dans la résidence d’un proche de Gbagbo.
Jack Lang à la Rue princesse, la secrétaire voleuse de Gbagbo, et les faux dollars
Lequel s’est déplacé lui-même sur les lieux le vendredi 12 Octobre. Certainement pour constater ‘’les dégâts’’. Là où le commun des mortels s’attendait à des sanctions ou des mesures d’urgence, le chef de l’Etat a tout simplement banalisé l’affaire, le 17 Octobre 2007, sur les antennes de la RTI, au cours d’un entretien avec les journalistes de la télévision et de la radio nationales, Brou Aka Pascal et Jean Claude Bayala. Laurent Gbagbo s’est offusqué du fait qu’on ait fait grand bruit autour d’une opération qui ne portait que sur un petit lot de billets de dollars. Un discours qui, bizarrement, met hors de cause, les faussaires. A cela s’ajoutent d’autres faits et non des moindres qui donnent une idée de la morale et de l’éthique, sous le régime Gbagbo. Notamment, la visite d’un certain Jack Lang, ancien ministre de la Culture sous François Mitterrand. Pour lui montrer que la guerre est bel et bien finie, Gbagbo a envoyé son ami, député du Pas-de-Calais et membre de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française à la Rue Princesse, le laboratoire de la dépravation, de la débauche et de la prostitution. Plus récemment, soit le 4 février 2009, la Présidence de la République publie un communiqué dans lequel il fait savoir aux Ivoiriens que Mme Gomé Gnohité, secrétaire particulière de Gbagbo est au cœur d’un scandale de 65 milliards. Sans oublier l’affaire des emplois fictifs à la Présidence. En tout cas, la Refondation a servi en une décennie, une tonne de scandales de toutes sortes aux Ivoiriens, à la communauté nationale et internationale. Pour qui connaît ce régime, il faut parier que d’autres ‘’faux coups’’ sont à venir.
Yves-M. ABIET
Affaire Didier Julia
Tenez, si ce n’est pas par naïveté, comment comprendre que le chef de l’Etat ivoirien puisse se faire avoir dans ce qu’il est convenu désormais d’appeler ‘’l’affaire Didier Julia’’. L’on se rappelle que ce député UMP, s’était lancé dans une opération de libération de deux journalistes français pris en otage en Irak depuis le 20 août 2004. Notamment Christian Chesnot et Georges Malbrunot. Pour leur libération donc, le parlementaire, a affirmé avoir été contacté par «des réseaux particuliers» et pour ne pas entraver la diplomatie officielle française, il a alors choisi de s’adresser au président Laurent Gbagbo. Pour quoi? Pour que Laurent Gbagbo lui affrète l’avion présidentiel pour aller négocier la mise en liberté de ses compatriotes. Et que croyez-vous que notre très cher président a fait? Il a, bien entendu, accepté de donner l’avion de la République de Côte d’Ivoire à son ami, accompagné d’une bonne liasse d’argent. La suite est connue. L’affaire se passe mal. Didier Julia et ses amis ne parviennent pas à obtenir la libération des journalistes. Mais, comme il fallait s’y attendre, le pot aux roses est découvert. Et ce qui était censé être une affaire d’Etat se retrouve sur la place publique et dans les causeries dans les rues d’Abidjan. Mais, les années s’écoulent et se ressemblent. Et les scandales se succèdent.
L’affaire des déchets toxiques
En 2006, une autre affaire éclate. C’est la fameuse affaire des déchets toxiques. Le 19 Août 2006, un bateau grec battant pavillon panaméen et ayant un équipage russe, le Probo Koala, accoste au port d’Abidjan, transportant dans ses soutes, environ 528 m3 de déchets toxiques. Dans la nuit du 19 au 20 août, plusieurs camions citernes vont déverser, dans le district d’Abidjan, une grande partie de cette cargaison. Le 23 août 2006, les autorités sanitaires sont saisies par le ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts, qui les informent que des déchets toxiques dégageant de fortes odeurs nauséabondes ont été déposés en divers endroits de la ville. D’après les informations collectées par les experts, à la date du 18 septembre, 17 sites de déversement ont été identifiés et cartographiés. Plusieurs des camions utilisés pour le transport des déchets étaient encore remplis de leur chargement. Le jeudi 24 août 2006, un échantillon prélevé à bord du navire par le Centre Ivoirien Anti-pollution (CIAPOL) a été analysé par les laboratoires de la Société Ivoirienne de Raffinage (SIR) et du CIAPOL. Il ressort de cette analyse qu’il s’agit de produits pétrochimiques. Et que les principaux composés chimiques sont : l’hydrogène -sulfuré, les mercaptans, les phénols, des hydrocarbures et de l’hydroxyde de sodium (soude caustique). Les déchets dégagent des odeurs nauséabondes. L’hydrogène sulfuré et les mercaptans sont reconnaissables à leur odeur caractéristique d’œuf pourri perceptible même à des seuils faibles. Les autres constituants dégagent des odeurs d’œuf pourri, d’ail, de poireau ou de choux pourris. En quelques jours, le tout Abidjan est contaminé. Parce que le mode de contamination est multiple. Par voie aérienne, en inhalant l’air ambiant, surtout durant les premiers jours qui suivent le déversement. Par contact direct de la peau ou des muqueuses avec les produits toxiques. Par exposition secondaire au contact des eaux de surface et des eaux d’infiltration contaminées. Par la chaîne alimentaire (végétaux cultivés autour des sites et arrosés avec des eaux contaminées, poissons et animaux contaminés).
Les malades son reconnaissables aux principaux signes suivants : Signes respiratoires: irritation naso-laryngée (éternuements, brûlures des narines), douleurs thoraciques, difficultés respiratoires, essoufflement, toux. Signes oculaires: rougeur des yeux, picotements et douleurs au niveau des yeux, photophobie (difficulté à supporter la lumière) et risque de surinfections des yeux. Signes digestifs: douleurs pharyngées (maux de gorge), douleurs abdominales, ballonnement abdominal, nausées diarrhées, vomissements pouvant entraîner une déshydratation, divers autres troubles. Signes neurologiques: vertiges, somnolence, céphalées (maux de tête). En cas d’exposition à des doses toxiques élevées, il y a possibilité de convulsions, perte de connaissance. Signes cutanés : irritations, sensation de brûlure, démangeaisons. Signes génitaux : possibilité d’hémorragies génitales en dehors des menstruations. Des cas d’avortements spontanés ont été rapportés. Sans aucun doute, il s’agit de l’un des plus grands scandales que la Côte d’Ivoire a connu depuis son existence. Et l’on ignore jusqu’à quand les Abidjanais subiront les effets de cet empoisonnement. En outre, comme si cela ne suffisait pas, l’année d’après, soit en octobre 2007, un autre scandale se révèle. Celui des faux dollars. Des caisses contenant de faux billets en coupures de 100 dollars sont découvertes dans la résidence d’un proche de Gbagbo.
Jack Lang à la Rue princesse, la secrétaire voleuse de Gbagbo, et les faux dollars
Lequel s’est déplacé lui-même sur les lieux le vendredi 12 Octobre. Certainement pour constater ‘’les dégâts’’. Là où le commun des mortels s’attendait à des sanctions ou des mesures d’urgence, le chef de l’Etat a tout simplement banalisé l’affaire, le 17 Octobre 2007, sur les antennes de la RTI, au cours d’un entretien avec les journalistes de la télévision et de la radio nationales, Brou Aka Pascal et Jean Claude Bayala. Laurent Gbagbo s’est offusqué du fait qu’on ait fait grand bruit autour d’une opération qui ne portait que sur un petit lot de billets de dollars. Un discours qui, bizarrement, met hors de cause, les faussaires. A cela s’ajoutent d’autres faits et non des moindres qui donnent une idée de la morale et de l’éthique, sous le régime Gbagbo. Notamment, la visite d’un certain Jack Lang, ancien ministre de la Culture sous François Mitterrand. Pour lui montrer que la guerre est bel et bien finie, Gbagbo a envoyé son ami, député du Pas-de-Calais et membre de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française à la Rue Princesse, le laboratoire de la dépravation, de la débauche et de la prostitution. Plus récemment, soit le 4 février 2009, la Présidence de la République publie un communiqué dans lequel il fait savoir aux Ivoiriens que Mme Gomé Gnohité, secrétaire particulière de Gbagbo est au cœur d’un scandale de 65 milliards. Sans oublier l’affaire des emplois fictifs à la Présidence. En tout cas, la Refondation a servi en une décennie, une tonne de scandales de toutes sortes aux Ivoiriens, à la communauté nationale et internationale. Pour qui connaît ce régime, il faut parier que d’autres ‘’faux coups’’ sont à venir.
Yves-M. ABIET