Il a été longtemps annoncé comme le livre de l’année. Il est enfin disponible depuis hier dans les librairies de la place au prix de 3000 FCFA pour une population dont 70% ne prend qu’un seul repas par jour. Nonobstant son faramineux budget de souveraineté dont il dispose depuis bientôt dix ans, Laurent Gbagbo a décidé de vendre son programme de société aux Ivoiriens.
Le livre programme a pour titre « Côte d’Ivoire : Bâtir la paix sur la démocratie et la prospérité ». Un titre qui n’a rien d’innovant et qui, par ailleurs, ressemble étrangement à un thème de colloque international. A la vérité, ce livre programme n’en est pas un. A la lecture de ce document, il apparaît comme un condensé d’idées et de promesses pour tenter de berner une fois de plus, les Ivoiriens. Même si nous sommes d’accord avec le philosophe que « les idées gouvernent le monde », il est tout à fait indéniable que celles-ci puissent être déclinées en projets réalistes et réalisables. Dans le cas contraire, nous restons au stade des discours et des théories. Toutes choses qui caractérisent le livre-programme de Gbagbo qui vient de paraître. En effet, ce livre n’est en rien différent de ceux qu’il a déjà publiés pendant sa carrière d’opposant historique à Houphouët Boigny. Pour mémoire, il faut rappeler que, dans sa quête du suffrage des Ivoiriens, l’ancien opposant a publié plusieurs ouvrages dans lesquels il fait des propositions à faire rêver debout. Il s’agit entre autres, de : Côte d’Ivoire : pour une alternative crédible (1983), Proposition pour gouverner la Côte d’Ivoire (1987), Agir pour les libertés (1991). Le chef de la refondation, une fois au pouvoir, a jeté toutes ses propositions dans la poubelle. Au soir de son pouvoir, on ne voit pas en quoi il a fait la promotion de la démocratie et quelle prospérité il laisse entrevoir pour les Ivoiriens. Sa préoccupation essentielle reconnue par tous restant la conservation de son fauteuil. Ainsi, à la pratique de l’exercice du pouvoir, Gbagbo a trahi les Ivoiriens. Une forfaiture que le peuple ivoirien ne lui pardonnera certainement pas. Dans « Côte d’Ivoire : pour une alternative crédible », l’homme fait l’éloge de la liberté non pas comme un concept moral, ni une donnée politique, mais comme « le levier le plus puissant du développement économique ». Pendant près de dix ans, Laurent Gbagbo a royalement oublié ses professions de foi. Les libertés ont été mises sous coupes réglées. Depuis que Laurent Gbagbo est au pouvoir, en effet, l’opposition politique n’a jamais pu faire une seule marche pacifique qui est un droit reconnu par la Constitution. Et Dieu seul sait que lui en raffolait sous Houphouët Boigny. A chaque fois que l’opposition a voulu manifester, c’était des décrets d’interdiction qui lui étaient présentés. La seule marche qu’elle a organisée en mars 2004, a été réprimée dans le sang. Qui l’eût cru ? Les promesses et propositions de l’opposant historique ont continué dans « Agir pour les libertés ». Dans ce livre tout comme celui qui vient de paraître, Gbagbo fait l’apologie de la démocratie qui favorise « l’instauration de débat entre plusieurs projets de gestion nationale ainsi que l’alternance politique ». Et pourtant, les médias d’Etat n’ont jamais été autant caporalisés que sous le régime Gbagbo. Les débats n’existent pratiquement pas. Le FPI a honte de son bilan au vu des scandales qui jalonnent son règne. Alors, au lieu de faire son bilan de près de dix ans à la tête du pays, le candidat du FPI se lance encore dans les promesses. « Je prends l’engagement de poursuivre les réformes dont notre pays a besoin pour assurer le bien-être des populations » promet-il encore, dans l’introduction de son livre. De quelles réformes parle-t-il ? Nul ne le sait. Et pour lire cette littérature où l’on ne rencontre aucun chiffre véritable, le citoyen qui veut juger le programme doit débourser 3OOO FCFA. Avec lui, rien n’est gratuit.
Ibrahima B. Kamagaté
Le livre programme a pour titre « Côte d’Ivoire : Bâtir la paix sur la démocratie et la prospérité ». Un titre qui n’a rien d’innovant et qui, par ailleurs, ressemble étrangement à un thème de colloque international. A la vérité, ce livre programme n’en est pas un. A la lecture de ce document, il apparaît comme un condensé d’idées et de promesses pour tenter de berner une fois de plus, les Ivoiriens. Même si nous sommes d’accord avec le philosophe que « les idées gouvernent le monde », il est tout à fait indéniable que celles-ci puissent être déclinées en projets réalistes et réalisables. Dans le cas contraire, nous restons au stade des discours et des théories. Toutes choses qui caractérisent le livre-programme de Gbagbo qui vient de paraître. En effet, ce livre n’est en rien différent de ceux qu’il a déjà publiés pendant sa carrière d’opposant historique à Houphouët Boigny. Pour mémoire, il faut rappeler que, dans sa quête du suffrage des Ivoiriens, l’ancien opposant a publié plusieurs ouvrages dans lesquels il fait des propositions à faire rêver debout. Il s’agit entre autres, de : Côte d’Ivoire : pour une alternative crédible (1983), Proposition pour gouverner la Côte d’Ivoire (1987), Agir pour les libertés (1991). Le chef de la refondation, une fois au pouvoir, a jeté toutes ses propositions dans la poubelle. Au soir de son pouvoir, on ne voit pas en quoi il a fait la promotion de la démocratie et quelle prospérité il laisse entrevoir pour les Ivoiriens. Sa préoccupation essentielle reconnue par tous restant la conservation de son fauteuil. Ainsi, à la pratique de l’exercice du pouvoir, Gbagbo a trahi les Ivoiriens. Une forfaiture que le peuple ivoirien ne lui pardonnera certainement pas. Dans « Côte d’Ivoire : pour une alternative crédible », l’homme fait l’éloge de la liberté non pas comme un concept moral, ni une donnée politique, mais comme « le levier le plus puissant du développement économique ». Pendant près de dix ans, Laurent Gbagbo a royalement oublié ses professions de foi. Les libertés ont été mises sous coupes réglées. Depuis que Laurent Gbagbo est au pouvoir, en effet, l’opposition politique n’a jamais pu faire une seule marche pacifique qui est un droit reconnu par la Constitution. Et Dieu seul sait que lui en raffolait sous Houphouët Boigny. A chaque fois que l’opposition a voulu manifester, c’était des décrets d’interdiction qui lui étaient présentés. La seule marche qu’elle a organisée en mars 2004, a été réprimée dans le sang. Qui l’eût cru ? Les promesses et propositions de l’opposant historique ont continué dans « Agir pour les libertés ». Dans ce livre tout comme celui qui vient de paraître, Gbagbo fait l’apologie de la démocratie qui favorise « l’instauration de débat entre plusieurs projets de gestion nationale ainsi que l’alternance politique ». Et pourtant, les médias d’Etat n’ont jamais été autant caporalisés que sous le régime Gbagbo. Les débats n’existent pratiquement pas. Le FPI a honte de son bilan au vu des scandales qui jalonnent son règne. Alors, au lieu de faire son bilan de près de dix ans à la tête du pays, le candidat du FPI se lance encore dans les promesses. « Je prends l’engagement de poursuivre les réformes dont notre pays a besoin pour assurer le bien-être des populations » promet-il encore, dans l’introduction de son livre. De quelles réformes parle-t-il ? Nul ne le sait. Et pour lire cette littérature où l’on ne rencontre aucun chiffre véritable, le citoyen qui veut juger le programme doit débourser 3OOO FCFA. Avec lui, rien n’est gratuit.
Ibrahima B. Kamagaté