“La guerre n'est pas finie”, " On va vous faire la peau ", la trentaine de manifestants qui ont pris d'assaut le tribunal de première instance de Man, hier, ont rivalisé de propos durs et menaçants pour exprimer leur ras- le- bol devant ce qu'ils considèrent comme le refus des magistrats de délivrer des certificats de nationalité aux requérants qui en ont besoin pour s'inscrire sur la liste électorale. Très excités, les activistes d'une matinée ont réussi à interrompre une audience civile et provoqué d'importants dégâts dans la buvette attenante au tribunal.
Au centre de ce mouvement d'humeur, un jeune homme, Kébé Bengaly. Il avait été interpellé la veille puis relâché quelques heures après non sans avoir été interrogé par le président du tribunal Béhou N'camon Edouard et le procureur Dadi Séraphin. Kébé Bengaly qui soutient à qui veut l'entendre être ivoirien bon teint est membre d'une CEI locale. Curieusement ce commissaire CEI pour le compte du MPCI (Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire, ex- rébellion) ne figure pas sur la liste électorale. Afin de régulariser sa situation, il se rend au tribunal pour se faire établir un certificat de nationalité. Mais au lieu d'attendre les fiches de couleur blanche que le gouvernement offre gracieusement aux requérants dans le cadre du processus électoral en cours et qui ne seront disponibles à Man que demain jeudi, Kébé préfère débourser de l'argent pour obtenir le précieux document. Des sources anonymes vont alors informer les magistrats que la nationalité guinéenne de ce demandeur n'est qu'un secret de polichinelle au quartier “Dioulabougou où il aurait passé sa tendre enfance”.
Interpellé et interrogé par le procureur, l'homme aurait avoué que son père, Guinéen d'origine, serait devenu Ivoirien en 1990. En lieu et place d'un décret de naturalisation, Kébé présente aux juges une pièce d'identité de son père de couleur jaune. Pour les hommes de loi, le doute est largement permis sur le cas Kébé, soupçonné de faux et usage de faux. Un dossier est alors ouvert mais le suspect est laissé en liberté dans un souci de préservation de la paix sociale.
C'est pour laver l'affront à lui causé par les magistrats que Kébé Bengaly et ses amis ont investi le siège du tribunal de Man afin d'indiquer aux magistrats comment dire le droit.
"Ils veulent faire pression sur le tribunal pour troubler sa quiétude et l'amener à délivrer des papiers à tort et à travers. Notre juridiction n'a encore statué sur aucun cas de rejet. Les accusations selon lesquelles nous ne voulons pas délivrer des documents aux malinké sont infondées ", a expliqué en fin d'après-midi le procureur Dadi Séraphin. Le magistrat rentrait d'une tournée à Kouibly à l'effet de rencontrer les CEI de la zone pour les sensibiliser sur la nécessaire collaboration avec le tribunal.
"Il est impérieux que les CEI nous acheminent des décisions de rejet motivées afin de nous donner des arguments pour mieux enquêter sur les demandes qui nous parviennent. Dans le cas contraire, nos signatures risquent de détruire tant d'efforts faits par les différentes structures techniques pour éjecter les fraudeurs du circuit ", a ajouté le président Edouard Béhou.
Le tribunal de Man n'entend donc pas se laisser émouvoir par la fronde grandissante au sein de la population en raison des nombreux cas de rejet et les tentatives d'intimidation. Quelque 120.000 cas de rejets ont été enregistrés dans la circonscription électorale de Man dont 20.000 à Man.
THERESA DIE
Au centre de ce mouvement d'humeur, un jeune homme, Kébé Bengaly. Il avait été interpellé la veille puis relâché quelques heures après non sans avoir été interrogé par le président du tribunal Béhou N'camon Edouard et le procureur Dadi Séraphin. Kébé Bengaly qui soutient à qui veut l'entendre être ivoirien bon teint est membre d'une CEI locale. Curieusement ce commissaire CEI pour le compte du MPCI (Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire, ex- rébellion) ne figure pas sur la liste électorale. Afin de régulariser sa situation, il se rend au tribunal pour se faire établir un certificat de nationalité. Mais au lieu d'attendre les fiches de couleur blanche que le gouvernement offre gracieusement aux requérants dans le cadre du processus électoral en cours et qui ne seront disponibles à Man que demain jeudi, Kébé préfère débourser de l'argent pour obtenir le précieux document. Des sources anonymes vont alors informer les magistrats que la nationalité guinéenne de ce demandeur n'est qu'un secret de polichinelle au quartier “Dioulabougou où il aurait passé sa tendre enfance”.
Interpellé et interrogé par le procureur, l'homme aurait avoué que son père, Guinéen d'origine, serait devenu Ivoirien en 1990. En lieu et place d'un décret de naturalisation, Kébé présente aux juges une pièce d'identité de son père de couleur jaune. Pour les hommes de loi, le doute est largement permis sur le cas Kébé, soupçonné de faux et usage de faux. Un dossier est alors ouvert mais le suspect est laissé en liberté dans un souci de préservation de la paix sociale.
C'est pour laver l'affront à lui causé par les magistrats que Kébé Bengaly et ses amis ont investi le siège du tribunal de Man afin d'indiquer aux magistrats comment dire le droit.
"Ils veulent faire pression sur le tribunal pour troubler sa quiétude et l'amener à délivrer des papiers à tort et à travers. Notre juridiction n'a encore statué sur aucun cas de rejet. Les accusations selon lesquelles nous ne voulons pas délivrer des documents aux malinké sont infondées ", a expliqué en fin d'après-midi le procureur Dadi Séraphin. Le magistrat rentrait d'une tournée à Kouibly à l'effet de rencontrer les CEI de la zone pour les sensibiliser sur la nécessaire collaboration avec le tribunal.
"Il est impérieux que les CEI nous acheminent des décisions de rejet motivées afin de nous donner des arguments pour mieux enquêter sur les demandes qui nous parviennent. Dans le cas contraire, nos signatures risquent de détruire tant d'efforts faits par les différentes structures techniques pour éjecter les fraudeurs du circuit ", a ajouté le président Edouard Béhou.
Le tribunal de Man n'entend donc pas se laisser émouvoir par la fronde grandissante au sein de la population en raison des nombreux cas de rejet et les tentatives d'intimidation. Quelque 120.000 cas de rejets ont été enregistrés dans la circonscription électorale de Man dont 20.000 à Man.
THERESA DIE