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Société Publié le jeudi 24 décembre 2009 | Le Temps

Logements des Fds, création de pole urbain… / Touré Ahmed Bouah, Président du conseil d`administration de Sophia S.A. - “Notre ambition, créer une nouvelle ville à Abidjan”

Le promoteur du projet d'acquisition de terrains nus aux Forces de défense et de sécurité et du pôle urbain d'Abidjan, a fait l'objet de beaucoup d'encre et de salive. Dans cette interview, M. Touré Ahmed Bouah fait la lumière. Il parle également de sa vision et des leaders politiques : les Présidents Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié et le Premier ministre, Alassane Ouattara.

M. le Président, on vous a connu jusque-là avec le projet 12000 logements des Forces de défense et de sécurité. Quel est l'état des lieux de ce projet aujourd'hui ?
Je voudrais pour commencer, vous dire merci de m'avoir associé à la célébration du 2000e numéro de votre journal. Le projet immobilier des Forces de défense et de sécurité, qui est en réalité un projet de fourniture de terrains nus est presqu'à son terme. Ce, grâce à la volonté de deux grands hommes : le ministre de la Défense, Michel Amani N'guessan et le chef d'état-major des Armées, le Général Philippe Mangou. Ces deux grands hommes ont pesé de tous leurs poids pour que le projet puisse atteindre ce niveau aujourd'hui. En ce qui concerne Sophia Immobilier, nous sommes à près de 90% du niveau de l'exécution globale. Les travaux de terrassement réalisés couvrent 33% des souscripteurs. Quant aux travaux de bornage, ils sont en cours. Nous envisageons d'ailleurs dès les premières semaines de l'année 2010, remettre officiellement les terrains aux acquéreurs. C'est donc une performance pour nous d'avoir pu nous conformer au délai, en dépit des fortes tempêtes qui ont secoué le navire Sophia depuis 2007. N'oublions pas que le projet s'étend sur 5 ans. C'est donc en 2012 qu'il prend fin officiellement. Mais d'ici fin 2010, chacun recevra ses lots. C'est une question d'honneur et de crédibilité. Ce sera aussi une façon pour nous de rendre hommage à ceux qui nous ont fait confiance.

L'on a cru au départ que c'était une opération immobilière classique pour les Fds. Mais, on nous parle depuis quelque temps de fourniture de terrains nus. Qu'est-ce qui a pu se passer entre-temps ?
Il ne faut pas confondre les choses. Le projet des Fds est d'abord un projet de fourniture de terrains nus. Cette première étape concerne plus de 21 634 éléments des Fds. Citons entre autres des Douaniers, des Policiers, des Gendarmes, des Fanci et des Eaux et Forêts. Mais tous ces éléments ne sont pas éligibles à l'acquisition des maisons. Il n'y a que 12 000 qui sont éligibles. Pour la 2e partie. Il faut que cela soit clair pour tout le monde. Maintenant, que nous sommes en train de finir la phase d'acquisition de terrains nus, nous allons initier la seconde étape dès le 2e trimestre de l'an 2010. Cette étape est la construction des logements des Fds.

La première phase n'est pas encore terminée qu'on assiste à l'entrée en scène du Bnetd et de l'Agef. Que s'est-il passé? Il se murmure qu'on vous a arraché le projet ?
Ce n'est pas vrai. Je vais vous expliquer : l'enjeu majeur du projet, en termes de défi social, économique et financier, a amené les acteurs institutionnels à faire fédérer leurs expertises autour du projet pour garantir une bonne fin d'exécution. Et cela s'est fait à notre demande après un audit approfondi. Vous voyez que la plus part des acquéreurs sont des Fds et des enseignants. Et aujourd'hui des commerçants. A ce titre, nous sommes obligés de redoubler de vigilance. C'est pourquoi, plusieurs acteurs étatiques institutionnels accompagnent le projet pour en garantir une bonne fin d'exécution. Et ils sont dans leur rôle. D'ailleurs, nous sommes félicités.

Dans cette affaire, vous avez eu des brouilles avec votre ancien associé, Azuréenne de Promotion. Peut-on dire aujourd'hui que le contentieux est vidé à ce niveau ?
L'inestimable appui du ministre de la Défense et du chef d'état-major des armées, nous a permis aujourd'hui, de désamorcer tous les facteurs retardant ce projet. Le contentieux avec Azuréenne, est une question qui se gère aujourd'hui dans le passé. Le grand frère Djédjé gère son projet et je gère le mien. Sophia S.A. et Azuréenne de promotion sont deux entités différentes qui se complètent pour apporter des éléments de réponses à la grave crise de logements que traverse notre pays.

Avez-vous eu l'impression que quelqu'un vous en voulait ?
Vous savez, la vérité des faits est que quand "le chimpanzé " quitte la brousse et vient en ville, ce sont tous les chasseurs qui sortent pour chercher à l'abattre pour s'en approprier. Et ce fut mon cas. Parce que, le projet que j'ai mis en place a suscité des convoitises auprès des hommes et femmes plus forts que moi qui n'ont pas hésité à un moment donné à utiliser des moyens démesurés pour s'approprier le projet. Mais, heureusement, il y a toujours un Dieu pour les pauvres. Aujourd'hui, tout cela est du passé et j'ai trouvé leurs comportements amusants mais normaux. Nous, qui sommes sortis ex-nihilo, du néant et qui sommes apparus avec un tel projet ambitieux, la loi de la jungle veut que nous soyons secoués pour qu'on sache ce que nous pesons réellement. Il fallait donc nous secouer pour savoir qui est derrière nous. Mais, quand ils m'ont secoué, ils ont vu que je n'avais que ma bonne foi, mon courage et mon ardeur à conduire un vaste projet et Dieu.

Au-delà du projet de fourniture de terrains nus, on parle de plus en plus de pôle urbain. De quoi s'agit-il ?
Je vous ai dit que notre projet sur lequel nous travaillons est d'abord, la fourniture de terrains nus. Et toute la Côte d'Ivoire sait aujourd'hui que les travaux sont au stade final avec le terrassement. Parallèlement à ce premier projet, nous avons initié un autre qui est celui du pôle urbain. Le pôle urbain, faut-il le préciser, est une nouvelle entité en quelque sorte, une nouvelle ville que nous sommes en train de créer. Mais du point de vue infrastructures et équipements collectifs, elle sera autonome avec les fonctions habituelles qui sont dévolues aux villes. Mais ce pôle urbain restera rattaché à la grande métropole. Cette nouvelle Zone d'aménagement concerté (Zac) sera une zone réorganisée, aménagée et qui va contenir des zones industrielles, d'habitations, économiques etc. Sans oublier tous les équipements collectifs structurants nécessaires à la qualité de la vie. Ce pôle tiendra compte des imperfections de l'occupation foncière de l'axe Abidjan/Bingerville qui ne présente aucune cohérence urbaine. C'est donc sur une assiette foncière de plus de 12 000 hectares, que nous allons exploiter pour garantir la fluidité de la circulation et les commodités modernes.

Quelle est la position géographique de la zone ?
L'assiette foncière de la zone concernée couvre environ 12 000 hectares et est délimitée comme suit : Au sud par la future voie Y4, Au nord par le talweg d'Azaguié Blida, A l'est par la voie express Abidjan-Adzopé, A l'ouest par l'Autoroute du Nord et la Forêt classée de M'Brago.

Outre les vastes chantiers que vous avez en Côte d'Ivoire, vous êtes sollicité dans plusieurs pays d'Afrique dont la Guinée, le Bénin…Qu'est-ce qui fait la particularité de Sophia ?
J'entends des gens dire que je n'ai pas fini avec la Côte d'Ivoire et je me retrouve ailleurs. Je voudrais vous dire que c'est un concept que Sophia vend. Le projet de création de pôle urbain est différent des petites promotions immobilières classiques qu'on a l'habitude de voir ça et là. Nous vendons d'emblée un concept qui tient compte de la volonté des décideurs de maîtriser la planification urbaine. C'est très stratégique pour le développement durable.

2009 est une année particulièrement riche pour vous. Car, vous avez été déclaré meilleur manager de l'année par le Cima, Homme de l'année par l'Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (Unjci) et Ambassadeur pour les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). Cela fait quand même beaucoup. Quels sont les sentiments qui vous animent ?
Il n'y a que Dieu, maître du temps et des circonstances qui fait chaque chose en son temps. Voyez l'Ecclésiaste en son chapitre 3 versets 1 à 8. Pour moi, tant que je n'ai pas fini ma mission, celle de réaliser le projet de pôle urbain, je ne veux en tirer aucune légitime fierté. Quand tout ce projet sera bouclé, je pourrais dire que je suis ravi d'avoir été choisi meilleur Manager africain de l'année 2009 et surtout d'avoir été choisi Ambassadeur de la lutte contre la pauvreté. Mais, aussi l'Homme de l'année 2009 en Côte d'Ivoire.

Toute modestie mise à part, quel est votre secret ?
Il n'y a pas de secret.
Le seul secret qui existe, c'est Dieu et la volonté farouche de faire ce qui est bon à mes yeux.

Entre affaire et politique, le fossé n'est pas grand. Cela vous tente ?
Il faut laisser les hommes politiques à leur place et les hommes d'affaires à la place. L'un et l'autre, nous nous complétons. Moi, je reste un homme d'affaires et non politique.

Lorsqu'on ne fait pas la politique, elle vous fait…
C'est vrai. Mais je ne me laisse pas faire. Elle ne me fera pas. C'est vrai que celui qui ne fait pas la politique peut être fait par la politique. Mais, moi, je fais en sorte que la politique ne puisse pas me faire.

Quel regard portez-vous sur les hommes politiques, notamment le Président Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié et le Premier ministre Alassane Ouattara ?
(Rire) Le premier entrepreneur ivoirien est le Président Laurent Gbagbo. Lui qui, depuis, a initié des grands chantiers pour la Côte d'Ivoire, comme ce que le président Houphouët-Boigny avait fait notamment l'autoroute du nord, le pont de Jacqueville, l'hôtel des parlementaires, le Palais de la Présidence, et bien d'autres grands projets. Ce sont des actions de développement. J'ai beaucoup d'admiration pour ceux qui posent des actions de développement de ce genre. Pour les deux autres, ce sont des hommes politiques. Il m'est difficile d'apprécier ces deux personnalités. Parce que, nous n'évoluons pas dans la même sphère. Eux, ils font de la politique. Moi, je suis homme d'affaires. Je ne peux pas dire aujourd'hui, qu'ils sont ceci ou cela. Je n'ai pas d'éléments objectifs pour les apprécier. Parce qu'en politique, je ne maîtrise pas les grilles d'appréciations. Mais, ce qui est vraisemblable, c'est que le Président Gbagbo a lancé des grandes actions de développement dans le secteur du génie civil. On apprécie beaucoup cela.

Vos vœux les plus chers pour l'année 2010 ?
Mon vœu le plus cher est que chaque Ivoirien voit son vœu le plus secret se réaliser. Que Dieu fasse que l'année 2010 soit celle de la réconciliation de tous les Ivoiriens. Pour qu'ils se donnent la main, pour faire reculer la pauvreté. Parce que, quand on regarde la cause profonde de cette guerre, elle est liée à 90% à la pauvreté. C'est la pauvreté dans toutes ses composantes. C'est-à-dire, l'ignorance financière, spirituelle, morale et sociale.

Interview réalisée par Bamba Mafoumgbé, Tché Bi Tché et
Joseph Atoumgbré
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