Nul doute que la cheville ouvrière de toute compétition électorale est la structure chargée de l’organiser. Aussi, la Commission électorale indépendante, comme son nom l’indique, doit rester indépendante et à équidistance des compétiteurs, en l’occurrence les candidats. En conséquence, il est ahurissant de savoir que la CEI se laisse malmenée par un candidat, à l’élection présidentielle, fût-il chef de l’Etat sortant. Mambé et ses collaborateurs doivent avoir à l’esprit cet adage qui dit que « l’indépendance ne s’octroie pas, elle s’arrache ». En effet, la CEI doit prendre ses responsabilités devant l’histoire dont le jugement lui sera implacable en cas de dérapage de sa part. Dans le cadre de la Côte d’Ivoire, c’est un lourd contentieux électoral qui a abouti à la crise militaro-politique qu’elle connaît depuis 2002. Ils doivent pouvoir résister à toutes sortes de pression. Jusqu’à sa récente réception nocturne par Laurent Gbagbo, le président Mambé a fait preuve d’une certaine lucidité, même si souvent, sa démarche envers Gbagbo, jugée trop diplomatique, irrite bon nombre de ses compatriotes. Et rend perplexes ceux-ci quant à sa capacité à s’affranchir du joug du clan présidentiel. Un autre fait suscite des interrogations chez les Ivoiriens. Une liste électorale dite additive circulerait sous les manteaux des refondateurs, comme un butin de guerre sortie de leur laboratoire de technologie électorale, avec l’appui de l’Institut national de la statistique que dirige un ponte du régime frontiste. Des informations font état de ce que Mambé aurait proposé cette liste frauduleuse sur CD-ROM, d’ailleurs en format PDF, donc non exploitable, aux partis politiques pour des suggestions. Que cachent les auteurs de cette fameuse liste en la mettant sous format PDF ? Naturellement, beaucoup de choses. En tout état de cause, l’opposition et tous les Ivoiriens épris de justice demeurent plus que jamais vigilants.
I. B. Kamagaté
I. B. Kamagaté