Les jours passent et se ressemblent en Côte d’Ivoire. L’élection présidentielle tant attendue tarde à se faire. La jeunesse, première victime de cette situation, s’impatiente. La Coalition pour le Changement (CPC), un groupement d’associations et mouvements de jeunes, a décidé de prendre ses responsabilités. Le président du directoire, M. Mamadou Touré, au cours d’un meeting à Agboville samedi dernier, a lancé un mot d’ordre à toute la jeunesse de Côte d’Ivoire pour arracher des élections aux autorités ivoiriennes. Le président du directoire du CPC a déploré qu’on veuille reléguer l’organisation de l’élection présidentielle au second rang au détriment de la célébration du cinquantenaire. Pour lui, il est inadmissible de mettre 14 milliards de nos francs dans l’organisation d’un tel événement alors que la Commission électorale indépendante a seulement besoin de 5 milliards pour organiser les élections en Côte d’Ivoire. « Il nous revient que le pouvoir ne veut pas organiser les élections, parce qu’il veut fêter le cinquantenaire. Nous demandons de vous désolidariser du cinquantenaire. Pas de cinquantenaire tant qu’il n’y a pas élection », a-t-il prévenu. Pour le président Touré, la Côte d’ivoire ne peut s’éterniser dans une transition. Il estime donc que l’organisation des élections doit être la priorité des priorités. Au cours de ce meeting, le président de la CPC est revenu sur le choix de Charles Blé Goudé comme directeur de campagne chargé de la jeunesse. « Blé Goudé n’est pas un modèle sur tous les plans », a-t-il martelé. Pour étayer ses propos, il a évoqué le cursus scolaire de l’ancien secrétaire général de la FESCI qui est truffé de tricherie et de violence, ses discours et actions politiques qui ont poussé de centaine de milliers d’Ivoiriens au chômage (les casses des entreprises et lycées françaises lors des événements de novembre 2004). Pour lui, Laurent Gbagbo aurait dû choisir des jeunes comme Navigué Konaté ou Damana Pickass pour piloter sa campagne au niveau des jeunes. Le président du CPC a également déploré la situation lamentable dans laquelle se trouve l’école ivoirienne. Il dit ne pas comprendre que c’est sous le régime des personnes qui sont eux-mêmes enseignants de métier que l’école va mal. Alors que, selon lui, en son temps, le chef de l’Etat actuel avait déclaré lorsqu’il était dans l’opposition qu’avec 10 milliards, il réglait le problème de l’école. « Aujourd’hui, quand on fait un petit calcul avec le taux d’inflation qui tourne autour de 6%, on est à 16 milliards à peu près. Laurent Gbagbo nous doit 16 milliards nous les élèves et étudiants de ce pays. Il a intérêt à le payer, sinon nous allons en tenir compte au moment du vote », a-t-il averti. M. Mamadou Touré est enfin intervenu sur l’attitude de la RTI. Il trouve inadmissible que la RTI puisse avoir un parti-pris aussi flagrant pour le FPI et Laurent Gbagbo qui est candidat au même titre que d’autres candidats. Aussi, a-t-il tenu à lancer cet ultimatum : « la CPC laisse la RTI réfléchir pour toute la période de la coupe d’Afrique. Mais à partir du 1er février, si la RTI ne réaménage pas son programme, nous allons engager le combat pour sa libération », a-t-il menacé. Avant e président du directoire de la CPC, d’autres orateurs sont intervenus. Achille Blé, secrétaire général de la CPC a accusé Laurent Gbagbo de vouloir instaurer une dictature à travers la mesure d’interdiction des marches. M. Léon M’Bra a quant à lui dénoncé la prostitution et la perversion de la jeunesse par le FPI et la refondation. M. Evariste Kpandé, président du mouvement « Conscience ivoirienne pour son avenir » a, pour sa part, touché du doigt l’instrumentalisation des élèves et étudiants par certains hommes politiques. M. Constant Koffi, président du mouvement « Côte d’Ivoire Nouvelle conscience » est, lui, revenu sur l’esprit mercantile de nos dirigeants qui les a poussés à envoyer des déchets toxiques pour endeuiller les Ivoiriens. Ce meeting a vu également la présence de MM. Patrick Zasso du Mouvement pour la défense de la vraie refondation et Richard Denis dit Lokoko du Congrès des anciens Fescistes Dignité. Il faut rappeler que la caravane pour le changement a pour rôle de vulgariser les résolutions des dernières assises de la jeunesse qui se sont tenus en novembre dernier. Agboville était la deuxième étape de cette caravane après Abidjan.
Jean-Claude Coulibaly
(Envoyé spécial)
Jean-Claude Coulibaly
(Envoyé spécial)