Dans la nuit du mercredi, des éléments du général Guiai Bi Poin, commandant du Centre de Commandement des opérations de sécurité ont effectué une descente musclée à Williamsville. Où ils ont arrêté plusieurs personnes proches du Rassemblement des républicains, selon des témoins.
La nuit de mercredi à jeudi a été mouvementée à Williamsville. Huit éléments, armes au poing, appartenant au Centre de Commandement des opérations de sécurité (CeCos) ont fait irruption dans plusieurs domiciles, selon des occupants de ces concessions. Ces hommes en treillis ont enlèvé dix sept personnes qui sont d’après leurs proches, des militants du Rassemblement des républicains (Rdr). A l'aide de gourdins et barres de fer, disent des rescapés, ces “visiteurs” ont défoncé portes et fenêtres. Au quartier Baden, Sow Drissa, imprimeur raconte l'arrestation de sa sœur Sow Awa. « Ils sont arrivés aux environs de 3 h. Au nombre de huit, ils ont frappé violement le portail. Nous avons pensé que c'était des braqueurs. Nous avons refusé d'ouvrir mais ils ont insisté. C'est ainsi qu'ils ont fait voler en éclats la fenêtre qui donne sur la route. Un gendarme s’est glisé à travers l’ouverture et ses collègues l'ont suivi. Ils ont pris de force ma sœur. Certains locataires ont été violemment brutalisés et dépossédés de leurs téléphones portables et argent », affirme Sow, soutenant qu'il ignore la raison de l'enlèvement de sa sœur. Qui a été conduite à la direction du CeCos à Cocody, a-t-il ajouté. Selon notre interlocuteur, les visiteurs ont passé en revue toute la concession. «Nous n'avons aucune nouvelle de notre sœur. Nous sommes inquiets pour sa sécurité », s'est-il lamenté. La famille Ouattara est aussi angoissée. Car elle a été victime des mêmes agissements. Les Ouattara habitent non loin de l'église protestante de Williamsville. Là-bas, ce sont sept personnes qui ont été interpellées. Sans aucune explication. Le chef de famille, le vieux Ouattara Tchiérignimin, 70 ans, n'en revient pas. Il dit être encore sous le choc de la violence des hommes en uniforme. Dogoné Adama, plombier, lui, a échappé aux ''ravisseurs''. Il doit son salut à sa promptitude lorsque les agents sont arrivés devant le portail de la cour qu'il habite. « Ma fenêtre a été fracturée. Je suis sorti rapidement de la maison pour me réfugier sur le toit. C'est de là que j'ai observé le mouvement des gendarmes. Ils ont tiré des coups de feu. Mon voisin, Bakayoko Amidou, a été battu à sang par les gendarmes», rapporte-t-il, révolté. « On ne sait plus ce qui se passe. Dans quel pays sommes-nous ? Des agents des forces de l'ordre censés assurer la sécurité qui se comportent comme des bandits. C'est révoltant. On ne se laissera pas faire », soutient Adama. La plupart des personnes interrogées s'interrogent sur les réelles motivations de cette descente musclée. Mais, Alla N'guessan Moïse, membre de la direction de compagne locale du Rdr (Williasmville 1 à gauche), est formel : « Ce sont des familles ciblées. Elles ont été enlevées car toutes ces personnes sont des ressortissants du Nord. Pendant que nous préparons les élections, les vieux démons de la division et de la haine refont surface. Ce n'est pas normal, car ces actes mettent en péril le processus de sortie de crise. Nous nous dressons contre toute forme de violence», a-t-il déclaré, qualifiant de « rétrograde et aberrante» l'attitude des éléments du CeCos. Le président de l'Union des jeunes d'Adjamé section Williamsville, Doumbia Amara, explique que la jeunesse qui a payé un lourd tribut à la crise armée déclenchée le 19 septembre 2002 n'entend pas baisser les bras face à cette énième agression. « Nous avons appris que des listes circulent. Des personnes figurent sur des listes noires. Mais, nous sommes déterminés à faire échec aux ennemis de la paix. Ces arrestations arbitraires doivent cesser pour sauvegarder les acquis », a-t-il insisté.
Ouattara Moussa (Stagiaire)
La nuit de mercredi à jeudi a été mouvementée à Williamsville. Huit éléments, armes au poing, appartenant au Centre de Commandement des opérations de sécurité (CeCos) ont fait irruption dans plusieurs domiciles, selon des occupants de ces concessions. Ces hommes en treillis ont enlèvé dix sept personnes qui sont d’après leurs proches, des militants du Rassemblement des républicains (Rdr). A l'aide de gourdins et barres de fer, disent des rescapés, ces “visiteurs” ont défoncé portes et fenêtres. Au quartier Baden, Sow Drissa, imprimeur raconte l'arrestation de sa sœur Sow Awa. « Ils sont arrivés aux environs de 3 h. Au nombre de huit, ils ont frappé violement le portail. Nous avons pensé que c'était des braqueurs. Nous avons refusé d'ouvrir mais ils ont insisté. C'est ainsi qu'ils ont fait voler en éclats la fenêtre qui donne sur la route. Un gendarme s’est glisé à travers l’ouverture et ses collègues l'ont suivi. Ils ont pris de force ma sœur. Certains locataires ont été violemment brutalisés et dépossédés de leurs téléphones portables et argent », affirme Sow, soutenant qu'il ignore la raison de l'enlèvement de sa sœur. Qui a été conduite à la direction du CeCos à Cocody, a-t-il ajouté. Selon notre interlocuteur, les visiteurs ont passé en revue toute la concession. «Nous n'avons aucune nouvelle de notre sœur. Nous sommes inquiets pour sa sécurité », s'est-il lamenté. La famille Ouattara est aussi angoissée. Car elle a été victime des mêmes agissements. Les Ouattara habitent non loin de l'église protestante de Williamsville. Là-bas, ce sont sept personnes qui ont été interpellées. Sans aucune explication. Le chef de famille, le vieux Ouattara Tchiérignimin, 70 ans, n'en revient pas. Il dit être encore sous le choc de la violence des hommes en uniforme. Dogoné Adama, plombier, lui, a échappé aux ''ravisseurs''. Il doit son salut à sa promptitude lorsque les agents sont arrivés devant le portail de la cour qu'il habite. « Ma fenêtre a été fracturée. Je suis sorti rapidement de la maison pour me réfugier sur le toit. C'est de là que j'ai observé le mouvement des gendarmes. Ils ont tiré des coups de feu. Mon voisin, Bakayoko Amidou, a été battu à sang par les gendarmes», rapporte-t-il, révolté. « On ne sait plus ce qui se passe. Dans quel pays sommes-nous ? Des agents des forces de l'ordre censés assurer la sécurité qui se comportent comme des bandits. C'est révoltant. On ne se laissera pas faire », soutient Adama. La plupart des personnes interrogées s'interrogent sur les réelles motivations de cette descente musclée. Mais, Alla N'guessan Moïse, membre de la direction de compagne locale du Rdr (Williasmville 1 à gauche), est formel : « Ce sont des familles ciblées. Elles ont été enlevées car toutes ces personnes sont des ressortissants du Nord. Pendant que nous préparons les élections, les vieux démons de la division et de la haine refont surface. Ce n'est pas normal, car ces actes mettent en péril le processus de sortie de crise. Nous nous dressons contre toute forme de violence», a-t-il déclaré, qualifiant de « rétrograde et aberrante» l'attitude des éléments du CeCos. Le président de l'Union des jeunes d'Adjamé section Williamsville, Doumbia Amara, explique que la jeunesse qui a payé un lourd tribut à la crise armée déclenchée le 19 septembre 2002 n'entend pas baisser les bras face à cette énième agression. « Nous avons appris que des listes circulent. Des personnes figurent sur des listes noires. Mais, nous sommes déterminés à faire échec aux ennemis de la paix. Ces arrestations arbitraires doivent cesser pour sauvegarder les acquis », a-t-il insisté.
Ouattara Moussa (Stagiaire)