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Économie Publié le samedi 2 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

Occupation de la Sorbonne au Plateau / Terha Sinaly (directeur de la communication à la mairie) : “L`espace n`est pas géré par la mairie …la perte est de 5 à 7 millions par mois”

Qui prélève les taxes à la Sorbonne ? Pourquoi la mairie est absente à cet endroit ? M. Terha Sinaly, directeur des relations publiques et de la communication à la mairie du Plateau, répond, dans cette interview, à ces différentes préoccupations. Non sans évoquer le danger que représente la Sorbonne pour le Plateau.


Le 27 mars 2008 au cours d'un déjeuner de presse, la mairie avait pris la décision de fermer la Sorbonne. Aujourd'hui, où en est-on avec ce dossier ?
Effectivement, on avait eu l'intention de fermer les 60 logements pour une réhabilitation parce que nous sommes à l'étroit ici. Le maire, par conséquent, avait fait la démarche auprès des autorités compétentes afin de transférer les locaux de la mairie en ce lieu.On nous avait fait savoir qu'il avait été affecté à l'Onuci mais cette structure, finalement, nous a fait savoir qu'elle avait déjà les locaux de Sébroko et que la mairie pouvait négocier auprès des structures compétentes pour l'affectation des 60 logements. Nous avons pris contact avec les responsables de la Sorbonne avec qui nous avons discuté, avec les autorités de tutelle également. A deux reprises, nous avons fait des opérations de déguerpissement mais chaque fois, les sorbonnards et les commerçants se sont réinstallés. Nous avons pris attache avec l'autorité de tutelle qui nous a signifié que compte tenu de la sensibilité de la situation sociale de surseoir à cette opération. Voilà pourquoi depuis le 27 mars 2008, nous n'avons pu déguerpir des 60 logements les sorbonnards.

On peut donc dire que cet espace ne fait plus partie du patrimoine de la mairie ?
L'espace fait partie de la commune du Plateau mais il n'est pas géré par la mairie du Plateau. Il échappe totalement à la gestion de la mairie.

En clair vos services ne prélèvent pas de taxes à la Sorbonne. ?
Le maire n'ayant pas autorisé l'installation d'un marché anarchique dans ces lieux et pour être en harmonie avec elle-même, elle ne pouvait pas y prélever des taxes. Le faisant, c'est comme si elle acceptait l'existence de l'anarchie qui règne à cet endroit. Pire, chaque fois qu'un agent de la mairie s'aventurait à la Sorbonne, il est agressé. Même quand il traverse la zone.

En terme financier, c'est une grosse perte ?
C'est une perte énorme parce que vous vous rendez compte que nous avons fermé notre marché central en 2002 pour la construction d'un espace commercial plus viable et donc nous ne pouvons pas accepter un tel marché là-bas. Avec cette situation, nous estimons que par mois, la perte de la mairie est évaluée à 5 et 7 millions de francs Cfa.

Un responsable de la Sorbonne que nous avons approché a expliqué qu'en aucun moment le maire n'a été empêché de prélever ses taxes à cet endroit. Vous, vous dites le contraire. Alors quelle est la vérité sur ce sujet?
Nous ne disons pas le contraire, nous disons que la Sorbonne en tant qu'activité commerciale, n'est pas autorisée au Plateau. Le maire n'a jamais admis cette installation anarchique. Et cela tranche avec sa vision du Plateau qui, pour nous tous, est la vitrine d'Abidjan. Donc nous ne pouvons pas accepter avec les efforts que nous faisons pour assainir l'environnement, l'existence d'un tel espace dans la commune .Quand vous êtes à l'immeuble Jeceda et que vous regardez la Sorbonne, vous avez l'impression que vous êtes dans deux mondes différents. Si les responsables de la Sorbonne sont honnêtes, ils vous diront que plus d'une fois, le maire a eu à les rencontrer et leur a fait des propositions. Il leur a demandé en tant qu'activité d'éveil de la conscience de la population, que ces débats se tiennent entre 12 heures et 14 heures mais à l'espace des jardins publics. Nous estimons que c'est une activité qui ne doit pas permettre à quelqu'un de vivre. Donc les gens vont au travail et peuvent venir aux heures indiquées assister aux débats après s'être restaurés ailleurs. Ils ont dit qu'ils partaient réfléchir après ils sont revenus pour nous dire qu'ils exigent l'activité commerciale parce qu'ils vivent de ça sinon, ils n'auront rien gagné dans la crise. Ils prélèvent donc des taxes aux commerçants quotidiennement, ils leur prennent de l'argent pour les installer. Les gens payent des droits d'installation. Mieux, ils nous ont fait savoir qu'ils existent là pour défendre les institutions de la République. Mais savent-ils ce que les commerçants ont dans leurs sacs ?

Vous posez le problème de sécurité ?
Oui, la sécurité même de la commune. On a eu à remarquer que le chef de l'Etat a fait des arrêts pour les saluer. Si jamais parmi ces commerçants, il y a des bandits, est-ce qu'ils n'auront pas contribué à trahir les institutions de la République ? Ils nous ont fait savoir qu'ils maîtrisaient la situation et qu'ils restaient sur leur position. Nous leur avons proposé de libérer les trottoirs afin que toutes leurs activités soient concentrées à l'intérieur de sorte que nous assainissions l'environnement .Ils ont donné leur accord au cours d'une réunion avec les autorités de tutelle . Mais quelques semaines après, ils se sont réinstallés à l'extérieur .On a compris que c'est une affaire d'activités lucratives qui génèrent de gros moyens.

Le bâtiment qui se trouve à l'intérieur n'est pas habité. Où sont partis les locataires ?
Le bâtiment n'est pas vide aujourd'hui. Nous venons souvent intervenir dans la commune dans le cadre de l'assainissement. Nous faisons travailler des équipes nuitamment mais plusieurs fois nous avons été surpris de constater des couples à l'intérieur. Du rez de chaussée jusqu'à un niveau de l'étage, il y a la lumière la nuit. Ça veut dire que les maisons qui sont là-bas sont utilisées à des fins de logement et on nous dit aussi des prostituées y sont installées.On nous informe aussi que des activités pas claires se passent à ce endroit. On nous parle de drogue. Mais la preuve matérielle que nous avons et qui nous alarme c'est des risques d'incendie que nous vivons chaque jour. Parce que le feu de gaz qui alimente le Jeceda y est installé et autour de ce feu, des gaz à ménage sont allumés, des fourneaux sont allumés et en cas de fuite de ce gaz, c'est toute la moitié du Plateau qui peut être incendiée.

Face à tout cela, le maire a-t-il baissé les bras ?
Non. Il dépend d'une tutelle. Il a saisi cette tutelle et il attend sa réponse pour réhabiliter cet espace. Voilà ce qui retarde ce projet.

Interview réalisée par DJE KM



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