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Société Publié le samedi 2 janvier 2010 | Le Patriote

Réveillon de la Saint Sylvestre 2009 - Une fête plutôt sobre

2009 a vécu. Vive donc 2010. Le passage à cette première décennie du 20e millénaire, a donné lieu à des festivités à travers le monde, comme c’est le cas chaque fois qu’on passe d’une année à une autre. Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, n’a pas dérogé à la règle. Constat.

Contrairement au réveillon de la Noël, les Abidjanais, ne se sont pas fait prier pour participer au Réveillon de la Saint Sylvestre, même, s’il est vrai qu’Abidjan n’a pas connu l’animation habituelle, en pareille circonstance. La célébration de la nouvelle année aura connu des fortunes diverses. Partie de Koumassi à 21h35, notre randonnée nous aura conduits dans plusieurs communes d’Abidjan. Il est 21h 40 quand notre équipe de reportage arrive au niveau du marché de Marcory, où se situe la célèbre Rue dénommée « mille maquis ». Les choses à ce niveau démarrent mal pour les habitants des quartiers environnants. Les uns et les autres s’éclairent à l’aide des portables pour cause de coupure d’électricité. « J’espère que la lumière viendra à temps pour nous permettre de bien fêter notre 31 », indique, anxieux, le jeune KL qui a fait le déplacement depuis Port-Bouët. A Abobo, qui nous accueille ensuite, l’ambiance est toute autre. Déjà au niveau du 2e arrêt, des centaines de jeunes se sont donné rendez-vous pour la fête. Par groupes de deux, trois, quatre parfois plus, ils ont pris place dans les différents maquis ou même, sur la route. Il est plus de 22h. « Nous sommes venus faire la fête. Nous comptons rester jusqu’au petit matin », annonce Mlle F Koffi, quelque peu éméchée. Après le 2e arrêt, nous mettons le cap sur le quartier SOS et l’Avenue Casa, toujours à Abobo. Là, les Abobolais sortis nombreux, festoient dans les différents lieux de distraction. Lorsque nous arrivons au quartier Plaque, l’ambiance est montée d’un cran. La voie principale qui mène au quartier est barrée. Impossible pour les véhicules de s’y aventurer. Les forces de l’ordre veillent au grain au niveau du barrage. Au fur et à mesure que nous nous avançons, la foule devient compacte. Des chaises sont disposées sur la voie pour accueillir les clients, les casiers de boisson vides, remplacent par endroits, les tables. « On ne barre pas cette route tous les jours. En plus, il n’y a jamais eu autant de monde ici », constate une vendeuse d’oranges. 23h30, nous décidons de quitter Abobo pour Yopougon via le Plateau. Après un embouteillage monstre au niveau du marché de la commune, nous arrivons sur le pont De Gaulle. Il est minuit. La circulation pendant une quinzaine de minutes sera interrompue. Plusieurs automobilistes ont immobilisé leur véhicule pour contempler les feux d’artifice qu’ils ont accompagnés, par moments, par des applaudissements. A minuit 15mn, la voie étant ouverte, nous prenons la destination du CHU de Yopougon où malheureusement, nous n’avons pas pu voir le premier bébé de 2010 de cet hôpital. « Le médecin de garde est en bloc opératoire, vous ne pouvez donc pas avoir accès ni au bébé ni à sa mère », a indiqué l’infirmière qui nous a reçus. Contrairement à Abobo, Yopougon et notamment la Rue Princesse, n’a pas connu l’affluence des grands jours. « L’année dernière, aucun véhicule ne pouvait prendre cette rue », fait remarquer Mlle Adélaïde K. Contrairement aux années passées, les jeunes ont damé le pion à leurs aînés au niveau de la mobilisation.

Les mineurs prennent le pouvoir

Pour la plupart, que ce soit à Abobo, Yopougon, Marcory ou Koumassi, nos interlocuteurs étaient des adolescents et même souvent des mineurs. A Abobo surtout, des mineurs, ont constitué leurs groupes pour participer à la fête. « Je suis venu avec des amis du quartier. Nous avons décidé de veiller jusqu’au matin », déclare sous le couvert de l’anonymat, un bambin à qui nous donnons 10 ans et avec qui nous avons échangé au niveau du 2e arrêt d’Abobo. Plus loin, soit au quartier Plaque, c’est au autre gamin de 11 ans qui nous aura surpris. « Je suis avec un ami de mon quartier. Nous sommes là pour la fête. Nous nous sommes cotisés depuis des mois pour cela », précise fièrement le jeune F Koffi. Les jeunes ne sont pas en reste. Une canette de bière à la main, une fille, qui n’a pas encore 12 ans, ne cessait de se trémousser au milieu des ses amis, tous du même âge. Dans les autres salons, le constat est le même. Ce sont des adolescents qui ont pris place et qui, au niveau d’Abobo, faisaient la course à la bière. Sur chacune des tables, se sont au minimum deux caisses de canettes qui étaient posées. « Nous faisons les canettes à 600 FCFA. Les jeunes les préfèrent aux bouteilles », a indiqué un employé d’un bar. Avant d’ajouter : « on ne se plaint pas. Ça marche pour nous ». Les plus âgés ont décidé de rester chez eux. « De plus en plus, les hommes d’un certain âge préfèrent rester en famille pour la fête », a constaté A Etienne. Les jeunes ont, certes, fait couler à flot la bière, mais, les tenanciers des autres commerces n’ont pas chômé. Il s’agit des vendeurs de poissons et de poulets braisés, mais aussi des transporteurs, des couturiers et des coiffeurs. « Ecoutez, il est 2 h du matin, et je suis encore en train de vendre. Ça marche bien pour moi », s’est réjoui Mme Houphouët, vendeuse de poissons braisés à Koumassi 05. Pour une fois, dans la même commune, les Woro-Woro ont roulé jusqu’au petit matin. « Si tous les jours pouvaient être des « 31 » on se plairait dans le métier de chauffeur de Woro-Woro, a constaté M. Kouassi. Du côté des couturiers, ont n’a pas évité les traditionnelles palabres avec les clients. « Je suis venu pour qu’il finisse mon habit. Il m’avait donné rendez-vous pour 23h. Il est 3 h du matin, il n’a pas fini mon travail », s’est lamentée Mlle Essoh dans un atelier de couture à Koumassi. Comme elle, beaucoup d’autres personnes ont mal vécu la Saint Sylvestre. Les plus grosses victimes ont été celles de l’abus d’alcool. Plusieurs fêtards ont dû être transportés par leurs camarades. Et les bagarres n’ont pas manqué. Tout ceci, s’est passé sous le regard des éléments des Forces de défense et de sécurité.

Les FDS présentes

Difficile de passer d’une commune à un autre ou même de circuler à l’intérieur des différentes communes pendant cette nuit. Plusieurs barrages ont été dressés à divers endroits d’Abidjan. A Abobo, le barrage dressé au niveau du marché, a créé un embouteillage monstre, tout comme à Marcory. Ce dispositif qui se voulait sans doute dissuasif a causé beaucoup de désagréments aux Abidjanais. Les forces de l’ordre n’ont donc pas chômé. Même si le bilan de leurs interventions n’est pas pour le moment pas connu, il est certain que beaucoup de malfrats sont tombés dans leurs filets. Au niveau des sapeurs pompiers militaires de l’Indenié, le bilan est de 29 interventions, dont 5 pour la lutte contre les flammes, 18 pour des accidentés et 6 pour le transport de personnes vers les centres de santé de la place. Au niveau de la caserne de la zone 4, on annonce un décès. Au total, les Abidjanais ont vécu diversement la fête de la Saint Sylvestre. Le bonheur, l’insouciance et la joie pour certains, la tristesse pour les autres.
Thiery Latt
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