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Politique Publié le lundi 4 janvier 2010 | L’expression

Les deux mondes

Tous les ivoiriens en âge légal de les posséder et qui se sont faits enrôlés. Il faut convenir avec le Secrétaire général des Forces nouvelles que le pays a réalisé des pas de géants dans la sortie de crise. Mais, presqu’au même moment où se tenait à Odienné la réunion entre Guillaume Soro et ses hommes, à Abidjan, des familles étaient encerclées nuitamment, réveillées de façon musclée, rouées de coups et embarquées par les éléments du Centre de commandement des opérations de sécurité, le fameux CECOS. Les gendarmes sont venus enlever environ dix huit personnes dans une cour commune, dans le quartier de Williamsville, le mercredi 30 décembre 2009, vers 3 heures du matin. En poche, l’officier qui dirigeait la troupe détenait une liste de personnes recherchées. Pour fraude à la nationalité. Des hommes et des femmes dont la quasi-totalité sont de ce monde… de « gros boubou ». Ils seront détenus comme de vulgaires bandits, humiliés par des forces régulières après avoir été traumatisés et brutalisés comme des sous hommes ! Au fond, s’il y a des conquêtes notables obtenues parfois au prix de sacrifices lourds, le mal ivoirien hélas, demeure. Et le problème est tout simple : l’Etat ivoirien reste dans l’incapacité notoire d’appliquer à ses citoyens, tous ses citoyens sans exception, la même loi et d’observer l’équité entre tous. Pour le cas d’espèce de la dérive du CECOS à Williamsville, des ivoiriens font l’objet de dénonciations calomnieuses, et contrairement aux prescriptions sur le contentieux de la liste électorale, ils sont bafoués dans leur dignité au mépris des règles en la matière. Dans le même temps, dans plusieurs localités du pays, des chefs de villages établissent des « attestations de nationalité » avec lesquelles une catégorie de personnes sont validées sur la liste électorale. Alors que le contentieux exige que ce soit le certificat de nationalité, le seul document administratif qui établit le lien de citoyenneté, qui puisse permettre de valider ces cas. Le passé récent de la Côte d’Ivoire, y compris l’année 2009 qui s’en est allée, est jalonné de ces marques indignes d’une république, d’un Etat moderne et de la démocratie tant espérée par tous. De simples tares d’une vie politique normale en construction ? Si tel est le cas, le pays devra très vite se défaire de ces tares et adopter les normes partout en vigueur. La Côte d’Ivoire a un énorme potentiel économique et social que ses populations sont impatientes de remettre efficacement en route. Pour cela, des élections honnêtes dans un climat rasséréné, le triomphe du droit et la régénérescence de l’Etat sont le passage obligé. Et les vœux pour l’année 2010.

D. Al Seni
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