Le Fpi donne l’impression d’être serein, mais dans le fond, il vit des crises internes. C’est le cas de la relation « je t’aime – moi non plus » entre Gbagbo et son dauphin Mamadou Koulibaly. En effet, pour des raisons diverses, le chef de l’Etat ne supporte plus la concomitance avec le vice-président de son parti. Et pour ne pas porter la responsabilité d’un éventuel revirement de situation, il a émis la volonté de créer un Sénat qui a les mêmes missions que l’Assemblée Nationale. Son objectif principal est de diminuer l’influence de Mamadou Koulibaly qui passe pour être un chef charismatique ayant une forte personnalité. Le sénateur a les mêmes missions et les mêmes avantages que le député. Aussi, le futur nouveau chef se présentera forcément comme le rival de Mamadou Koulibaly, et les chefs des deux chambres parlementaires risquent de se marcher sur les pieds. Une co-existence qui mettra certainement mal à l’aise le chef du pouvoir législatif. Si l’Assemblée Nationale est un lieu d’expression démocratique, le Sénat disposera de l’initiative législative qui peut se traduire par le dépôt de proposition de lois. En matière de contrôle de gouvernement, le député et le sénateur ont un pouvoir identique. D’autre part, il faut noter que le Fpi s’engage en cas de victoire, à procéder à des réformes institutionnelles. Gbagbo veut, dans ce cas, consolider le régime présidentiel adopté par la Côte-d’Ivoire après les Indépendances. Mamadou Koulibaly a une autre vision en ce qui concerne les réformes institutionnelles. Pour lui, il faut un changement du cadre institutionnel. Il préconise que le régime parlementaire remplace le régime présidentiel, parce que selon lui, le régime présidentiel « fait des petits rois dans les républiques africaines. Ce régime est un enclos de sauvageries politiques, primitives, tribalistes ou ethniques permettant de violer les droits individuels. » L’on le voit bien, les deux personnages ont des visions opposées, et chacun est convaincu du bien fondé de sa position. La question fondamentale qui s’impose actuellement est bel et bien de savoir si les sénateurs seront élus, ou seront – ils nommés ? Si la deuxième alternative est la conduite à tenir, l’on ne sera pas étonné de constater la promotion du copinage sans mérite. Voici la Côte-d’Ivoire d’aujourd’hui.
Dos
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