Ni son rang de pasteur, ni sa musculature encore moins le titre de propriétaire des lieux qu’il a n’ont pu voler à son secours. Il a été cueilli à son arrivée à Kouté Village, dans la commune de Yopougon, avec des morceaux de bois et autres armes blanches. « J’ai été roué de coups. On m’a tabassé comme un bon à rien », affirme Agnéro Benjamin, l’homme de Dieu en question. Selon lui, Mlle Sangaré Adjara louait un espace appartenant au patrimoine de l’église. « Elle avait construit sur le site un maquis. Dans les clauses du contrat, le loyer a été fixé à 150.000 Fcfa. Elle exploitait donc l’espace depuis 2008. Tout se passait bien jusqu’au mois d’octobre 2009», explique Benjamin, précisant que les rapports se sont dégradés dès que l’aîné de Adjara a mis le nez dans l’affaire. «Sangaré Lassiné, qui est son frère et aussi un conseiller municipal, lui a dit de ne plus payer le loyer. Sous le prétexte que l’espace était une propriété de la mairie. Je me suis opposé car nous avons tous les papiers qui attestent que le site est la propriété de l’église. Face à son refus de verser le loyer, je suis donc venu lui dire de quitter les lieux », ajoute le guide religieux. C’est le pas qu’il ne fallait pas franchir. Lassiné, sa sœur et une horde de jeunes gens poursuivent M. Agnéro. Ils se sont rués sur lui. « Ils m’ont violement frappé. J’ai été humilié, saisi à la ceinture comme un fraudeur de bus. Tout le quartier est sorti pour me voir. Je tiens à signaler que cette dame est le frère aussi de l’un des tueurs du substitut du procureur Sioblo. Il y a donc de quoi s’alarmer », soutient toujours le pasteur. Mais, la juge pénale du tribunal de Yopougon veuille à ce que l’interrogatoire soit recentrer sur deux chefs d’accusation, à savoir : Coups et blessures volontaires et destructions de biens d’autrui. « On ne vous entend pas pour le meurtre du procureur. On n’est bien d’accord?», rappelle-t-elle à l’homme de Dieu. Et l’interrogatoire se poursuit. Auparavant, Mlle Sangaré Adjara, l’auteur de la plainte contre le pasteur, indique au juge qu’elle ne parlera pas en l’absence de son avocat. Prenant acte de cela le président du tribunal autorise au prévenu de relater sa version (expliquée plus haut). Mais, malgré l’absence de son avocat, Mlle Sangaré Adjara a rejeté les déclarations de l’accusé en promettant des témoins pour la prochaine audience. « Moi aussi, j’ai un conseil en la personne de Me Ouattara. J’ai aussi des témoins », déclare Benjamin. La juge décide alors de renvoyer l’affaire au 20 janvier. Le rendez-vous est donc pris.
Ouattara Moussa (Stagiaire)
Ouattara Moussa (Stagiaire)