Réputé autrefois être un chaudron, le campus de Cocody s’est éteint ces dernières années pour laisser émerger une « petite ville » calme et apaisée au sein de laquelle population estudiantine et autorités administratives de côtoient, entretiennent un bon commerce, se respectent. Chacun dans sa sphère s’atèle à remplir au mieux sa mission. « Les étudiants étudient et moi j’administre. C’est aussi simple que ça », explique avec beaucoup d’assurances, le Directeur du Centre régional des Oeuvres Universitaires (CROU) d’Abidjan, le Dr Obodji Sécka qui nous recevait dans le cadre du dossier que nous réalisons sur la vie dans les cités universitaires. Le patron du crou d’Abidjan révèle que l’accalmie constatée sur le campus de Cocody et dans les dix neuf (19) résidences universitaires de la capitale économique est surtout le résultat des rapports francs que lui et son administration entretient avec l’ensemble des mouvements estudiantins. « Nous avons convenu d’un modus vivendi avec eux. Je ne leur fais pas de promesses que je ne puisse tenir. Quand vous entretenez un tel état d’esprit, les choses ne peuvent que fonctionner pour le mieux. ». Est à déduire que tout va donc pour le mieux ! Tout ? Enfin presque tout, si nous convenons qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite. Tenez par exemple. Pour ce qui concerne les chambres dans les résidences universitaires, le Directeur du Crou d’Abidjan, affiche un total de 9.585 lits. Une capacité d’accueil largement en deçà de la demande qui avoisinerait, selon des estimations concordantes les 30.000 lits. Soit trois fois l’offre actuelle ! Le Directeur du CrouA en est-il informé ? « Nous savons cette triste réalité des étudiants squattant à plusieurs une même chambre. Mais on est obligé de fermer les yeux sur cette situation parce qu’il n’ y a pas pour l’heure d’autres solutions », s’empresse t-il de faire remarquer. Comme il faut s’y attendre, cette forte densité pose de multiples problèmes, notamment celui de la qualité des structures d’accueil et des prestations du CrouA notamment au niveau de la restauration et de la maintenance des infrastructures. La grosse grogne des étudiants à propos des longues files d’attente aux restos, des plats proposés de même que l’ardoise du milliard et demi que le centre doit aux opérateurs chargés de la restauration peuvent-il trouver leurs fondements dans la problématique de la surpopulation évoquée plus haut ? Face à ce tableau visiblement désespérant le Dr Obodji n’en démord point. Lui et son équipe affichent plutôt leur détermination à remettre en marche l’horloge du développement et élaborent des initiatives susceptibles d’offrir une alternative à la paupérisation des caisses causées par l’amaigrissement continue de la dotation de l’Etat. Gestion saine et rigoureuse des ressources tirées de la location des chambres (estimées pour le compte de l’exercice 2009-2010 à 200 millions Fcfa), recensement et organisation des commerçants opérant sur le campus dont le nombre serait d’un peu plus de 240. Mieux, la direction du Crou d’Abidjan prévoit de réaliser sur le site de Cocody, un grand centre commercial pour caser sur un même espace l’ensemble des commerçants. « Cela nous permettra d’optimiser nos ressources et de mieux prendre en compte les questions auxquelles nous sommes confrontées », assure le Dr Obodji.
G. De M
G. De M
