Passée la décennie 1980 où la Côte d'Ivoire, a été confrontée au phénomène reçurent de délestage. Le gouvernement ivoirien d'alors, a pris l'option d'accroître sa capacité de production d'énergie électrique en vue de satisfaire entièrement la demande nationale en électricité. Et partant, de réduire sa dépendance vis-à-vis des pays voisins comme le Ghana. Cet accroissement des capacités de production a permis à la Côte d'Ivoire d'être exportatrice de son excédent à des pays comme le Ghana, le Togo, le Bénin, le Burkina Faso et le Mali à partir de 1995 grâce au développement des interconnexions des réseaux électriques de l'Afrique de l'Ouest , qui ne cesse de se déployer vers la Mauritanie et le Liberia. L'exportation d'énergie électrique est réalisée à partir des différents barrages hydroélectriques- et des centrales thermiques de Ciprel et d'Azito. Seulement voilà, depuis quelques années, la fourniture d'électricité en Côte d'Ivoire est de plus en plus perturbée. Avec comme conséquence, depuis la crise déclenchée depuis 2002, des difficultés dans l'exploitation d'un réseau vieillissant d'une part, et de nombreuses contraintes d'exploitation d'autre part. Il est à noter que la puissance installée en 2009 de la Côte d'Ivoire est de 1210 MW dont 604 Mw pour les barrages hydrauliques et 606 Mw pour les centrales thermiques. " Ainsi, selon la Compagnie ivoirienne d'électricité, (Cie) la disponibilité de puissance à la pointe de 2009 est évaluée à 859 Mw contre une demande nationale à la pointe de 876 Mw. Ce qui donne un écart de 17 mégawatts. Cet écart représente un déficit de production aux heures de pointe conduisant à des délestages " Dans ces conditions, l'Etat ivoirien peut-il honorer ses engagements pris dans le cadre du contrat de fourniture d'énergie électrique passé avec les voisins ? Sur ce point, la réponse de M. Kouassi Mathias, Secrétaire général de la Cie est sans ambages : "Nous n'exportons pas pendant les heures de pointe en Côte d'Ivoire, c'est-à-dire entre 18 heures et 23 heures 00 minute. Mieux, nous n'exportons que l'excédent aux heures creuses" il convient d'ajouter que la Compagnie ivoirienne d'électricité n'est qu'un simple exécutant des clauses des contrats négociés individuellement entre l'Etat ivoirien et les sociétés d'électricité des pays voisins. Il en est de même du prix du kilowattheure qui varie d 'un contrat à un autre. Ce prix du kilowattheure varie entre 35 et 45 Fcfa. Un prix compétitif par rapport à d'autres pays où, le kilowattheure coûte plus cher " Nous indique une autre source. Par ailleurs, il convient de préciser, que l'exportation de l'électricité permet à l'Etat ivoirien de rentabiliser ses investissements de production. De 2005 à 2007, c'est en moyenne 40 milliards de Fcfa par an de ventes à l'exportation recouvrés par la Cie qui ne perçoit que 3 à 4%. En 2006, la Côte d'Ivoire selon les statistiques de la Direction de l'Energie, a exporté vers les installations de la Vra, l'équivalent de la Cie au Ghana, 656,4 GWh (soit 61,6% des exportations). Contre 272,4Gwh vers la communauté électrique du Benin (Ceb), pour 26,5%. Pendant que la Société nationale burkinabé d'électricité (Sonabel) et Electricité du Mali (Edm) ont reçu respectivement 135,6 Gwh et 2 Gwh, soit en tout 1066,4 Gwh. Face aux contraintes internes de la Côte d'Ivoire, faut-il arrêter la fourniture aux pays voisins ? Sur ce point, la position de M. Traoré Amidou Dga chargé des Transports et mouvements d'Energie est claire : " la Cie n'exporte pas aux détriments de la population locale. L'exportation est faite à outrance quand nous n'avons pas de charge. Aussi, un système interconecté est profitable à la Côte d'Ivoire. Car techniquement, plus il y a des machines sur le réseau, plus il est stable. En 1984, c'est le Ghana qui nous a sauvé, lorsque la Côte d'Ivoire organisait la Can de football. Sur le plan financier, l'interconnexion rapporte " Par ailleurs, face à la demande très forte et croissante l'Etat ivoirien ne peut-il pas envisager l'exploration des immenses potentialités qu'offrent les énergies renouvelables comme le solaire ? (Voir encadré)
Économie Publié le samedi 9 janvier 2010 | Le Temps