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Économie Publié le jeudi 21 janvier 2010 | Nord-Sud

Bonne gouvernance et lutte contre la corruption : Le gouvernement prépare les mécanismes de repression

La corruption a atteint des proportions inquiétantes dans l’administration publique. Toute chose de nature à compromettre la relance économique post-crise. Une nouvelle stratégie de promotion de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption est en préparation depuis hier à Yamoussoukro.


La Côte d’Ivoire est à la recherche de ses repères économiques et sociaux. A cause des effets néfastes de la crise qu’elle connaît depuis 7 ans, l’appareil de l’Etat s’est fortement déstructuré avec notamment une dégradation des principaux indicateurs de la gouvernance. En effet, l’affaiblissement des institutions de contrôle et l’insuffisante application des mécanismes de sanction ont favorisé au sein du secteur public, la persistance de l’anomie dans la gestion de la chose publique, l’accroissement de la fraude dans la délivrance des actes administratifs, la corruption et la mauvaise gestion des deniers publics.

«La corruption, un mal pernicieux»

Face à la gravité de la situation, les pouvoirs publics ont décidé de prendre des mesures importantes pour éviter au pays une dérive totale. Pour accompagner la relance économique dans un cadre de gestion transparente, efficace et efficiente, le gouvernement s’est engagé dans le cadre du Programme économique et financier 2009-2011 (soutenu par la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance) à élaborer et à adopter un Plan national de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption pour la période 2010-2014 (document de 116 pages). Hier à Yamoussoukro, à l’ouverture du séminaire de validation dudit document, le ministre du Plan et de la planification et du Développement, Bohoun Bouabré, a relevé les profonds dysfonctionnements des institutions de l’Etat et les multiples insatisfactions au niveau des attentes des populations.
Selon lui, beaucoup d’efforts ont été faits. Cependant, nombreux sont les concitoyens qui demeurent peu satisfaits du fonctionnement de leurs institutions, notamment en matière de démocratie et de promotion de l’Etat de droit. «Des attentes pressantes sont exprimées quant à la performance de notre administration publique et de la qualité du service public. De fortes présomptions de dysfonctionnement, voire de corruption pèsent sur notre système judiciaire et notre système de sécurité, alors qu’ils apparaissent comme les principaux piliers de l’exercice de l’autorité de l’Etat », a déploré le ministre du Plan. Pour lui, dans tous les milieux, les pratiques dangereuses de corruption et d’enrichissement sans cause se développent et cristallisent l’attention de tous. «La corruption, ce mal pernicieux, n’a jamais fait que retarder le développement en affaiblissant l’Etat. Elle atteint celui-ci dans toutes ses dimensions. Mais, elle se montre plus dangereuse en ce qu’elle touche à ce que l’Etat a de plus certain : la justice et la sécurité », a-t-il fustigé. Insistant sur le fait que ce phénomène rend la justice légère et friable, et aveugle le système de sécurité. Toute chose qui entraîne la dégradation de l’environnement économique et avec lui, compromet l’égalité des chances. L’ancien ministre de l’économie estime que le Plan 2010-2014 est ambitieux, mais il doit s’inscrire également dans le cadre d’un développement durable qui prend en compte l’efficacité économique, l’équité sociale et la protection de l’environnement. Au dire de Mme Amani Roberte Dride, Secrétaire nationale à la Bonne gouvernance et au renforcement des capacités, la reconstruction nationale, la relance économique et la lutte contre la pauvreté exigent avant toute chose, l’amélioration de la qualité de la gouvernance. Et le Plan national qui est le résultat d’un processus participatif, apparaît à ses yeux, comme un outil essentiel de planification et de programmation de l’action du gouvernement dans le cadre de la reconstruction post-crise. L’objectif est de recueillir les observations de l’ensemble des acteurs de développement sur certains points avant la validation. Il s’agit entre autres des principales conclusions du diagnostic sur la gouvernance en Côte d’Ivoire et les axes majeurs identifiés, des réformes proposées et le cadre de résultats qui définit les indicateurs de mesure et tout le dispositif de suivi-évaluation de leur mise en œuvre. Le représentant officiel du siège de la Bad à Abidjan, Jean-Paul Ehounou, a prévenu que «le choix des instruments utilisés pour dispenser l’appui de la Bad et les autres partenaires tient de plus en plus compte des défis de gouvernance auxquels font face les pays.» «La Bad s’attachera à appuyer la Côte d’Ivoire à renforcer les mécanismes nationaux de gestion des ressources publiques, en s’intéressant en particulier aux institutions de contrôle et aux mécanismes de responsabilisation », a-t-il précisé. Notons que les travaux prennent fin aujourd’hui.

Cissé Cheick Ely, envoyé spécial à Yamoussoukro
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