Les artères principales du village étaient barricadées, hier. Aucune circulation, les commerces et le marché sont fermés depuis le lundi dernier. Sur des pancartes sont écrits "Nous ne voulons plus de Sahiri Jean comme chef", "Non à une gestion financière sans bilan", "Messieurs, laissez la parodie, laissez la justice faire son boulot", "Non à l'intrusion de l'exécutif dans le judiciaire". Le village est sur pied de guerre. Les jeunes du village ont décidé de passer à la vitesse supérieure pour faire entendre à qui le veut, qu'ils ne veulent plus du chef Sahiri Agbohoun Jean. La crise opposant les habitants du village Guéssihio, dans la commune de Gagnoa, et le chef Sahiri Agbohoun Jean est en train de prendre une autre tournure. Les populations qui réclament la démission du chef qu'ils accusent de malversations financières, font face au sous-préfet Gauze Ignace Désiré, qui a ouvertement pris fait et cause pour ce dernier. Voulant vaille que vaille mettre à exécution son projet d'arrestations de tout habitant du village qui se dresserait contre le chef Sahiri désormais devenu son protégé, il fait face à la colère des populations villageoises qui comprennent mal ses agissements. Selon une source à Guéssihio, qui a requis l'anonymat, "le sous-préfet a porté plainte sous le prétexte que son autorité a été bafouée lors d'une réunion qu'il a convoquée dans le cadre de la crise opposant les populations de Guéssihio à leur chef, à laquelle il a brillé par son absence. Et pour cela, il veut bonnement nous faire arrêter. C'est tout simplement du zèle qu'il fait et un abus d'autorité grotesque à l'encontre des populations". Depuis le mardi donc les habitants de Guessihio ont fait fermer tous les commerces et le marché. "Aucun véhicule ne rentre et ne sort du village. Le chef est assigné en résidence peut-on on dire. Le dimanche dernier, c'est plus d'une trentaine de riverains qui ont été convoqués au commissariat de Gagnoa sous ordre du sous-préfet". Qui aurait, selon des sources crédibles, ordonné au commissaire de les mettre immédiatement aux arrêts parce que son autorité aurait été bafouée. N'eût été l'intervention d'un cadre du village, ceux-ci seraient derrière les barreaux. Ce vendredi, les jeunes convoqués seront devant le parquet pour être entendus. Dans un dernier courrier adressé aux plaignants du chef, le sous préfet précise que Sahari Jean n'est pas responsable des détournements et autres malversations qu'on lui impute. Ce sont plutôt ses collaborateurs qui en sont responsables. Nous y reviendrons.
Jean Prisca
Jean Prisca
