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Politique Publié le samedi 23 janvier 2010 | Le Patriote

Repression des manifestants de l’opposition : Gbagbo va-t-il s’exposer à un TPI ?

L’opposition ivoirienne marche. Une manifestation pour crier son ras-le-bol devant la volonté manifeste de la minorité présidentielle d’arrêter le processus de paix. L’atmosphère dans laquelle baigne la Côte d’Ivoire à la veille de cette marche, ressemble fort bien à celle que nous avons vécue en 2004. Le 25 mars de cette année, les opposants avaient projeté de marcher pour réclamer l’application de l’accord de Marcoussis. La marche a été interdite par les commandants de la garde républicaine et du Palais présidentiel. Se fondant sur le droit de manifester, consacré par la Constitution ivoirienne, les opposants avaient maintenu leur marche. A peine, ont-ils pris les rues qu’ils ont été froidement cueillis par la soldatesque de Gbagbo, infiltrée par les miliciens. Le bilan a été très lourd. Au moins 150 personnes tuées officiellement selon les rapports établis par les Nations Unies. Les temps ont beaucoup changé. Gbagbo, qui a pour l’instant échappé à la justice internationale après ce pogrom, se retrouve devant un autre défi. Les jeunes du RHDP marcheront pour libérer la RTI des serres de la minorité présidentielle qui devient de plus en plus arrogante. Ils marcheront parce qu’ils n’ont pas d’autres voies. Gbagbo va-t-il prendre le risque de tirer sur eux ? C’est une grosse menace que personne ne lui conseillerait. La justice internationale est désormais à sa trousse. Lui et l’ensemble de ses responsables militaires, doivent comprendre que les droits de l’homme sont une valeur qu’on ne bafoue pas à sa guise. Il n’y a qu’à voir le sort réservé à Dadis Camara en Guinée pour le comprendre. Le 28 septembre dernier, il a autorisé ses soldats à ouvrir le feu sur des manifestants aux mains nues. La centaine de morts enregistrée lui vaut aujourd’hui une menace de comparution devant la justice internationale. Quelques semaines après les tueries, l’ONU a diligenté une enquête qui a conclu à la responsabilité de la junte militaire. Après le Capitaine Dadis, Gbagbo va-t-il prendre le risque de braquer sur lui, les phares de la CPI en autorisant, encore une fois, l’armée à tirer sur des manifestants aux mains nues ?

Charles sanga
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