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Société Publié le lundi 25 janvier 2010 | L’expression

Yamoussoukro/ Sites touristique : Les caïmans d’Houphouët laissés pour compte

Les caïmans de Yamoussoukro, propriété du premier président de la Côte d’Ivoire, sont aujourd’hui abandonnés. Ces animaux, qui naguère ont constitué une curiosité touristique, ne font plus recette.

C’était un passage obligé pout tout touriste qui foulait pour la première fois le sol de la ville natale du premier président de la Côte d’Ivoire moderne. Aujourd’hui, l’endroit est pratiquement dédaigné par les voyageurs qui arrivent à Yamoussoukro. Pourtant, sa position, au bord de la voie nationale en fait un endroit attractif. C’est que le lac aux caïmans de Félix Houphouët-Boigny a perdu de son lustre d’antan. Il est maintenant couvert de déchets et de salades aquatiques, ce qui dénote de son manque d’entretien. Un constat, triste, que dresse le responsable des surveillants des caïmans du palais présidentiel. Banao Boualayé 55 ans, d’origine burkinabé, surveillant en chef des caïmans depuis plus de 30 ans, précise la situation de ces bêtes depuis la disparition d’Houphouët-Boigny. « Contrairement au temps du vieux, les caïmans du palais présidentiel sont de moins en moins bien entretenus », regrette-t-il. Et de poursuivre, un brin nostalgique, que ces caïmans « ne mangent actuellement que 30 kg de viande par jour alors que par le passé, plusieurs bœufs étaient abattus par jour pour eux ». Banao révèle encore qu’il y a plus de deux cents caïmans dans les lacs du palais présidentiel, sans compter ceux des autres lacs. Ces caïmans sont désormais pris en charge par le président Gbagbo, affirme-t-il. « Depuis la mort du président Houphouët, c’est le chef de l’Etat Laurent Gbagbo qui s’occupe des caïmans. Ces bêtes mangent 30 kg de viande par jour. Mais, des visiteurs leur achètent souvent de la viande et des poulets. Ils se nourrissent aussi de poisson », confie-t-il. Avant d’affirmer que la non satisfaction de leurs besoins conduit souvent ces sauriens à s’en prendre soit aux humains soit à leurs propres petits. « Il faut savoir qu’il y a des jours où ils deviennent dangereux, lorsqu’ils n’ont rien à manger. Chose qui les pousse même à se nourrir de leurs propres petits. Pour éviter que cela arrive, les surveillants cachent les petits caïmans dans des trous aux abords des lacs. Souvent même ces pauvres bêtes, une fois affamées, vont même jusqu’à s’attaquer aux êtres humains », instruit le protecteur. Et d’énoncer le cas de cette jeune fille qui s’est fait dévorer par les caïmans en septembre 2007. Banao vit avec ses caïmans comme le chien vit avec son maître. Les sauriens portent même des noms et ont des grades, ce qui facilite leur reconnaissance. « Ainsi, le plus âgé s’appelle Capitaine, le suivant Commandant, un autre Chef cabinet, Alligator etc.», explique Banao. Selon le responsable des surveillants des caïmans, il y a parmi ces bêtes certaines qui sont âgées de plus de trente ans. Pour le nettoyage des lacs présidentiels et la nourriture des caïmans, il y a un budget géré par madame Bobby, un agent du trésor de Yamoussoukro, explique Banao. Il faut reconnaître que ces caïmans tombent rarement malades. Lorsque c’est le cas, ils se soignent eux- mêmes. « On ne les soigne pas, mais on les surveille afin qu’ils ne s’attaquent pas aux visiteurs. Ils se soignent eux-mêmes. Quand un est malade, ses amis l’entourent, se couchent sur lui et quelques jours après, il guérit. Depuis que je suis ici, c’est un seul caïman qui est vieux et qui est mort l’année dernière. On l’a enterré au bord de l’eau pour éviter les odeurs », enseigne-t-il. Les caïmans d’Houphouët et les lacs sont signe de désespoir pour les habitants de Yamoussoukro. S’il est vrai que le transfert de la capitale à Yamoussoukro est une réalité, il est tout aussi primordial que les infrastructures léguées par Houphouët soient aussi entretenues. Le cas du lac aux caïmans de Yamoussoukro mérite qu’on s’y arrête parce qu’il constitue un site qui, s’il est bien entretenu, pourrait continuer à attirer des touristes.

Hortense Kouamé Lou, correspondant régional
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