Les racketteurs en tenue officielle s’en donnent à cœur joie sur les tronçons routiers entre les différents pays de l’Afrique de l’Ouest. Cependant, ceux qui sévissent dans le corridor Bamako-Dakar sont parmi les plus gourmands. Et pourtant, on tente de faire croire que la Côte d’Ivoire est le pays où ce phénomène est érigé en mode.
Le 9ème rapport de l’Observatoire des pratiques anormales (OPA) consacrant les résultats de leur enquête menées sur les corridors au cours de la période du 1er Juillet au 30 Septembre 2009, met à nu les pratiques qui ont lieu sur les axes routiers inter-Etat en Afrique de l’Ouest.
Ainsi, sans toutefois nier les tracasseries se déroulant sur les frontières ivoiriennes, celles des corridors Tema-Ouagadougou, Ouagadougou-Bamako, Lomé-Ouagadougou et Bamako-Dakar, coûtent les yeux de la tête. Ce, comme le témoignent les chiffres livrés par l’OPA qui a été mis en place depuis 2005 conjointement par l’Union économique ouest africaine (UEMOA) et la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Et cela avec l’appui financier de l’Agence des Etats Unis pour le développement international (USAID) et du programme des politiques de transport en Afrique Sub-saharienne (SSATP), de la banque mondiale, ainsi que le partenariat technique du centre ouest africain pour le commerce.
Ces chiffres qui parlent
Selon les résultats de l’enquête réalisée par l’Observatoire des pratiques anormales, le corridor Bamako-Dakar est le plus dense en ce qui concerne le nombre de points de contrôles. On note 37 arrêts par voyage, soit un ratio de quatre arrêts aux 100 km. Cette situation est imputable à la partie Sénégalaise du fait du nombre élevé de barrières sur son tronçon qui, à lui seul, enregistre 26 barrières par voyage. Le corridor Ouagadougou-Bamako, lui, enregistre 31 arrêts, soit un ratio de trois arrêts aux 100 km. Ceux de Lomé-Ouagadougou et Tema-Ouagadougou enregistrent respectivement 21 et 22 arrêts soit deux arrêts aux 100 km sur chacun de ces corridors. Au Sénégal, les barrages de Gendarmerie sont les plus nombreux (15 par voyage) suivent ceux de la Police (9). Au Mali, c’est aussi la Gendarmerie qui enregistre le plus de barrages, talonnée par la Police puis les agents de perception de la taxe routière (qui rackettent sur la surcharge) et la Douane. Au Burkina-Faso et au Togo, c’est la Douane qui bat le record. S’agissant des prélèvements illicites, le corridor Ouagadougou-Bamako est celui où le niveau (toujours élevé) est le plus important, avec 52.315 F CFA par voyage soit 5.686 F CFA rackettés aux 100 km. Ce taux est essentiellement imputable au Mali avec 40.050F CFA par voyage, (dont 10.105 F CFA rien que sur le contrôle de la surcharge), bat le triste record des perceptions les plus élevées par pays et par corridor au cours d’un voyage. Au Burkina-Faso sur le même corridor, on enregistre 12.265 F CFA de perceptions illicites par voyage. Le corridor Bamako-Dakar talonne celui de Ouagadougou-Bamako avec un taux qui avoisine la barre de 45.115 F CFA. Soit 4.423 F CFA rackettés sur 100 km. Ici encore, la partie Sénégalaise est en grande partie responsable de cette situation avec 28.875 F CFA par voyage contre 16.240 F CFA au Mali. Le corridor Lomé-Ouagadougou enregistre les niveaux de prélèvements de 19.905 F CFA.
Les corps indexés
Au Ghana, la Douane est particulièrement montrée du doigt. Au Burkina-Faso, c’est également la Douane qui est incriminée. Idem au Togo. Les corps qui sévissent le plus sur le territoire Malien sont par ordre décroissant, les agents de perception de la taxe sur la surcharge, la Police, la Gendarmerie et enfin la Douane. Au Sénégal, sur le corridor Bamako-Dakar, la gendarmerie est en tête des rackets, suivie de la Police. L’enquête réalisée par l’OPA montre clairement que le transport sur les axes routiers inter-Etat en Afrique de l’Ouest n’est pas de tout repos. Les tracasseries sur les corridors coûtent un peu plus de 45 000 francs Cfa à chaque transporteur par voyage. Cela, compte tenu du temps perdu pour les différents arrêts, que l’on peut chiffrer à 22 minutes tous les 100 km. Comme sur tous les corridors mentionnés, des mesures vigoureuses doivent être prises pour enrayer ce fléau en lieu et place de tirer à boulets rouges sur la Côte d’Ivoire.
Jules César
Le 9ème rapport de l’Observatoire des pratiques anormales (OPA) consacrant les résultats de leur enquête menées sur les corridors au cours de la période du 1er Juillet au 30 Septembre 2009, met à nu les pratiques qui ont lieu sur les axes routiers inter-Etat en Afrique de l’Ouest.
Ainsi, sans toutefois nier les tracasseries se déroulant sur les frontières ivoiriennes, celles des corridors Tema-Ouagadougou, Ouagadougou-Bamako, Lomé-Ouagadougou et Bamako-Dakar, coûtent les yeux de la tête. Ce, comme le témoignent les chiffres livrés par l’OPA qui a été mis en place depuis 2005 conjointement par l’Union économique ouest africaine (UEMOA) et la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Et cela avec l’appui financier de l’Agence des Etats Unis pour le développement international (USAID) et du programme des politiques de transport en Afrique Sub-saharienne (SSATP), de la banque mondiale, ainsi que le partenariat technique du centre ouest africain pour le commerce.
Ces chiffres qui parlent
Selon les résultats de l’enquête réalisée par l’Observatoire des pratiques anormales, le corridor Bamako-Dakar est le plus dense en ce qui concerne le nombre de points de contrôles. On note 37 arrêts par voyage, soit un ratio de quatre arrêts aux 100 km. Cette situation est imputable à la partie Sénégalaise du fait du nombre élevé de barrières sur son tronçon qui, à lui seul, enregistre 26 barrières par voyage. Le corridor Ouagadougou-Bamako, lui, enregistre 31 arrêts, soit un ratio de trois arrêts aux 100 km. Ceux de Lomé-Ouagadougou et Tema-Ouagadougou enregistrent respectivement 21 et 22 arrêts soit deux arrêts aux 100 km sur chacun de ces corridors. Au Sénégal, les barrages de Gendarmerie sont les plus nombreux (15 par voyage) suivent ceux de la Police (9). Au Mali, c’est aussi la Gendarmerie qui enregistre le plus de barrages, talonnée par la Police puis les agents de perception de la taxe routière (qui rackettent sur la surcharge) et la Douane. Au Burkina-Faso et au Togo, c’est la Douane qui bat le record. S’agissant des prélèvements illicites, le corridor Ouagadougou-Bamako est celui où le niveau (toujours élevé) est le plus important, avec 52.315 F CFA par voyage soit 5.686 F CFA rackettés aux 100 km. Ce taux est essentiellement imputable au Mali avec 40.050F CFA par voyage, (dont 10.105 F CFA rien que sur le contrôle de la surcharge), bat le triste record des perceptions les plus élevées par pays et par corridor au cours d’un voyage. Au Burkina-Faso sur le même corridor, on enregistre 12.265 F CFA de perceptions illicites par voyage. Le corridor Bamako-Dakar talonne celui de Ouagadougou-Bamako avec un taux qui avoisine la barre de 45.115 F CFA. Soit 4.423 F CFA rackettés sur 100 km. Ici encore, la partie Sénégalaise est en grande partie responsable de cette situation avec 28.875 F CFA par voyage contre 16.240 F CFA au Mali. Le corridor Lomé-Ouagadougou enregistre les niveaux de prélèvements de 19.905 F CFA.
Les corps indexés
Au Ghana, la Douane est particulièrement montrée du doigt. Au Burkina-Faso, c’est également la Douane qui est incriminée. Idem au Togo. Les corps qui sévissent le plus sur le territoire Malien sont par ordre décroissant, les agents de perception de la taxe sur la surcharge, la Police, la Gendarmerie et enfin la Douane. Au Sénégal, sur le corridor Bamako-Dakar, la gendarmerie est en tête des rackets, suivie de la Police. L’enquête réalisée par l’OPA montre clairement que le transport sur les axes routiers inter-Etat en Afrique de l’Ouest n’est pas de tout repos. Les tracasseries sur les corridors coûtent un peu plus de 45 000 francs Cfa à chaque transporteur par voyage. Cela, compte tenu du temps perdu pour les différents arrêts, que l’on peut chiffrer à 22 minutes tous les 100 km. Comme sur tous les corridors mentionnés, des mesures vigoureuses doivent être prises pour enrayer ce fléau en lieu et place de tirer à boulets rouges sur la Côte d’Ivoire.
Jules César